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Blogues et réseaux sociaux, ce que ne comprennent pas les politiques

Publié le 13 mars 2010 par Lheretique

La campagne régionale s'achève à peu près sur la Toile, et je me fais amèrement la réflexion qu'on ne peut décidément pas faire comprendre à notre classe politique comment fonctionnent Internet, les blogues et les réseaux sociaux.

Ils n'ont toujours pas compris que cela ne nous intéresse pas, nous autres internautes, qu'ils nous fassent l'agence de presse de leurs déplacements, invitations et passages dans les médias. Ça, on s'en fout.

En revanche, le fait qu'ils ne répondent jamais ou presque aux e-citoyens qui les interpellent me laisse souvent la désagréable impression d'être considéré comme un gueux ou dans le meilleur des cas, de la piétaille juste bonne à tracter.

Même chez ceux qui sont engagés de longue date sur la Toile, on retrouve le réflexe de sa seigneurie Louis XIV confortablement installée sur son trône et daignant à peine jeter un oeil de temps à autre sur les insignifiantes petites gens qui viennent à passer. Tout juste quelques mots échangés de temps à autres avec la cour, et encore.

Sur twitter, c'est le pompon : à la rigueur, ils peuvent répondre aux journalistes, et encore. A vrai dire, une bonne partie des dits journalistes (tout du moins ceux qui ont pignon sur rue) comme l'observe parfois Thierry Crouzet, nous voient comme une sorte de lumpen-prolétariat électronique, sale, abêti par le buzz et en haillons, qui ne mérite pas plus d'attention que cela.

Il reste toutefois quelques exceptions, à commencer par Marianne2, qui a engagé un véritable partenariat avec des blogueurs, mais également avec des commentateurs (par exemple, j'ai vu Élie Arié passer là-bas progressivement su statut de simple commentateur à celui d'auteur-commentateur). Mais Marianne demeure une exception.

Parmi les blogueurs, seul Alain Lambert semble avoir compris les enjeux des réseaux sociaux. Il répond à peu près sur twitter et intervient dans les commentaires sur son blogue (encore que...ces derniers mois, c'est sérieusement en baisse...). D'autres ont emprunté le chemin de la gloire, délaissant les compagnons des premières heures. J'ai connu le temps où on pouvait, en pleine campagne présidentielle, échanger avec Corinne Lepage. Les commentaires de sa part s'y sont fait de plus en plus rares, puis, avec les élections européennes et son nouveau statut d'euro-député, j'imagine qu'elle a jugé inutile de répondre à la piétaille : la possibilité de commentaires a disparu purement et simplement de son nouveau site. En son temps, François Fillon réagissait avec certains de ses commentateurs (c'est à dire ceux qui allaient dans son sens, pour dire clairement les choses) mais une fois devenu premier ministre, cela a été fini et bien fini.

C'est ça qu'ils n'ont pas compris, nos politiques et nos journalistes : internet, ce n'est pas vertical, c'est transversal. A chaque élection, on a le droit au cirque renouvelé de blogues et de forums qui jaillissent du néant pour retourner au néant une fois les élections finies. Et pendant les élections, pas la peine d'espérer recevoir une réponse en posant une question, il n'y en  aura pas, a fortiori si la question dérange.

L'homme politique qui percera sur la Toile, à condition que ses idées soient un minimum porteuses, c'est celui qui aura compris tout cela et acceptera une bonne fois pour toutes de descendre de son piédestal. C'est ce que semblait avoir compris le candidat Bayrou en 2007. Espérons qu'il reviendra à ses fondamentaux dans l'avenir.


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