Je suis tombée amoureuse ! J’ai rencontré un homme exceptionnel, séduisant, drôle. Nous sommes allés dîner, et là, la grande classe, il m’a demandé si je pouvais l’inviter. En me raccompagnant à une bouche de métro la plus proche du restaurant en voiture, il m’offre un CD et me dit : « Je ne le donne qu’à des exceptions comme toi » avant de me jeter littéralement de la voiture et démarrant en trombe.
La réaction chimique importante comme de l’acide sur ma peau me fait découvrir avec stupeur que c’est un opus de Michèle Torr. Là, vous en conviendrez, c’est rédhibitoire : impensable de donner suite à une telle relation quand on offre un album pareil. Et s’il me rappelait (bon, il l’a pas fait depuis hein) je lui dirais qu’en ce moment les gens écoutent autre chose… par exemple le groupe révélation du public de l’année récompensé aux Victoires de la Musique Pony Pony Run Run… mais au fait ? Ils ont quoi de si particulier ?
Révélation du public en quel honneur ?
Pony Pony Run Run révèle surtout une chose essentielle : la nouvelle orientation musicale des années 2000. L’album éponyme électro-pop c’est le revers de main que l’on passe sur la poussière du coffre de la new-wave des années 80, le coté guimauve en moins. Il faut que la guitare électrique soit assez présente pour donner la décharge électrique rock qui s’impose. Un album donc qui révèle la tendance que le public recherche. Plus pop, plus léger, aucune revendication particulière, aucune écorchure. Un album lisse, joyeux et dynamique. Qu’on ne se prenne pas la tête ! Soyons désinvoltes, n’ayons l’air de rien.
Un opus qui divise
Les puristes s’arrachent le peu de cheveux qui leur restent sur la tête en apprenant que la nouvelle génération française chante en anglais, s’inspire du son new-wave et propose quelque chose d’assez lisse. Alors évidemment s’il s’offre l’album des Pony Pony Run Run et qu’ils écoutent les six premières pistes, hormis « Hey You » et éventuellement « Out Of Control », là ils ne vont vraiment plus rien comprendre. En effet, les premiers titres sont assez indigestes. Répétitif, usant à l’écoute, il est vraiment difficile d’écouter les morceaux dans leur intégralité. Par contre, il faut dépasser cette première partie, pour commencer à avoir un son mature.
Une deuxième partie aux influences The Cure et Simple Minds
À partir de « What I Feel », les choses sérieuses commencent. Des intro qui rappellent allégrement les intro des Cures (probant sur « 1997 »), à l’accent d’un Simple Minds, le parfum des années 80 plus indé nous pénètre et nous voilà à apprécier l’album révélation du public. «Girl I Know » s’inscrit dans la même veine des faces B des artistes des années 80. L’avantage, plus la peine de retourner le vinyle sur la platine !
Quoi retenir ?
Sincèrement l’album révélation du public est très intéressant comme étant le représentant d’une nouvelle génération musicale qui reprend les principes new-wave pour en faire quelque chose de tendance. Par contre, à part « Hey You » et « What I Feel » (titre rappellera les riffs des années 80), m’ouais, bof… un groupe qui mérite largement qu’on mette un gros coup de projecteur sur leur travail parce qu’il insuffle quelque chose de nouveau. Cependant, il serait intéressant de voir ce qu’ils proposeront avec la maturité en plus ! là, ça promettra !