De Ray BRADBURY, je n'avais lu que Farenheit 451 et les Chroniques Martiennes. Comme la majorité des Français moyens je pense. Je n'avais jamais entendu parler de cette Foire des ténèbres. Mais comme je l'ai déjà évoqué, bien souvent, quand on flâne à travers les rayons d'une librairie, ce sont les livres qui nous choisissent et non l'inverse. Et c'est ce qui c'est passé, encore une fois, ici.
Ce qui m'a attiré, au début, c'est l'apparente opposition entre un titre pour le moins mystérieux, mais avec cette odeur de romans d'horreur que je lisais quand j'étais adolescent (Stephen KING pour ne pas le nommer ; d'ailleurs le résumé de la quatrième de couverture ne peut que faire penser à un ouvrage qu'il aurait pu rédiger) et la réputation d'écrivain de Science- Fiction de Ray BRADBURY. Et surtout la phrase de conclusion :
{{Jouant sur les peurs de l'adolescence, BRADBURY mêle poésie et surnaturelle pour nous entraîner dans une terrifiante aventure. }}
D'ordinaire, je me méfie de ce genre d'accroche, mais là, allez savoir pourquoi, elle m'a hypnotisé. Et force est de constater, qu'une fois n'est pas coutume, je n'ai pas été déçu, loin de là, par ce qu'on le vendait.
Je ne pense pas que l'histoire parlerait à un jeune normalement constitué de nos jours : les (més-)aventures de deux adolescents avec une mystérieuse foire qui débarque en ville. Encore que, celle-ci possède une attraction pour le moins originale : un manège qui permet de vieillir ou de rajeunir à volonté. Manège qui suscite bien des convoitises. A commencer par celle de Jim, qui rêve d'avoir une vingtaine d'années, et d'être un homme. Au grand désespoir de son meilleur ami, qui tente, tant bien que mal de l'en dissuader. Il a compris, lui, qu'il ne sert à rien de brûler les étapes, et qu'un enfant de 14 ans dans un corps d'adulte n'est pas un adulte pour autant. Tient-il cette sagesse de son père, qui sait qu'il ne sert à rien à un vieillard de convoiter une jeunesse qu'il a déjà vécue ? De ce père, gardien de bibliothèque qui semble avoir vécu, au moins, mille et une vies ? Je n'en dis pas plus...
Cet ouvrage regorge d'une poésie contemporaine désuète (magnifique description du labyrinthe des glaces et des peurs qu'on peut y ressentir), d'une réflexion sur l'âge qui passe et la mort (entre autres, mais aussi sur son pendant, la jeunesse), d'un fantastique que ne nierait pas les grands maîtres du genre, et bien plus encore.
Cette œuvre, devrait se trouver dans toute liste de livre à lire – ne serait-ce en lecture complémentaire – de collégien ou de lycéen.