Elections régionales : Frédéric Lefebvre continue d’y croire !… «méthode COUAC ! COUAC !» ? de Canard…

Publié le 13 mars 2010 par Kamizole

Les derniers sondages ont beau n’être guère plus favorables à l’UMP – désormais, l’on annonce même que le PS «virerait en tête» ce qui au demeurant ne veut pas dire grand chose pour des élections qui se jouent sur des listes régionales et départementales – mais il en faudrait plus pour faire taire Frédéric Lefebvre ! Il continue d’espérer contre toute raison que la dernière longueur aura raison de l’avance des nageurs portant les couleurs de la Rose au poing !

Métaphore sportive pour métaphore sportive puisqu’il ne craint pas de comparer les chances électorales de l’UMP – au second tour - à celles de l’Olympique Lyonnais qui vient d’éliminer le grand Real Madrid en 8e de finale de la Ligue des champions, lis-je sur le Journal du Dimanche, reprenant ses propos sur France 2 : “Attendons que le vote ait lieu. J’ai regardé la fin du match hier entre le Real Madrid et Lyon. Le Real Madrid avait expliqué que (c’était) lui qui allait gagner et à la fin il était ridicule” (…) “Le Parti socialiste, pour l’instant a fait à peu près le même chemin” et “ferait bien de faire preuve d’un peu d’humilité et d’attendre que les Français votent”.

Hélas pour lui, comparaison n’est pas forcément raison quand les éléments mis en avant sont par trop dissem-blables. Or, l’OL avait gagné 1-0 le match aller et a concédé le nul : 1-1 à Madrid…

Il a beau tabler sur d’évidentes dissensions entre les diverses liste de gauche qui s’affrontent, l’UMP aura beau gratter tous les fonds de tiroir – y compris en faisant du pied au FN ! – la razzia politique de Nicolas Sarkozy : l’intégration du Mouvement pour la France et de Chasse-Pêche-Nature & Tradition aura montré ses limites puisqu’il ne devrait guère y avoir de “réserve de voix” sinon celles des abstentionnistes du premier tour, ce qui relève du jeu à somme nulle car on peut subodorer par expérience de la chose électorale que les abstentionnistes se répartiront de façon à peu près égale des deux côtés, un bon tiers ne se déplaçant pas.

Or donc, reprenant l’antienne favorite de l’UMP acculée dans les cordes, Frédéric Lefebvre nous donne une grande leçon de calcul : Une élection, “pas de l’arithmé-tique, une dynamique”… lis-je ce matin sur une dépêche de l’AFP. N’étant pas assez férue – pur euphémisme ! – en maths, je ne saurais dire exactement par quelles équations l’on pourrait intégrer la dimension “dynamique” à l’arithmétique électorale mais cela me semble néanmoins a priori relever – à supposer que ce soit vraiment quantifiable – de la théorie de la relativité d’Albert Einstein… e=mc²… mais ne m’en demandez pas plus !

Je suis certaine que l’ami Guy M. (L’escalier qui bibliothèque) pourrait nous renseigner… J’en profite pour signaler son article sur le dérapage de Gérard Longuet : Balbutiement d’un génie modeste.

Dans aucune compétition, quand on est mal barré, il ne faut tabler sur les erreurs de l’adversaire pour espérer l’emporter. C’est pourtant ce que fait exactement Frédéric Lefebvre : “On n’additionne pas des gens qui en plus se détestent” (…)”On va voir ce qui va se passer la semaine prochaine quand ils vont discuter” (…) “tout peut se jouer en dernière minute pour une raison simple, c’est que c’est ni les sondages ni les commentateurs qui font l’élection mais c’est les Français (…) Ils ont un pouvoir qui est le bulletin de vote”

Admirez au passage “c’est les Français”… Visiblement, Frédéric Lefebvre a toujours autant de difficultés avec la grammaire et la syntaxe ! Dire qu’il nous prépare un bouquin… Ça va être du propre.

Frédéric Lefebvre espère que les 50 % d’abstentions prévu par les enquêtes d’opinion seront favorables à l’UMP… qu’il continue de rêver : “c’est quoi, si c’est pas une réserve de voix” (…) “Rien n’est joué c’est aux Français de décider”… Devrait bien plutôt lire la chronique de Jean-François Kahn Pourquoi il faut voter dimanche de ce matin sur son blog de Marianne. Les Français détiennent effectivement un pouvoir par leur bulletin de vote et je suis persuadée qu’un nombre substantiel de ceux qui exerceront ce devoir civique ont également conscience que les Régions constituent un des derniers remparts, un contre-pouvoir essentiel contre l’hégémonie de l’UMP.

Je suis non moins persuadée qu’entre les deux tours, à quelques exceptions près, la plupart des partis sauront – au moins dans les Régions – trouver un consensus pour se présenter unis au second tour. J’ai lu, mais dans sa version papier, le dossier de Marianne paru samedi dernier sur les Régionales, consacré à la stratégie des Verts, qui épingle notamment Cécile Duflot mais pas seulement ! Quel beau panier de crabes ! J’ai toujours dit que les Verts n’avaient rien à envier au PS en magouilles et compagnie. J’en ai la confirmation. Qu’ils se dégui-sassent sous les oripeaux d’Europe-Ecologie n’y change rien. Les derniers ralliés ne sont pas les meilleurs.

L’histoire nous dira dans quelques jours s’ils sont capables de remiser leurs petits egos pour faire gagner la gauche et les démocrates ou s’ils préfèrent le clash au détriment des Français.

On n’entend plus vraiment François Bayrou. C’est fort dommage pour le Modem mais j’avoue ne pas arriver pas à comprendre la logique du personnage. Il ne manque nullement ni d’intelligence ni de qualités et il était tout à fait crédible quand il s’opposait avec la plus grande fermeté à Nicolas Sarkozy et l’UMP autant sur les questions fondamentales de démocratie et de libertés que par plusieurs de ces critiques sur le plan écono-mique.

Mais sans doute est-ce parce qu’il est éleveur de chevaux, il prend littéralement le mors aux dents lorsqu’il sent l’écurie – présidentielle . Or, le Prix du Président de la République est une épreuve – de trot monté - parmi les plus difficiles et sélectives qui soient, réservée aux chevaux de 4 ans qui ont déjà un certain niveau de gains – 38000 euros en 2009, ce qui ne les situe pas vraiment parmi les chevaux de lots “à réclamer” ! - courue au mois de juin sur la grande piste de l’hippodrome de Vincennes sur une longue distance (2850 mètres).

Autant le trot attelé est gracieux autant j’ai toujours trouvé franchement ridicule l’air du couple jokey-cheval au trop monté… Mais le problème n’est pas là. Toute la difficulté au trot, réside dans le maintien de l’allure : à aucun moment le cheval ne doit galoper sous peine d’être automatiquement disqualifié. Or, il me semble bien que ce soit le cas de François Bayrou. Dès qu’il entend : “présidentielle”, il se met au galop ! et donc, à la faute…