Sans tabou:épisode4: De la pornographie dans l'air

C’était le mercredi, vers 20h15. Akram, passa prendre Nader de la maison du chott, comme ils l’avaient prévu. Une fois, engouffré, dans la BMW noire, de son partenaire, Nader échangea quelques paroles brèves, puis laissa le silence l’emmener vers des souvenirs lointains où il se laissait engluer pour des longues heures, si personne ne l’abordait.
A mi chemin, de l’hôtel où ils avaient confirmé leur réunion avec l’homme d’affaires Saoudien, Akram, regarda, son ami, un long moment, du coin de l’œil puis en brisant le nuageux calme qui s’était installé entre eux, par sa voix rauque.
- Alors, quoi de neuf ?
Un sourire, éclaira sa face pâle et ses yeux cernés, puis il répondait.
- Ben, rien la routine comme d’habitude ! puis en le taquinant, mais c’est à toi plutôt que convenait cette question !
En dépassant une voiture, tout en accélérant, Akram, ria, un petit moment puis se demanda.
- Pourquoi tu penses que j’ai du nouveau ?
En allumant une cigarette, tout en souriant.
- Par la simple raison, que je ne te vois plus assez souvent !
- Ben, c’est fini les vacances, donc assez logique que je sois un peu occupé, je suis enseignant, et j’ai des cours à préparer et des copies à corriger !
- Oui, oui ! comme si moi, j’ai pas un job en parallèle aussi !
- Ben c’est pas pareil, mon grand, t’es propriétaire de ta boutique, t’as pas un chef hiérarchique te collant aux fesses !
En laissant un long rire ironique l’emportant un bon moment.
- Dans ce cas, démissionne et ouvre une boutique comme moi !
En s’arrêtant au feu rouge, il répondit en riant.
- Non, j’adore mon job, j’adore enseigner !
- Dis plutôt que t’aime draguer et mater les belles étudiantes ! s’écria Nader en se moquant.
En bombardant la voiture par ses rires, il marmonna.
- C’est l’une des faveurs aussi ! puis en le tapant fortement sur son épaule, mais c’est toi le plus avantageux de ce coté là, t’es toujours en contact avec des clientes !
- Oui mais pas avec elles dans les cabinets d’essayage !
Sans quitter la route du regard, Nader, tout en riant, ajouta.
- Alors elle s’appelle comment ?
En freinant à dix mètre du grand portail de l’hôtel, Akram, se demanda.
- Pardon !
En poussant sa porte, tout en faisant une œillade à son compagnon.
- Je sais que t’as quelqu’un !
Il retira la clef puis en sortant, tout en vérifiant que les quatre portes sont fermées.
- Je ne sais pas de quoi tu parles.
Il jeta le cadavre de la cigarette par terre, puis en s’approchant de lui.
- On se connait maintenant depuis 6ans déjà, donc inutile de me cacher un truc pareil !
Il mit sa main, sur l’épaule de Nader, et en avançant.
- Il y a rien d’officiel jusqu’à maintenant !
En précipitant le pas et en s’arrêtant devant lui, le sourire tout doux.
- Alors une collègue ou une étudiante ?
- Non, tu sais bien que je sors pas avec les collègues !
- Hum, je vois …le complexe de supériorité !
En le cognant doucement sur son bras.
- Non, c’est pas pour ça, mais pour la simple raison, qu’une fois une femme devienne enseignante, elle serait vieille à mes yeux donc. il se taisait une fraction de seconde en éclatant de rire, plutôt un pédophile !
Puis ne put arrêter l’averse de rire qui l’ait traversé. Nader, s’arrêta un moment, son regard devenait plus sombre, un sourire fantomatique, de courtoisie, se traça sur ses petites lèvres asséchées, puis devança son ami, en précipitant le pas et pénétra la réception. Sans attendre Akram, il chercha des yeux leur homme, mais il ne le trouva point. Il s’assit par la suite autour d’une table, à droite, de l’ascenseur, et sortit une autre cigarette de son paquet.
En le repérant, Akram, le rejoignait et en s’asseyant prés de lui.
- Qu’est ce qu’il y a ? pourquoi t’es parti en me laissant parler tout seul ?
- Il fait froid !
En le regardant de travers, il ajouta, un peu sur les nerfs.
- Mon cul, ouais !
Nader, sourit et l’interpela de nouveau, grossièrement, en revenant au cœur du sujet.
- Et tu l’as faite ou pas encore ?
Il échangea un rire silencieux avec lui puis murmura.
- Pas encore ! c’est une fille timide, et on n’est pas encore sorti ensemble, puis en plissant les yeux, je lui ai donné mon numéro l’autre jour mais elle ne m’a pas rappelé…
Nader, lui coupa la parole, en se moquant.
- Soit t’es con, soit t’es narcissique ! au lieu de lui filer ton numéro, t’aurai fait mieux de prendre le sien !
- Oui mais, bon elle n’était pas seule et je voulais pas montrer qu’elle me plaisait !
Puis en arrachant le paquet de la main de Nader, tout en saisissant, une cigarette.
- Alors où est notre homme ?
- Je ne sais pas, il est peut être encore dans sa suite ! murmura Nader, en secouant ses épaules.
En jetant un coup d’œil sur sa montre Rolex, il grommela.
- Il est déjà 21h15 !
Nader, rigola en disant.
- C’est un rendez vous arabe !
- Ouais, t’as raison ! dit-il en croisant les bras.
