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"Au royaume des lanternes"

Publié le 12 mars 2010 par Rendez-Vous Du Patrimoine

L'image en atteste, il ne s'agit pas d'un de mes nouveaux pastiches (nous ne sommes pas encore au 1er avril, patience ! juste à la veille des élections de mars), mais bien d'un concurrent de 1842 dont la plume s'est amusée à publier cette savoureuse "Histoire du royaume des lanternes, mise en lumière par un bec de gaz et racontée par Naïf arrière-petit-cousin de Candide". Sans doute s'agissait-il de Georges-Marie Mathieu-Dairnvaell. Peu importe au demeurant...
Ce qui compte ici, c'est l'humour grinçant de cet écrivain qui, au fil de son périple, dénonce le système politique, judiciaire, artistique même, de la France de l'époque.
Un aperçu de la corruption en cours, sous la houlette d'Escobard 1er (le roi Louis-Philippe 1er donc) :
"A ceux que l'or ne peut corrompre, il donne des places et des rubans de toutes couleurs. En donnant des places lucratives à ceux qu'il favorise, il force en quelque sorte l'État à payer ses dettes.
Aux orgueilleux il donne des titres,
Aux sots des sinécures,
Aux poltrons des emplois militaires,
Aux hommes immoraux la surveillance des moeurs, et aux plus stupides la direction des beaux-arts. "
Jolie morale ! Du côté du programme politique, ce n'est guère mieux :
"Quadruplation des impôts,
Servage de la justice,
Abaissement du pays,
Ruine du commerce,
Misère des classes ouvrières,
Paix toujours, mais paix honteuse,
Corruption et vénalité du pouvoir,
Vénalité et corruption des citoyens,
Abaissement de la marine,
Déconsidération des représentants du peuple".
Vassalité en faveur des Britanniskans,
Mensonges de la loi,
Triomphe du monopole,

Déification des fripons,

Mort de l'honneur national, du patriotisme, de la vertu civique et privée, du courage, des moeurs."
Résultat : on ne peut que craindre le pire ou, si l'on est réformateur dans l'âme, souhaiter de grands changements, comme ceux qui arriveront  en 1848.
C'est de fait l'espérance non déguisée de l'auteur."Dans un pays sans influence morale au dehors et au dedans, le commerce souffre, languit et meurt.
Quand le commerce souffre, l'ouvrier meurt de faim.
On appelle cela avoir la paix... Mais est-elle glorieuse, honorable ou seulement supportable ? Non.
Mais croyez-vous aussi que le peuple puisse attendre toujours ? Il est patient, il est vrai, mais son réveil est celui du lion, et vous savez que le lion n'est féroce que quand il a faim."

On ne lésinait pas, en 1842, sur les images fortes et suggestives ! A méditer...

Le document à lire sur Gallica.Merci pour votre lecture ! Thank you for reading !

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