Les élections régionales touchent à leur fin, le premier tour devrait avoir lieu ce dimanche. Si jamais les sondages sont justes, alors le MoDem est plus que sur le fil, car il pourrait ne pas même être qualifié pour espérer fusionner. En île de France, en dépit d'une campagne intelligente, Alain Dolium semble ne pas avoir percé. C'est dommage, car j'ai découvert l'homme et ses équipes petit à petit, et, même si son score n'est pas élevé dimanche, s'il persévère, je pense qu'il percera. Sa communication est bonne, en dépit de sa jeunesse en politique, et il a de bonnes idées. Je crois que notre score prévisible en île de France aurait certainement été double au moins, si la liste avait été conduite par Marielle de Sarnez. Je me souviens encore de son très fort taux de popularité mesuré en mars dernier (64% de bonnes opinions, 97% au sein de l'électorat MoDem de l'époque !!!). Le MoDem a pris le risque d'un renouvellement, et Marielle la première, puisque nous l'avons évoqué de vive voix en juillet dernier, au cours d'une conversation.
Le renouvellement en politique a un coût : le MoDem a accepté d'en payer le prix. Ensuite, Bayrou a retenu la leçon des Européennes, et tenter vraiment d'éviter les débats nationaux pour se concentrer sur l'action spécifique des Régions. Il le disait à nouveau, hier soir, sur France2 lors du JT de 20h00. Les Verts ont le vent médiatique en poupe, nous, nous affrontons à l'inverse de vents contraires. Il est difficile de maintenir le cap quand la tempête fait rage. Chaque tête de liste aura essayé de le faire du mieux qu'elle le pouvait.
Quoi qu'il advienne, je persiste à penser que le programme du MoDem dans les Régions était un bon programme. En particulier l'application régionale du principe des deux emplois garantis pour chaque nouvelle embauche dans les Régions. En île de France, d'ailleurs, Alain Dolium a obtenu un véritable succès d'estime auprès des chefs de TPE et de PME.
Nous ne sommes plus la troisième force, c'est évident. Les Verts, le FN et même sans doute le Front de Gauche nous devancent. Mais nous demeurons la troisième voie, car aucune de ces forces politiques ne constituent une alternative. Europe écologie est ancrée clairement à gauche. Le Front de Gauche oscille entre gauche et extrême-gauche. Quant au FN, c'est une force d'extrême-droite que l'on voit très mal diriger un pays.
Il ne restera plus au MoDem qu'à travailler ses propositions pour deux échéances : ce qu'il reste de cantonales (les départements) en 2011 et, bien sûr, les élections présidentielle et législative en 2012.
Il est possible qu'il y ait quelques fusions avec la gauche dans certaines régions, là où il existe une gauche qui n'agit pas par calcul à court-terme mais par conviction ou calcul à long-terme (par exemple, je pense que nous devrions trouver un accord avec Ségolène Royal en Poitou-Charente). En île de France, on persiste à dérouler un tapis rouge à la gauche, alors qu'elle nous méprise, sur le fond, et ne fera alliance avec nous que contrainte et forcée. Autant dire que cela ne risque pas de se produire à l'heure actuelle. Alain Dolium a fait avec Huchon un peu la même erreur que Marielle avec Delanoë (ils sont pourtant de la même obédience politique). C'était une erreur de considérer Pécresse comme la cible principale (ce que font déjà tous les partis d'opposition). Il fallait au contraire attaquer durement le bilan de Huchon qui n'est pas un bon bilan. Ce n'était pas plus la peine de faire des mamours et des papouilles par nos votes à la Région qu'à la municipalité de Paris. C'est à tort que nous avons voté certaines décisions, certaines parties de budget. Les Socialistes Franciliens ne nous en tiennent aucunement grâce, et en agissant ainsi, nous nous déconsidérons comme force centrale.
J'espère que le MoDem viendra enfin à la raison dans ce domaine. En 2014, il y aura de nouvelles échéances, municipales, cette fois, et j'aimerais bien que l'on réussisse à renverser l'équipe en face. Ce sera difficile sans s'entendre avec la droite locale.