La plaque anatolienne est une microplaque tectonique. Elle est généralement associée à la plaque eurasienne. Elle se situe dans l'ouest de l'Asie. Elle couvre l'île de Chypre et l'Anatolie hormis la côte anatolienne sur la mer Noire.La plaque anatolienne est en contact avec les plaques eurasienne, arabique, africaine et égéenne. Ses frontières avec les autres plaques sont notamment formées de la faille nord-anatolienne au nord de l'Anatolie. Le déplacement de la plaque anatolienne se fait à une vitesse de rotation de 1,64° par million d'années selon un pôle eulérien situé à 56°28' de latitude nord et 81°18' de longitude ouest. Le glissement des plaques anatolienne et eurasienne le long de la faille nord-anatolienne à l'est de la mer de Marmara en 1999 a provoqué le séisme d'Izmit en Turquie.
La plaque égéenne est une microplaque tectonique. Elle est généralement associée à la plaque eurasienne. Elle se situe au sud-est de l'Europe, entre la Grèce et la Turquie. Elle couvre le mer Égée, le Péloponnèse, la Crète et les côtes turques de la mer Égée. La plaque de la mer Égée est en contact avec les plaques eurasienne, anatolienne et africaine. Le déplacement de la plaque de la mer Égée se fait à une vitesse de rotation de 0,6497° par million d'années.
La limite entre la plaque égéenne et anatolienne, dans l’Ouest de la plaque anatolienne, est diffuse. Elle marque à partir, de l’Eocène moyen, la transition entre un domaine qui devient extensif à cette période, et un domaine resté compressif. Dans le domaine extensif, se forme le « metamorphiccore-complex » du Menderes, accompagné par une forte activité volcanique, par la mise en place de plutons et par une activité sismique intense, avec l’occurrence de nombreux séismes de forte magnitude. Les contacts crétacés des nappes lyciennes, charriées sur le Menderes, sont réactivés dans la tectonique en extension. L’âge de ce complexe est d'environ 43 à 37 Millions d'années au Sud et environ 23 à 20 Millions d'années au Nord. Dans le domaine compressif, - nappes lyciennes, d’Antalya et d’Analya -, situé plus à l’Ouest, l’empilement des nappes crétacés est affecté, au contraire, par des phases tangentielles importantes, au moins, jusqu’au Miocène supérieur. En outre, un changement radical intervient dans la nature du magmatisme dans l’Ouest de l’Anatolie et l’Est des Cyclades qui, de calco-alcalin depuis 35 Millions d'années, devient alcalin à partir de 8 Millions d'années dans le Nord du Menderes et à partir de 4 Millions dans le Dodécanèse au Sud. Ces ruptures de style tectonique en surface et dans la nature du magmatisme issu de la fusion du manteau sont à mettre en relation avec une rupture dans la plaque africaine subduite. De plus, le Massif du Menderes présente une anomalie thermique importante et de nombreux systèmes géothermiques actifs qui caractérisent cette région.
Enfin, la faille Nord-anatolienne, faille coulissante, est un décrochement géologique dextre qui longe le Nord de la Turquie, et qui, en raison de son activité importante, est à l'origine d'un fort risque sismique dans cette zone. Au différent, la faille Est-anatolienne est un décrochement sénestre. Les vitesses de leurs déplacements sont de 2 à 3 centimètres par an. La faille Nord-anatolienne se divise en deux branches principales vers l'Ouest: la faille Nord-anatolienne-Nord et la faille Nord-anatolienne-Sud. La branche Nord longe le Golfe d'Izmit, marque les bordures du bassin en "pull-apart" de Marmara, coupe les structures des Dardanelles, et longe le Golfe de Saros. Le séisme d'Izmit, en 1999, s'est produit sur cette branche à l'Est de la Mer de Marmara.
La faille Nord-anatolienne, comme la faille de San Andreas en Californie, a un statut de faille transformante car elle résulte du jeu des mouvements des plaques lithosphériques, notamment de la plaque arabique, - Syrie, Irak -, qui s'enfonce comme un coin dans la plaque eurasienne tout en ouvrant la mer Rouge. Ainsi, le sud et le nord de la Turquie coulissent le long de cette cassure à une vitesse relative de 2 à 3 centimètres par an. Et il n'est point à omettre que la région Egéenne est aussi en partie découpée par la Faille Nord Anatolienne qui a atteint le domaine égéen il y a environ 5 Millions d'années.
