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Dans la maison du chott, vers 11h du matin, Sondos, était en train d’imprimer les nouvelles photos des recrues, pour les ajouter dans le catalogue. Elles étaient au nombre de quatre en tout, mais la quatrième, qui était leur nouvelle prostituée arabe, n’avait pas encore fait une séance photos. Les deux patrons, n’avaient pas encore confirmé son intégration dans l’équipe. Ils étaient hésitants, vu qu’elle était mineure, et qu’ils ne connaissaient pas grand-chose sur elle. Toutefois, ils étaient tentés par cette nouvelle expérience, vu que cette adolescente, avait du potentiel, selon leur fournisseur russe.
Elle était venue, dimanche avec les nouvelles filles. Au même temps, après le départ de klavdya, Akram, avait mis à la porte, une de ses anciennes prostituées. Selon, lui, elle n’était plus productive. D’ailleurs, en se basant aux statistiques, qu’il faisait à la fin de chaque trimestre, elle était la seule, à n’avoir eu que deux clients en tout. Cependant, il traitait bien ses filles, la preuve, il lui donnait une sorte d’indemnité et lui payait même le billet d’avion pour un retour définitif en Russie, ce qui ne plaisait guère Nader, que selon lui, l’indemnité fut largement suffisante alors que le complément de billet, n’est qu’une sorte de gaspillage, ou ce qu’il appelle aussi bonté nocive.
Une fois imprimées, Sondos, mettait les photos dans le catalogue. Elle attendait aussi, depuis un quart d’heure, le café, que son soi-disant époux lui a promis. Mais comme il ne faisait pas signe de vie, elle posa le catalogue doucement sur son bureau et se dirigea vers la kitchenette, où elle ne trouvait ni Rami, ni une tasse de café.
- Connard ! où il peut bien aller ? puis en grommelant entre elle-même, heureusement que c’était son idée à lui !
Puis en quittant la petite cuisine, et en tournant, par hasard, la tête vers le bureau, que partagent les deux patrons, elle vit la porte entrouverte, et une petite lueur s’échappant de la petite ouverture. À pas de chat, elle s’approcha de la porte, et en collant son œil au petit trou, elle contemplait, une scène qui la dégoutait, énormément.
C’était Rami, assis sur la chaise, devant l’écran de l’ordinateur, les jambes écartées, la braguette ouverte ; son pénis en érection. Avec sa main droite, Rami s’ébranlait et criait lorsqu’il atteint la jouissance. Une fois qu’il eut son orgasme, il sortit un bout de mouchoir, de sa veste, et se mit à nettoyer, le sperme, coulant de son pénis.
Elle eut une envie de vomir, mais elle réussissait à se tenir, et poussa la porte, avec son pied, violemment à la casser. Épouvanté, Rami, faisait un sursaut sur place, ferma sa braguette et mettait la main sur sa poitrine en hurlant.
- Nom d’un chien ! t’es folle ou quoi ?
Elle s’approcha de lui, et grogna dégoutée.
- T’es vraiment répugnant ! et d’une voix menaçante, si l’un des patrons saura que tu t’es masturbé sur sa chaise active en cuir…
La face jaunie comme un coing, il la supplia d’une voix perturbée.
- Je t’en prie, Sondos, ne me balance pas !
Puis en se trouvant des excuses bidon.
- Je suis un homme… j’ai des besoins, et puis je sors pas beaucoup de ce putain de bordel ! essaie de me comprendre !
Elle croisa les bras, et continua d’un ton sévère et offensant.
- Moi non plus je sors pas beaucoup de cet endroit maudit, toutefois, je ne fais pas un petit plaisir solitaire entre les quatre mur du bureau des chefs !
Il laissa un rire, se dessiner sur son visage, légèrement barbu, en disant.
- Mais tu fais une belle partie de jambes en l’air dans le lit du patron !
- Ta gueule, connard !
Puis, en s’approchant de lui, tout en regardant l’écran de l’ordinateur.
- Qu’est ce que tu regardais ici, hein ? même la connexion internet est coupée, depuis ce matin !
Il ria, bêtement, et continua en cliquant sur un dossier, nommé mes vidéos à vendre.
- J’ai mieux que de la porno enregistrée sur un serveur ! des scènes de cul, réelles et naturelles !
Elle le tapota fortement sur son bras, en criant.
- Salaud, comment oses-tu, regarder les vidéos filmées dans cette maison ! c’est abominable, ça se fait pas !
En croisant les bras, il poursuivait, d’un air pour la première fois malin.
- Si s’ébranler devant des scènes torrides filmées ici, est abominable, comment qualifies-tu, l’intention de les vendre ?
- Les vendre ?
Il ria, et en pointant le doigt sur le dossier.
- Pourquoi à ton avis, ils l’ont nommé vidéos à vendre !
En examinant le nom du fichier, l’expression du dégout mélangée à l’effroi, envahissait son visage, tout en consultant, au moins cinq vidéos, mises dans ce fichier.
- Pour la première fois de ta vie, tu fais une remarque intéressante !
Devant la maison du chott, un taxi s’arrêta et une jeune fille sauta de l’arrière de la voiture. C’était Abir, souriante comme d’habitude, elle hésita un petit moment entre les deux maisons, qui se trouvaient l’une en face de l’autre. Elles avaient, presque la même architecture. Puis en observant, une vieille femme, assise sur une chaise en bois, devant la maison d’en face, elle comprit que celle derrière elle était la bonne. Mais elle traversait la rue, quand même vers la vieille Habiba.
- Salut, mamie !
