À l’occassion de la sortie de 16 pièces, le nouvel album d’Hocus Pocus (après Seconde Formule, 73 touches et Place 54), Ondablog vous propose une interview de 20Syl, l’homme multi-disciplinaire à la tête du groupe depuis plus de dix ans.
Avant de commencer, rappelons toutefois qu’Hocus Pocus est une formation musicale, un véritable Hip Hop Jazz Band, composé donc de 20Syl (MC et Compositeur), DJ Greem, RV (Basse), Dadoo (Guitare), Mat (Piano) et Ant1 (Batterie).
Spry : Je voulais revenir sur ce qu’on peut considérer comme le début pour le grand public, c’est à dire les albums 73 touches et Place 54. Il y a eu la nomination aux Victoires de la Musique, le disque d’or, les tournées… Dans quel état d’esprit étiez-vous lorsque vous avez commencé à penser au nouvel album 16 pièces ?
20Syl : Disons qu’on a un rythme un peu particulier. C’est à dire que j’ai l’impression que parfois, on commence à faire des concerts alors que le disque est à peine sorti et pas encore dans la tête des gens. C’est ce qui s’est passé sur Place 54 : Très tôt, on a commencé à tourner, faire des concerts avant même la sortie de l’album, et du coup, j’ai l’impression que si aujourd’hui, on commençait la tournée Place 54, ça pourrait presque fonctionner aussi bien que quand on l’a fait à l’époque, le temps que les gens assimilent aussi notre musique, etc.
Aujourd’hui [l'interview a été faite le 28 janvier 2010], on a déjà fait une tournée de 35 dates sur les nouveaux morceaux de l’album qui sort en mars. Donc on est toujours en avance au niveau du live par rapport à ce qu’on fait sur disque.
Sinon, il y a une période de six mois où on a arrêté de tourner pour se consacrer à l’album, et sur la fin de celui-ci, on s’est mis à fond sur les répétitions. Donc ce qu’on faisait pour le live influençait aussi la fin de création du disque, et inversement. Maintenant, on arrive avec un set où on a dix nouveaux morceaux qu’on va présenter à partir du mois de mars, avec un nouveau décor, les cuivres en plus sur toutes les dates… Enfin, vraiment un spectacle travaillé et qu’on a déjà présenté à Saint-Nazaire en résidence et qui fonctionne super bien.
Donc voilà, on est dans une passe où l’album va sortir, et on va repartir sur les routes à nouveau. Et ça se passe super bien parce que de plus en plus de dates sont complètes, et on ne demande que ça… C’est parfait.
Spry : La tournée Place 54 s’est terminée par trois dates complètes à la Maroquinerie. J’ai l’impression qu’il y a un vrai amour du public parisien par rapport à Hocus Pocus, car à chaque fois, les salles sont complètes très rapidement. Alors que vous êtes un groupe nantais…
20Syl : Je pense que c’est dû au fait que d’un point de vue médiatique, on a été soutenu par des radios, des magazines qui sont spécifiquement parisiens. Par exemple : Générations. Nous, on l’a pas à Nantes, et eux on joué le jeu depuis le début. Idem pour Radio Nova. Donc c’est vrai qu’il y a pas mal de radio qui ont diffusé HP plus en région parisienne qu’à Nantes. Donc au final, on se retrouvait à être plus connu ici que chez nous.
Et de ce point de vue-là en effet, quand on fait des dates à Paris, elles sont souvent complètes. Alors maintenant, ça se généralise. Sachant qu’on a aussi fait Les Victoires de la Musique, Taratata, qu’il y a eu l’effet disque d’or… Tout ça fait que ça se popularise un peu plus, et en province aussi, on commence à être complet.
