"Qualifié par certains de "Parrain à la française", Le Grand Pardon emprunte effectivement au film de Coppola sa structure d'ensemble, ses séquences essentielles, et la plupart de ses personnages. Mais ce n'est bien sûr pas ce démarquage, presque plan par plan, que revendiquent les auteurs, et il faut bien dire que si Le Parrain proposait une analyse du fonctionnement de la société capitaliste, par le biais d'un récit-spectacle parfaitement abouti, Le grand pardon ne constitue qu'une réflexion de bien peu d'envergure, menée tant bien que mal au gré d'une histoire fort conventionnelle, dont les principes s'avèrent en outre comme étant très contestables.
Au nom de l'anti-racisme, on en arrive ainsi à faire passer les membres de la famille Bettoun pour des victimes, poursuivies par la haine raciale d'un flic d'extrême-droite. Que leur puissance soit fondée sur le vol, le proxénétisme et le crime importe peu dans le récit, ils nous sont présentés comme de braves gens, amoureux de la famille et de la tranquillité, jouissant d'un certain sens des affaires, et persécutés au nom de leurs origines." La revue du cinéma, hors série "La saison cinématographique 1982", p. 161