elle m’a laissé sa carte
avec des collines et des fleuves
pour errer dans le temps
il n’y a plus d’espace tu sais
rien que la pluie si douce
et j’arpente tes rêves
passe le pont de bois
qui mène au hameau jaloux
où l’âme oui l’âme est endormie
depuis longtemps et même avant
elle m’a laissé chercher au pays
la visiteuse indiquée en bleu
je tourne en rond misère
il n’y a plus que des fantômes
rien que le soleil à cru
et j’arpente les parvis
passe les porches vides
et reviens vers la ville embuée
où les ronflements des moteurs
grincent de jour comme de nuit
elle m’a laissé sa statue
avec ses ocres et ses ombres
pour espérer contre le temps
il n’y a plus de désert
rien que les nuages roses
et j’arpente le soir florissant
passe les ponts valeureux
et reprend le chemin du pavillon
où j’entends la voix des enfants
de l’air plein des ramages à venir