Puis, tous les deux se taisaient, un petit moment et Nader saisissait son GSM, pour appeler monsieur Abdallah, mais il le posa sur la table, lorsqu’il l’aperçut à l’entrée de la réception,
Akram, traça son sourire malin, et faisait un signe avec la main pour qu’il les repère. Une fois serrant les deux mains de ses invités, il s’assit en face d’eux, vêtu d’un costume gris, très élégant, et tenant un bout de cigare entre les doigts. Émerveillés par son allure noble, d’un prince héritier, Akram, inaugura la conversation.
- Je suis très content de vous revoir monsieur Abdallah !
L’homme, sourit, et sans bouger la tête.
- Tout le plaisir est pour moi, monsieur Bacha ! puis en croisant les bras, j’ai un vol matinal pour Londres, demain matin alors je préfère qu’on parle directement business !
Les deux hommes s’échangeaient un regard intriguant puis en adressant la parole, à son interlocuteur.
- Je m’excuse monsieur Abdallah, mais je n’ai pas bien compris, de quel business parlez-vous ?
En tapotant nerveusement la table de son index, tout en fixant Akram d’un regard ricanant.
- Voyons ! je vous croyais plus intelligent que ça monsieur Bacha !
Et là, Nader intervenait en se demandant.
- Vous voulez devenir notre partenaire ?
L’homme Saoudien, lança sur lui un coup d’œil faussement admiratif, et poursuivit.
- Exactement !
Puis il se taisait, lorsque le serveur, s’approcha d’eux. Il leur demanda poliment ce qu’ils voulaient boire. Tous les trois, demandèrent de la champagne. Puis une fois qu’ils furent seuls à nouveau, monsieur Abdallah poursuivait son exposé.
- Voilà, un ami à moi, un homme d’affaires Tunisien m’a parlé de votre activité discrète et je me suis fait passer pour un client parce que je voulais vérifier la qualité de vos services et avoir une idée globale sur l’ambiance de votre bordel ! puis en illuminant sa face, d’un faux sourire, et j’ai bien apprécié !
Une expression incrédule, se dessina sur le visage d’Akram, qui coupa la parole à son interlocuteur, d’une voix prudente.
- Que voulez vous au juste monsieur Abdallah ?
En prenant un souffle de son cigare, et d’une voix grave.
- J’ai un site pornographique ! je ne sais pas si vous avez entendu déjà parler d’ARABICAsex.com, puis en développant encore plus, c’est un site payant que j’ai crée il y a un an déjà et mes clients, peuvent soit regarder des vidéo en live ou anciennement filmés, ça dépend ! et en riant, vous savez la panoplie des fantasmes des hommes, il y a ceux qui fantasment sur les viols, ceux qui préfèrent des scènes entre lesbiennes…
Nader, lui coupa la parole en rigolant.
- Comme vous !
Il ria, d’une voix basse puis continua.
- Ouais mais bon, c’était juste pour tester vos filles et leur aptitude à jouer des scènes entre filles !
- Et votre conclusion monsieur Abdallah ? disait Akram, un peu perturbé.
Il eut un petit sourire et poursuivit.
- Elles manquent de pratique ! mais peuvent s’améliorer avec le temps ! et en perçant son interlocuteur d’un regard profond. Mais je n’arrêtai pas de me demander pourquoi, il n’y avait pas des call girls arabes parmi vos filles ?
Nader, souriait, se taisait, le temps, que le serveur déposa la bouteille de champagne et les trois verres sur la table, puis répondit.
- Tu sais monsieur Abdallah, ce n’est pas aussi simple de trouver une belle fille qui accepterait de jouer à la pute pour le fric ?
Abdallah, remplit son verre puis dit.
- Si vous cherchez bien, et surtout si vous le voulez réellement je suis sur que vous trouviez des filles canon acceptant de faire partie de votre petite équipe !
- On tiendra votre proposition en considération ! murmura Akram sans conviction.
Abdallah, croisa les bras, et disait, calmement.
- Mais ce n’est pas pour cela que je vous ai réuni ce soir ! et d’un regard glacial, il y a une catégorie de mes clients qui fantasment sur les scènes entre des vieux et des jeunes filles, et j’aimerai que vous acceptiez de devenir mes fournisseurs pour les vidéos de cette catégorie !
Énervé, Akram, se leva d’un bond et hurla.
- Vous rigolez j’espère ?
L’homme, lui jeta un regard sévère et lui demanda de s’asseoir gentiment. Une fois, qu’il ait repris sa chaise, Nader se demanda, avec une lueur d’agacement traversant son regard.
- Vous nous demandez de filmer nos clients dans leurs moments d’intimité ?
- Exactement ! et en souriant, on se comprend parfaitement moi et toi !
- Mais c’est à l’encontre de nos principes ! disait Akram, la face pâlissante.
Monsieur Abdallah, se laissa ébranler d’un rire ricanant puis poursuivait.
- C’est du business monsieur Akram ! et dans le business, il faut laisser ses principes à part ! et en prenant un long souffle de son cigare, je ne vous demande pas grand-chose, uniquement de placer, des petites caméras un peu partout dans chaque chambre, et m’envoyer les vidéos une fois achevées, et en souriant, je vous propose 1000dinars pour chaque vidéo envoyée, et 2000dinars pour chaque scène, visionnée en live ! à vous de choisir l’une des alternatives soit les deux si vous êtes intéressés !
Et tout en monopolisant la parole.
- Ne me répondez pas maintenant, prenez votre temps pour y réfléchir ! et en sortant sa carte de visite en toute confiance, appelez-moi quand vous prenez une décision !