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Nicolas Sarkozy, président essoufflé

Publié le 12 mars 2010 par Hmoreigne

 Mauvaise passe pour Nicolas Sarkozy. Le vernis du bling-bling de début de mandat craquelle de partout. Toléré par sa capacité d’entraînement et surtout de gagner, Nicolas Sarkozy cherche les ficelles pour se relancer. La gauche aurait tort de crier victoire trop tôt. Si les élections confirment une vague rose, il appartiendra au PS de transformer un vote sanction en vote d’adhésion.

L’hyperprésident au plus bas dans les sondages après bientôt trois ans de mandat va sans doute toucher le fond. Il aura beau jeu de déclarer, après avoir dit le contraire, que ces élections de mi-mandat sont des élections régionales sans enjeu national, personne ne sera dupe. Le dommage psychologique sera plus important qu’il n’y paraît. C’est l’invicinbilité du chef de guerre qui se joue dans la bataille des régionales. Pas tant dans le fait de conserver ou de prendre une ou deux régions à la gauche mais, dans la sauvegarde de l’hégémonie de l’UMP en tant que premier parti hexagonal.

Le doute est le pire ennemi du combattant, sportif ou militaire. La question qui plane au-dessus du scrutin des 14 et 21 mars est de savoir si, au fond, la tactique du parti unique ne serait pas en fait, une énorme erreur. L’interrogation taraude déjà depuis quelques temps les rangs de l’UMP. A quoi sert d’être en tête au premier tour, si on est assuré de perdre au second ? Dura lex sed lex. Les lois de l’arithmétique sont impitoyables. 30%  au premier tour n’équivalent pas, faute de réserves, à 50% au second.

La formation de la majorité présidentielle qui se croyait hier invincible découvre aujourd’hui que ses pieds sont en argile. Paradoxalement, alors qu’il va en faire les frais, Nicolas Sarkozy a toujours fait preuve de scepticisme à l’égard du concept de parti unique. Un cadeau empoisonné de la Chiraquie qui pensait avoir trouvé là une recette miracle pour mettre un terme aux luttes fratricides qui ont ravagé la droite pendant des années.

Hostile au départ, Nicolas Sarkozy s’est quand même glissé avec délices dans les habits d’une UMP rouleau compresseur qui correspond à son management autoritaire, où la générosité dans la distribution des responsabilités n’est possible qu’à ceux qui acceptent de plier un genoux devant un président-suzerain.

La machine de guerre est aujourd’hui grippée avec un chef qui commence à être contesté et un projet sévèrement écorné, bousculé par une crise qui a ringardisé le dogme libéral qui constituait son épine dorsale.

Passé le temps des promesses vient le temps de l’action puis de l’addition. Cette troisième phase est rude pour le locataire de l’Elysée dont on retient plus l’agitation que les résultats concrets. Trois ans après une élection qui devait marquer une rupture avec l’immobilisme des années Chirac, six Français sur dix en sont mécontents, aucune réforme majeure n’est à porter à son crédit, toutes celles entreprises, victimes de leur précipitation, semblent non abouties.

Nicolas Sarkozy a cependant pour lui une énergie rare, suffisamment forte pour le sortir de l’ornière. Mais pour faire quoi ? L’exécutif est confronté à un problème de visibilité. Aux rêves de traversée au long cours, le Sarkozysme est contraint au cabotage, à une politique à la godille oscillant entre coups de menton étatistes et ultra-libéralisme fiscal. De ce constat peu flatteur, l’Elysée veut faire son principal argument de campagne en 2012. Un mandat ne suffit pas à changer la France, deux sont nécessaires pour voir lesbénéfices des réformes se verra-t-on asséner. Un quitte ou double truqué. Le prochain quinquennat s’avère déjà encore plus délicat que l’actuel, plombé par une dette nationale qu’il faudra alors commencer à rembourser. La situation Grecque doit à cet égard être prise comme un funeste avertissement.


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