Avec Rébétiko, une nouvelle BD à mon actif. Le journal Le Monde écrit que l'album est envoûtant. Je me suis totalement laissée séduire par le thème, parce que je connais la musique ; je me suis aussi laissée séduire par les dessins parce que je connais la danse. Bref, le rébétiko est depuis longtemps pour moi une passion. Donc forcément, ça a fait "tilt". Je ne suis pas sûre qu'on puisse apprécier l'album à sa juste valeur si on est tout à fait ignorant du rébétiko.
Alors qu'est-ce au juste que ce rébétiko ? C'est une musique populaire née en Grèce dans les années 1920. Il regroupe une multitude de formes musicales, avec des influences notamment orientales. Les rébètes, personnages décalés passionnés de musique et de bouzouki, vivent au rythme de leurs danses et de leur hashisch. Sous la dictature de Métaxas, ils sont persécutés et les "tékkés" où l'on pouvait jouer et fumer le narguilé sont victimes de razzias. Les influences turques sont rejetées par un peuple qui ne rêve que de s'occidentiliser.
Voilà à quoi cela ressemble (montez le son) :
Le rébétiko, jusqu'alors marginal, prend de l'ampleur lorsque Tsitsanis et son bouzouki émergent dans la société athénienne. La musique se transforme, se fait plus langoureuse sur les thèmes de l'amour et de la séparation.
Ainsi l'une des chanteuses grecques traditionnelle est-elle aujourd'hui Haris Alexiou (que l'on peut voir en concert sur Paris de temps en temps)qui chante le rébétiko.
Dans sa BD, David Prudhomme restitue l'univers des fumeries du Pirée avec ses personnages hauts en couleurs, emprunts de culture orientale. L'histoire n'est pas passionnante mais les dessins sont extraordinaires. Il ne manque que la musique, mais en se concentrant on peut presque la chanter...