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">The Black Box Revelation ne se gaufrent pas (promis, j’irai me flageller à la fin de cette chronique) avec ce deuxième album flamboyant qui place l’année 2010 sous les meilleurs auspices.
L’influence du Black Rebel Motorcycle Club, déjà décelable en filigrane dans leur premier opus, est cette fois-ci plus qu’omniprésente, et ce dès les premières notes de High On A Wire. Le jeune Jan Paternoster y impose cependant la marque de sa voix nasillarde, moins élégante que celle de son comparse américain, mais toute aussi classe. Son chant est aussi dégueulasse que celui de Jack White sur les trois premiers albums des White Stripes, mais totalement maîtrisé. Après ce premier titre fulgurant, l’excitation retombe légèrement avec Where Has All This Mess Begun et Run Wild, les deux morceaux les plus fades de l’album. Quitte à accepter leur présence, on aurait préféré les voir relégués au fin fond du disque plutôt que de constater cette petit brisure de rythme. Rien de bien grave néanmoins, car on enchaîne immédiatement avec l’excellent 5 O’Clock Turn Back The Time, aux relents de country boueuse. Et l’énergie qui caractérise le groupe semble définitivement revenue sur You Better Get in Touch With The Devil, morceau mi-parlé, mi-chanté dans lequel Paternoster a tout le loisir de nous faire profiter de sa toute nouvelle maîtrise vocale, à la fois contrôlée et désinvolte. C’est ce qui fait le charme de ce duo qui se renouvelle sans innover, mais dont le garage rock est diablement efficace. Jack White lui-même n’aurait sans doute pas renié le riff simpliste du titre suivant, Do I Know You. C’est dire. Le graisseux Sleep While Moving amorce un semblant de retour au calme. Mais c’est avec Our Town Has Changed For Years Now que The Black Box Revelation convainc définitivement l’auditeur dubitatif : en effet, réussir à atteindre la même grâce que sur le sublime Devil’s Waitin du BRMC (Howl, 2005), c’est un joli coup pour deux gamins à peine sortis des jupes de leurs mères. Du dernier quart de l’album, on retiendra les hypnotiques et presque psychédéliques Love Licks et Here Comes The Kick, grâce auxquels le duo montre qu’il n’a pas que deux cordes à son arc.
Silver Threats sonne l’heure de la maturité pour The Black Box Revelation. Jan Paternoster et Dries Van Dijck se révèlent capables de livrer un album plus maîtrisé que le premier sans perdre pour autant la fougue sauvage que l’on appréciait tant chez eux. Même les paroles simplistes du premier opus, qui trahissaient leur jeune âge (Love is good… Hate is bad… Moui.) ont évolué. L’inévitable et rabâchée comparaison avec le grand club de moto à bandes blanches est bien légitime : ces deux-là ont la classe américaine.
Audio
The Black Box Revelation - Our Town Has Changed For Years Now
Vidéo
Tracklist
The Black Box Revelation - Silver Threats (T for Tunes/PIAS, 2010)
1. High On A Wire
2. Where Has All This Mess Begun
3. Run Wild
4. 5 O’Clock Turn Back The Time
5. You Better Get In Touch With The Devil
6. Do I Know You
7. Sleep While Moving
8. Our Town Has Changed For Years Now
9. Love Licks
10. You Got Me On My Knees
11. Here Comes The Kick
12. Part Of Me