L'année a commencé en force (je trouvais). Puis, je ne sais pas ce qu'il s'est passé. -blank-
(Ah, mais je lisais autre chose, hein, faut pas croire. Plein de BD. Yep.)
Et. J'ai choisi celui-ci. Après un début laborieux (n'ayant rien à voir avec le roman), je n'ai pu m'en détacher et les pages défilaient, défilaient.
Quel bon roman! J'ai adoré l'univers du cirque (qui pourtant au départ ne m'attirait pas particulièrement). Et, allez savoir pourquoi, en lisant De l'eau pour les éléphants, je repensais sans cesse à La ligne verte. Il y avait quelque chose du ton, du style, ce parallèle entre les deux qui se faisait dans ma tête par ce vieil homme qui nous raconte une époque extraordinaire de sa vie, pourtant très limitée dans le temps. Comme le personnage de Stephen King, celui de Sara Gruen (Jacob) est un peu prisonnier de son état, dans la maison de retraite où ses enfants l'ont placé. La fin approche, il l'attend comme une délivrance, mais en même temps, si ce n'était de son corps décrépit, il en ferait des choses! Et puis, ce roman avait tout du feuilleton me semble-t-il. Des chapitres relativement courts, aérés, alternant entre le présent et le passé. Un foisonnement de personnages colorés (oui, je sais, hein, l'univers du cirque! N'empêche, on en a bien cerné l'essence selon moi), une description si réaliste de l'illusion de cet univers, de sa misère, de ses éblouissements aussi.
Je crois qu'il a beaucoup tourné, dans la blogosphère, depuis 2007. (À raison!) Mais pour ceux et celles qui n'ont pas déjà succombé: C'est l'histoire de Jacob Jankowski, 90 ou 93 ans -il ne sait pas trop- qui n'a rien d'autre à faire que d'attendre que les jours passent, dans la maison de retraite où il a échoué, un peu contre sa volonté. Puis, un beau jour, un cirque arrive en ville pour quelques jours, juste à côté, agrémentant la vue du stationnement de la maison de retraite. En attendant qu'un de ses enfants (ou arrière-petits-enfants ou arrière-arrière-petits-enfants) l'y emmène lors de sa visite dominicale, il se remémore l'époque de sa vie où il a travaillé, lui, dans un cirque. (Contrairement à ce menteur de McGuinty.) Époque de misère de la Grande Dépression des années 1930, où les cirques ambulants sillonnaient les États-Unis, en train. Comment il s'est retrouvé à grimper dans un de ses trains et comment il est devenu le vétérinaire pour le cirque des frères Benzini «le plus grand spectacle du monde». Comment il a découvert l'envers de ce décor de paillettes et d'extravagances, où la brutalité est monnaie courante et où l'illusion règne en maître. Vaut-il mieux être un homme ou une bête pour survivre dans cet univers? Telle est la question.
C'est aussi une belle histoire d'amour et d'amitiés entre humains, mais aussi entre hommes et bêtes. Bref, c'est vraiment une belle découverte et je lirai assurément La leçon d'équitation, de la même auteure. 5/5