Par exemple, la dernière tournée de cet automne, qui n’était pas vraiment la fin de tournée de Place 54, mais plutôt une transition vers le prochain album, vu qu’il y avait déjà six nouveaux morceaux. Sur les trente-cinq dates, il y en avait une trentaine de complètes. Alors c’était pas des grandes salles, entre trois cent et six cent personnes, mais pour nous, c’était déjà énorme d’aller à l’autre bout de la France et de savoir que c’était complet deux semaines avant.
Ça a été un vrai plaisir pour nous de savoir que les gens nous suivaient, que le bouche à oreille faisait son effet, et je croise les doigts pour que ça se passe de la même façon pour la nouvelle tournée. Je pense surtout qu’on fait l’effort que les gens passent un bon moment, qu’il y ai un partage sur scène avec eux. Le public participe vraiment au show.
Spry : Ben justement, on sent que le choix des petites salles, ce n’est pas anodin. On sent vraiment qu’il y a une communication…
20Syl : … et que ça ne marche pas forcément dans des lieux hyper impersonnel, où tu vas voir un concert mais que finalement, tu n’as pas l’impression de faire partie d’une énergie globale. Nous, on aime avoir ce truc là, que pendant les presque deux heures de spectacle, tu as l’impression que tout le monde ne fait qu’un et qu’on est tous dans la même énergie. Et ça, quand tu ressens ce truc là, c’est que c’est gagné, et que finalement, les gens reviendront.
Spry : Et quand vous jouez à Nantes, ça se passe comment ? Y’a une appréhension particulière de se dire qu’on joue à domicile ?
20syl : C’est vrai que les concerts à Nantes sont toujours particuliers parce que le public, c’est des gens qui nous connaissent personnellement, soit parce que c’est des gens qu’on a croisé, avec qui on a été à l’école, avec qui on a déjà fait de la musique… enfin, tout le monde te connait. Donc il y a plus une optique de jugement qu’ailleurs. C’est à dire qu’à Paris ou en province, quand on arrive, les gens arrivent et se disent “On va voir Hocus Pocus, c’est un kif, c’est un groupe qu’on aime ! ”. Alors qu’à Nantes, c’est “Ah ouais, Hocus Pocus, c’est Matthieu qui est au piano, je jouais avec lui dans tel groupe avant”.
Donc j’ai l’impression qu’il y a une atmosphère qui est un tout petit peu plus retenue. Mais sachant que notre public s’élargit un peu plus et que les concerts ont tendance à être complets rapidement, les premiers qui achètent les places, c’est pas forcément ceux qui nous connaissent personnellement.
Spry : Pour l’album 16 pièces, est-ce qu’il y a eu une manière différente de travailler par rapport aux deux autres, suite aux expériences accumulées ? Et comment se compose un morceau d’Hocus Pocus ?
20Syl : Pour cet album là, il y a eu différentes phases de travail. Pendant 2 mois, on s’est dit : “chacun travaille de son côté, essaye de faire des sons, chacun dans son style”. Par exemple, David a cherché des grilles de guitare, des petites mélodies, des choses comme ça. Moi, je me suis mis sur mes machines, j’ai commencé à faire des instrus vraiment plus abouties, comme j’ai l’habitude de le faire. D’autres ont plus cherché des idées, comme des grilles de piano…
Moi, j’ai fait une quarantaine de compositions, les autres ont fait leurs trucs de leurs côtés… On a tout réunis, et à la fin, j’ai commencé à piocher, à écrire sur tout ce qu’on avait fait.
Donc dans mon cas, lorsque je bosse une instru, je vais partir d’une rythmique, d’un groove qui me plait. Soit d’un côté très électronique où l’on sent la machine, soit d’un côté très acoustique où j’essaye de donner l’impression qu’il y a un mec qui joue. Y’a d’ailleurs ces deux facettes dans 16 pièces.
Ensuite, je vais commencer à faire des recherches, soit de samples, soit sur mes claviers ou à la guitare, voire de chanter des mélodies sur la base. Et puis voilà, de fil en anguille, j’essaye de faire en sorte que quand j’ai fini mon son, il ressemble de près à celui qui va sortir au final, parce que j’ai du mal à laisser les choses en travaux. Il faut que j’aille jusqu’au bout.
