La facilité donnée à chacun de s’ouvrir au monde laisse oublier les règles de sécurité de base qu’il convient d’adopter lors des échanges avec des personnes que nous ne connaissons que par l’intermédiaire de leur profil numérique.
Il est curieux de constater à quel point certains peuvent se livrer facilement et rapidement aux autres par l’intermédiaire d’un écran et d’un clavier, oubliant toute règle de prudence élémentaire.
Chaque parent ne répète-t-il pas à ses enfants de ne pas parler à un inconnu et à fortiori de le suivre?
Cette différence de comportement avec le monde réel est facilement vérifiable au quotidien. Dans la rue, dans les transports en communs, dans les magasins,…les gens se parlent-ils sans se connaître? Révèlent-ils leur identité, leur adresse, leurs hobbies, et certains de leurs secrets les plus intimes après 30 secondes de conversation? Proposent-ils à un inconnu de consulter leur répertoire téléphonique ou leur album photos? Est ce que chacun laisse sa porte et ses fenêtres ouvertes même en son absence?
Les exemples sont nombreux de comportements radicalement différents entre les relations réelles et les relations dématérialisées. Combien de faits divers faudra-t-il pour que les règles de prudence habituelles soient enfin appliquées sur les réseaux sociaux ou autres forums?
L’intervention récente des pouvoirs publics britanniques nous montre que face à l’imprudence constante des comportements des internautes et notamment des adolescents, c’est l’état qui va essayer de forcer le respect de certaines règles.
L’AFP révèle en effet que les autorités britanniques ont demandé à Facebook de doter ses pages Web d’un « bouton d’alerte », après la mort d’une adolescente tuée par un homme rencontré sur ce réseau social.
Ce bouton permettrait aux enfants d’obtenir en un clic l’aide immédiate de la police s’ils pensent être en danger. Les autorités britanniques de protection de l’enfance font pression sur Facebook et d’autres réseaux sociaux pour qu’ils le mettent en place. Les appels en faveur de ce dispositif se sont intensifiés après l’enlèvement, le viol et le meurtre d’Ashleigh Hall, 17 ans. Son meurtrier avait utilisé une fausse identité sur Facebook pour entrer en relation avec elle.
Harriet Harman, la présidente de la chambre des Communes, a déclaré jeudi que des membres du gouvernement faisaient pression sur Facebook pour qu’il adopte ce dispositif.
Cette volonté du gouvernement est louable en voulant donner accès à chacun à un service d’alerte. Faut-il encore que l’internaute ressente un danger pour actionner cette alerte! Or, les comportements et ce dernier exemple dramatique nous montrent que le problème réside justement dans l’absence de perception de la dangerosité.
Une fois de plus, l’état ne pourra pas résoudre des situations, malgré la meilleure volonté, dès lors que les causes du problème reviennent davantage au devoir d’éducation des parents.
Le web communautaire est réellement l’une des plus belles évolutions depuis l’apparition d’internet, faisons en sorte de ne pas gâcher ce média.
Auteur: QSN-DigiTal / Frederic Foschiani / http://www.qsn-digital.com / http://blog-ereputation.com