Depuis le séisme de magnitude 6.0 qui a frappé à Basyurt-Karakocan dans l'Est de la Turquie, le 8 Mars 2010 à 02 h 32 Temps Universel, 04 h 32 heure locale, épicentre se trouvant à 74 kilomètres à l'Est d'Elazig et à 16 kilomètres au Sud de Karakocan, hypocentre situé à 10 kilomètres de profondeur, une grande activité sismique anime la faille Nord-anatolienne, depuis l'Irak jusqu'à la Grèce. Les tremblements de terre de magnitude supérieure à 3,5 s'y multiplient :
Mars 08, 2010 02:32:35 GMT // Magnitude 6.0, Turquie orientale
Mars 08, 2010 07:47:40 GMT // Magnitude 5.5, Turquie orientale
Mars 08, 2010 09:00:50 GMT // Magnitude 4.8, Turquie orientale
Mars 08, 2010 10:14:26 GMT // Magnitude 4.8, Turquie orientale
Mars 08, 2010 11:12:14 GMT // Magnitude 4.9, Turquie orientale
Mars 08, 2010 13:12:06 GMT // Magnitude 4.4, Grèce
Mars 08, 2010 15:04:54 GMT // Magnitude 4.5, Turquie orientale
Mars 09, 2010 02:55:05 GMT // Magnitude 4.6, Grèce
Mars 10, 2010 13:38:04 GMT // Magnitude 4.9, Serbie-Monténégro
Et, depuis le matin du 12 Mars, ils se concentrent majoritairement sur la Grèce et la plaque égéenne :
Mars 12, 2010 01:54:00 GMT // Magnitude 4.4, Grèce méridionale
Mars 12, 2010 11:42:53 GMT // Magnitude 4.4, Grèce-Dodécanèse
Si la Turquie a connu au moins 13 séismes d'importance, magnitude supérieure à 6.8 depuis 1939 :
1939 Erzincan, magnitude 7.9, 32.962 morts :
1942 Niksar-Erbaa, magnitude 6.9 ;
1943 Tosya, magnitude 7.7 ;
1944 Bolu-Gerede, magnitude 7.5 :
1949 Karlıova, magnitude 7.1 ;
1951 Kurşunlu, magnitude 6.8 ;
1957 Abant, magnitude 6.8 ;
1966 Varto, magnitude 6.9, 2.394 morts et 1.489 blessés ;
1967 Mudurnu, magnitude 7.0 ;
1971 Bingöl, magnitude 6.8 ;
1992 Erzincan, magnitude 6.5 :
1999 İzmit, magnitude 7.4, 17.480 morts et 23.781 blessés :
et, 1999 Düzce, magnitude 7.2.
La zone égéenne de la faille Nord-anatolienne présente, à cet effet, une lacune depuis 1956 :
9 juillet 1956: A Amorgos, un violent séisme, d'une magnitude de 7,5, provoque un tsunami qui parvient jusqu'aux côtes crétoises. De nombreux dégats sont occasionnés sur les îles d'Anafi, Naxos, Patmos, Paros et Santorin. 53 morts et près de 3.000 maisons dégradées, dont 529 détruites. A certains endroits le raz-de-marée avait atteint une hauteur de 25 mètres.
Certes, il y a bien eu les séismes des :
7 septembre 1999: Séisme de 5.9 sur l'échelle de Richter dans les environs d'Athènes. 140 morts environ, 60 000 sans-abris et de nombreux dégâts.
8 juin 2008 : Un séisme de magnitude 6,5 a secoué le sud-ouest de la Grèce, 2 morts et 7 blessés.
15 juillet 2008 : séisme de 6,4 de magnitude a secoué l'île de Rhôdes faisant un mort.
Mais il est à se rappeler que la Grèce est coutumière de gros aléas sismiques tous les 50 ans environ :
16 février 1810: une secousse de forte magnitude évaluée à environ 7,8 détruisant un tiers des maisons d'Héraklion, faisant entre 2.000 et 3.000 victimes, le séisme étant ressenti à Malte, Naples, Chypre et au Maghreb.
12 octobre 1856: un séisme d'une très forte magnitude, évalué à 8.2, détruisant une grande partie des habitations de l'ensemble de la Crète. 11.317 maisons subissant des dégâts dont 6.512 détruites, faisant, sur l'île 538 morts et 637 blessés grièvement.
18 février 1910: Fort séisme à La Canée, évalué à 8.0, provoquant de nombreux dégats et faisant 6 victimes à Kalipetro.
25 février 1935: un séisme de 7 sur l'échelle de Richter rase totalement les villages de Skalani, Anopoli, Gournes. 8 morts, 204 blessées, le tremblement de terre étant ressenti jusqu'au Caire.
Il est à s'interroger sur cette recrudescence sismique le long de la faille Nord-anatolienne et tout particulièrement au niveau de la microplaque égéenne et de la Grèce et de ses îles, laissant présager un séisme de forte magnitude...