Après ça, on en arrive au moment où tout se mélange. David va venir et poser de la gratte ou Matthieu du piano… On met couche par couche, et lorsqu’on a choisi vraiment les morceaux et les textes qui vont avec, on file tout à Thomas, qui est saxophoniste, et qui va faire tous les arrangements de cuivre, pour habiller encore un peu plus le tout.
De là, je vais découper, je vais garder ce qui m’intéresse, je vais recaler deux trois trucs, et en général, il y a beaucoup de bons dans ce qu’il m’envoie, j’enlève pas grand chose, et ça fait des morceaux avec énormément de matière. Donc la fin du processus, c’est vraiment d’en enlever, d’aller à l’essentiel, essayer d’épurer et de mettre aussi la voix en avant.
Voilà, le processus, c’est celui-là : Deux mois de compositions, deux mois d’écritures et après, presque 4 à 5 mois de nettoyage, d’éditions, d’aller-retour avec les cuivres, etc.
Spry : Pour vous avoir vu en concert, on sent qu’il y a des différences subtiles entre les versions albums et les versions live de vos morceaux. Est-ce que c’est pensé au moment de l’écriture du morceau ou bien plus tard, au rythme de la tournée ?
20Syl : Il y a un peu tous les cas de figures. Il y a des morceaux qu’on arrive à rejouer directement et qui sonne très bien avec les instruments, en collant le plus possible avec la structure de l’album, mais on se contente rarement de ça. Il faut qu’on rajoute des breaks, un passage où on va aller chercher le public, une introduction… Enfin, quelque chose qui soit live. Donc ils prennent souvent une tournure vraiment différente.
Maintenant, il y a des morceaux qu’on arrive pas du tout à rejouer comme dans l’album, donc on se prend pas la tête… Soit on change carrément l’instru, soit on essaye de garder la grille mélodique et on change complètement le groove, on trouve un truc qui puisse avoir une bonne énergie sur scène.
Par exemple, dans la dernière version de “J’attends” en live, on est plus dans le Funk, alors qu’il y a déjà deux versions de ce titre [la version acoustique et le remix], et elle ne ressemble à aucune des deux. Et pour les gens qui sont déjà venus nous voir plusieurs fois en concert, ça les changent un peu de ne pas entendre la mélodie habituelle qu’on a déjà fait tourner plein de fois.
Mais on sait aussi que parfois, les gens, ils ont envie d’entendre les morceaux qu’ils aiment. Donc c’est aussi une manière d’amener les morceaux qu’ils connaissent, qu’ils aiment, mais d’une façon surprenante et qui va leur donner une autre vision du morceau original. Donc voilà, il y a toujours une recréation, quelle qu’elle soit.
Spry : Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur le nouvel album ? Et d’ailleurs, j’ai remarqué à l’occasion de la diffusion du titre “À mi-chemin” (en featuring avec Akhenaton et Ben l’oncle Soul) que ce n’était que la seconde fois que vous faisiez un morceau avec un rappeur français sur l’un de vos albums…
20Syl : Ben on nous avait souvent reproché de ne pas en faire beaucoup. Donc il y avait eu Khondo, et puis là maintenant Akhenaton… Et il y a aussi Oxmo Puccino dans l’album, qui est un gros kif. Enfin, on s’est fait plaisir… Pour moi, c’était des rêves de fan que j’avais envie de réaliser, et il s’est trouvé qu’on avait les bons morceaux à leur proposer au bon moment. Que eux ont apprécié la démarche aussi, parce qu’ils ont senti le côté “échange générationnel”. On est pas forcément de la même génération Hip-Hop, mais nous, on a débuté avec eux, et aujourd’hui, on va les voir pour les inviter sur nos morceaux.