La vieille femme, leva le visage, et contemplât un long moment, la frimousse jeune et souriante de la petite fille et dit.
- Salut, ma petite !
Abir, monta le trottoir, et en levant les yeux pour observer la maison.
- T’as une belle maison !
Un sourire pâle, se traça sur le visage ridé de la vieille et murmura.
- Oui, c’est l’unique héritage que j’ai de mon époux !
- Et, il est où ?
- Mort, il y a belle lurette.
- Ah, je suis désolée ! puis emportée encore par sa curiosité juvénile, vous habitez toute seule ici, mamie ?
D’une voix triste, la vieille marmonna.
- Oui je n’ai eu qu’un seul enfant, qui m’a abandonné et je ne sais même pas s’il est encore en vie, s’il s’est marié ou si j’ai des petits enfants ! heureusement, que j’ai la pension de mon défunt mari, pour vivoter !
La jeune fille, ayant de la pitié pour la femme, murmura d’une voix émue.
- Je suis vraiment désolée, et en souriant, je me permets de t’appeler mamie, car tu ressembles du loin à la mienne !
- Que dieu la protège ! disait la vieille, d’un air bienveillant.
Abir, se mit à rire, et d’un air persiflant.
- Oui, il la protégera surement dans sa tombe !
- Elle est donc morte ?
- Oui, il y a longtemps aussi !
La vieille, solitaire, appréciant la jeune fille, poursuivait.
- Viens, t’asseoir prés de moi, il y a une autre chaise à l’entrée de jardin !
- Merci, mamie, mais je suis pressée ! je dois aller à la maison juste en face de toi !
Curieuse, Habiba, se demanda.
- Vous les connaissez ? puis en étendant ses longues jambes, maigres, je trouve ces jeunes gens, très bizarres, ils ne sortent presque jamais de chez eux !
Abir, bombarda, la ruelle, où une voiture ne passa que rarement pendant la journée.
- C’est ma tante et son époux ! et ce sont des personnes casanières ! et rigolant encore, on est comme ça dans la famille !
Puis en descendant le trottoir, tout en levant la main.
- Je suis ravie de papoter avec toi, mamie !
- Moi aussi, ma petite !
- Bon je vous laisse !
- Ok, bonne journée, et passe le bonjour à ta tante !
Abir, traversa la rue en courant puis frappa fortement à la porte. Après un bout de temps, Sondos, lui ouvra la porte. Dès qu’elle l’aperçut, elle palissait, puis la tira, de son pull, à l’intérieur et ferma très vite la porte.
- Putain ! qu’est ce que tu fais ici ?
Abir, se débarrassa du bras de Sondos, et disait froidement.
- Je suis venue pour la séance photos !
En colère, Sondos, hurla.
- Les séances photos sont prises, dans l’appartement des filles, et non aussi ! c’est le lieu de travail ici ! et en la grognant, et puisque je t’ai pas fait appel, alors, tu n’as pas le droit de mettre le pied par ici !
Abir, traversa le hall, et se dirigea vers le petit salon d’accueil en disant avec mépris.
- Tu te prends pour qui ?
Sondos, la rejoignait, en précipitant le pas et s’écria.
- Pour ta gérante, vilaine ado !
Furieuse, Abir, lui jeta un regard désagréable et répondit.
- Écoute, je déteste le mot ado, je le suis peut être au niveau de l’âge, mais dans ma tête, je suis bien mûre ! et en ricanant, et mes uniques chefs, sont Akram et Nader ! vous êtes, disons, une patronne, qui après avoir fait une bonne carrière de prostitution, a pris sa retraite et est devenue à son tour proxénète !
Enragée, Sondos, hurla.
- T’as vraiment une grande gueule, sale gosse !
Abir faisant un tour sur place, disait en riant.
- Je le sais, on me le dit toujours, puis en se demandant, alors où est tonton, Ramzi !
- C’est Rami, pas Ramzi ! et en ingurgitant sa salive, il se douche !
Abir, s’approcha du bureau de Sondos, avec l’intention de s’asseoir. Alors cette dernière courut vers elle.
- Hey ! ne touche à rien !
- Pourquoi ce que tu fais est top secret ? et en insistant, allez, tu vas me prendre en photos ou pas ?
- Pas maintenant !
Abir, avec une lueur de colère dans le regard, reprit.
- Je m’ennuie très vite ! alors tu vas me prendre en photos, et me présenter mes clients, où vais-je travailler pour mon propre compte ?
Sondos, ébahie, traça, un sourire persiflant et continua.
- Je me demande comment tes parents te laissent t’absenter de chez eux jours et nuits sans se faire des soucis !
Elle s’assit sur le canapé, et répondit indifféremment.
- J’ai fugué, il y a quelques mois de chez moi !
Sondos, faisait deux pas en avant et s’interrogeait.
- Et pourquoi, tu l’as fait ?
- Parce que je déteste ma putain de mère, et je ne supporte plus vivre avec elle !
Elle la borna d’un regard inquiet, et poursuivait.
- Pourquoi tu détestes ta mère, autant ?
Emportée par une vague d’énervement, la jeune fille cria.
- Parce qu’elle a balancé mon père aux flics, et il purge maintenant une peine d’emprisonnement ferme de 10ans à cause d’elle !
Sondos, clouée sur le sol, continua, d’une voix frustrée.
- Et pourquoi l’a-t-elle fait ?
Abir, s’allongea sur le canapé, en croisant les jambes puis en allumant une cigarette, d’une voix calme et indifférente.
- Parce qu’il couchait avec moi !