Mais aussi avec cette vision du fan qui invite un peu son maître sur le disque, tout en se disant que ce n’est pas non plus “L’Hommage”. On a l’impression que les amener dans notre univers, ça peut aussi leur apporter un truc à un moment donné. Parce qu’on a l’impression d’avoir créé quelque chose, et qu’on a envie de les entendre ces mecs là dans notre univers.
Sinon, il y a aussi Alice Russell, la chanteuse Soul. Il y a encore une fois les Procussions, on s’en lasse pas… Sauf que c’est assez différent des morceaux qu’on a fait précédemment avec eux. Là, le morceau est plus conscient, mais ça reste un morceau très hip hop et très efficace. Il y a aussi des artistes nantais comme Elodie Rama ou Gwen Delabar, qu’on avait déjà entendus dans les albums précédents. Et beaucoup de musiciens. Comme je le disais, les projets sont riches en arrangements.
Donc “À mi-chemin”, c’est vraiment un tout petit aperçu de ce qu’il y a dans l’album. C’est peut-être même l’un des morceaux le plus “à part” dans le disque. Il y a vraiment des choses complètement différentes et très riches en terme d’arrangements rythmiques… Celui-là, c’est un des plus Hip Hop et en même temps très simple. Donc il y a encore beaucoup de choses à découvrir.
Après, dans l’écriture et les couleurs musicales, ça suit un peu notre histoire personnelle, enfin, la mienne en particulier. Parce que là, j’ai trente ans, donc forcément, j’ai pas la même vision qu’il y a trois ans lorsqu’on a fait Place 54. J’ai peut-être le regard un peu plus affuté sur la société, le monde qui m’entoure. Je me sens peut-être un peu plus sensible à certains événements, et du coup, quand on me dit qu’il y a des morceaux plus cyniques, plus sombres, et c’est peut-être le cas. Y’a des choses un peu plus conscientes dans ce disque là.
Par exemple, dans 25/06 [un morceau sur la mort de Michael Jackson], il y a un regard un peu plus actuel sur la manière dont les médias ont traité certains événements, comment ils en ont éclipsé d’autres. Peut-être qu’à la première écoute, on l’entend comme un hommage à Michael Jackson, mais c’est pas vraiment le cas, malgré les multiples clins d’oeil.
Spry : Et donc au niveau des couleurs, on est toujours dans une ambiance Rap, Soul, Jazz ?
20Syl : Oui mais alors peut-être plus Rap d’un côté, et plus Jazz, plus Soul de l’autre… Mais on a peut-être moins de morceaux entre deux. C’est beaucoup plus radical.
Spry : C’était une volonté de votre part ?
20Syl : Déjà, j’avais envie à la base de refaire des morceaux “rentre-dedans”, avec des beats qui tapent fort. Vraiment, j’avais besoin de ça. Et le morceau avec Oxmo, c’est un peu ça. C’est un morceau qui est vraiment Hip Hop dans l’esprit et dans l’énergie… Sur Place 54, j’ai l’impression que c’était plus en demi-teinte, quand là, c’est vraiment plus affirmé. Mais ça reste dans la suite logique de ce qu’on a fait.
Spry : Et est-ce qu’un jour, il y aura un album live d’Hocus Pocus ?
20Syl : En fait, on se dit que ça serait dommage de dissocier l’image et le son, en ce qui concerne le live. Donc si on en sort un, il y a forcement aussi un DVD. Et on voudrait le faire bien, donc on y pense pour la fin de la tournée de 16 pièces, quand on aura bien rodé les morceaux, et que tout le monde sera bien à l’aise sur scène. Je pense qu’on essaiera d’enregistrer un live dans de bonnes conditions, et éventuellement le sortir en ligne.
Parce que c’est vrai que les maisons de disques, ça ne les intéresse pas vraiment. Surtout qu’à-priori ça ne marche pas tant que ça, les ventes de DVD Live. Donc faudra qu’on le sorte par nos propres moyens. Mais ça pourrait être sympa.
Après, on avait une autre solution, on en a déjà parlé avec notre tourneur : c’est de faire des concerts évènements, où les gens peuvent repartir à la fin du concert avec le disque de la soirée. D’ailleurs, il y a aussi une boîte qui fait des clés USB dans le même principe. Et je trouve ça assez mortel de le faire vraiment pour des évènements ponctuels.
Spry : Pendant que je te tiens, je connais beaucoup de personnes qui sont “fans” d’Hocus Pocus sur Facebook qui réclament les fameuses photos que tu prends pendant vos concerts.
20Syl : (Rires) Ah oui ! J’ai essayé de commencer à en mettre pas mal…
Spry : J’ai vu aussi qu’à une époque, tu avais un blog, qui s’est mélangé dans le site d’On and On. C’est simplement par manque de temps ?
20Syl : En fait, on s’est dit qu’on avait du mal à tout gérer entre le site, Facebook, Myspace, les forums, etc. Alors on s’est dit qu’on allait tout regrouper sur la même page, donc sur le site d’On and On, où il y a à la fois le shop pour les t-shirts ou les vynils, le blog, qui est lié directement aux news Myspace et Facebook… Ça nous permet de faire un lien avec tout ça… Parce que c’est vrai que quand tu as quinze sites à gérer, tu t’en sors plus…
Mais tu vois, la page Facebook, j’essaye de m’en occuper le plus possible. Là, j’avais commencé à mettre les photos des lives au fur et à mesure, mais j’en ai tellement des photos que c’est un travail de dingue. Mais je trouvais ça cool.
En fait, à la base, l’idée c’était que les gens puissent se taguer dessus. Mais le problème, c’est que c’est tellement petit qu’en fait, tu peux pas vraiment.
Spry : Et c’est important pour toi cet aspect “communauté” ?
20Syl : Sans qu’il y ai un côté “secte”, c’est vrai qu’HP, sans le public, il existe pas. J’ai vraiment l’impression que le public est un membre du groupe. Et vraiment, pour nous, il faut que le public il participe du début à la fin. Et c’est en ça que je pense qu’on a crée une espèce de communauté, parce que les gens, ils aiment venir voir HP parce qu’ils savent qu’ils vont triper et être acteur du concert. Ils vont être dedans, les gens qui connaissent les paroles par coeur, je ne vais pas les rater et je vais aller les voir… Y’a vraiment un échange comme ça qui se crée.
Hocus Pocus en concert :
12/03/2010 – Festival Voix de Fetes + Oxmo Puccino (Genève)
13/03/2010 – L’Orange Bleue (Eaubonne)
16/03/2010 – Le Transbordeur + Féfé (Lyon)
18/03/2010 – La Laiterie + Bazbat (Strasbourg)
19/03/2010 – La Vapeur (Dijon)
20/03/2010 – File 7 (Magny le Hongre)
23/03/2010 – L’Etage (Rennes)
24/03/2010 – Elysée Montmartre (Paris)
25/03/2010 – La Botanique (Bruxelles)
26/03/2010 – Le Splendid (Lille)
27/03/2010 – Festival Chorus des Hauts de Seine (Fontenay aux Roses)
01/04/2010 – Victoire 2 (Montpellier)
03/04/2010 – Xtra + I AM (Zurich)
08/04/2010 – Echonova (Vannes)
10/04/2010 – Cargo (Caen)
13/04/2010 – Le Krakatoa (Bordeaux)
13/10/2010 – Zenith (Paris)
Retrouvez Hocus Pocus sur les sites suivants :
- Site officiel
- Facebook
- Myspace
Discographie :
- 73 touches (2006) iTunes | Fnac
- Place 54 (2007) iTunes | Fnac
- 16 pièces (2010) iTunes | Fnac