Dimanche, pour le premier tour des élections régionales en Languedoc Roussillon, je voterai pour les listes UMP dirigées par Raymond Couderc.
Je n’en suis pas plus fier que ça, je n’en ai pas honte non plus. Mais pour la première fois depuis bien longtemps, pour une élection qui ne me concerne pas personnellement directement, je souhaite vivement la victoire de quelqu'un.
Fleche pose une question pour ses régionales, qui se passeront pour elle en Rhône Alpes : « quand l'équipe sortante est forte d'un bilan global satisfaisant voire très satisfaisant, pourquoi aller voir ailleurs ? ». Elle a bigrement raison.
C’est parce que je juge chez moi le bilan de l’équipe sortante dirigée par Georges Frêche très mauvais que j’ai envie d’aller voir ailleurs. Pour moi, qui est de sensibilité originelle de droite (assumée), ce « ailleurs » n’est surement pas la liste du PS officiel d’Hélène Mandroux, elle-même mise en place à Montpellier par Georges Frêche et son système. Ce n’est pas les autres listes de gauche, qui ont également bien profité de la douce chaleur du conseil régional dirigé par son président.
Si j’espère une défaite de Georges Frêche, c’est pour de multiples raisons. Une manière de faire de la politique contestable. Une conception du pouvoir autoritaire et basée sur un clientélisme qui a des limites. La caricature du « baron local » par excellence. Avec malheureusement pour les languedociens, des résultats qui ne sont pas à la hauteur.
Laissons de coté les dérapages à répétitions de Georges Frêche. Certes, cela montre ce qu’est vraiment le personnage, mais bien que l’image qu’il donne des « gens du sud » m’est insupportable, ce n’est pas le plus important.
Un point quand même : ce billet sera volontairement à charge contre Georges Frêche. Subjectif, évidement. Au moins autant que ceux des blogs de gauche qui ont fait comme spécialité de taper sur Sarkozy et l’UMP, oubliant et taisant volontairement, les écarts, nombreux, de leurs propres camps… Chacun sa subjectivité, pourvu qu'elle serve ses desseins...
Mais n’est ce pas la règle du jeu après tout ? Même si je ne l’aime pas tant que ça, je l’accepte, et y joue également…
On pourrait parler des hausses d’impôts dans la Région, mais on viendrait rapidement à un débat sans fin. Les gens de gauche et/ou soutenant Georges Frêche répondront décentralisation (souvent les mêmes qui reprochent la néo-centralisation de Sarkozy…). Les gens comme moi répondront à l’inverse et trouveront dommage que les réformes (certes imparfaites) de Raffarin aient servies d’excuses et d’alibis pour une imposition supplémentaire dans la Région, qui aura fait passer en 6 ans les recettes fiscales de 170 M€ à 432 M€.
Dommage qu’elles aient plutôt été investis, par exemple, dans une folle propagande que dans l’avenir…
Par exemple, souvenons-nous du premier coup d’éclat médiatique de Georges Frêche. Changer la région en « Septimanie ». Sa présumé « mégalomanie » apparaissant dès les premiers instants de son mandat. Comme le rappelle le Midi Libre, même les viticulteurs étaient contres… « Septimanie, septimanie… C’est une maladie non ? » raillaient certains esprits moqueurs… Finalement, le flop fut de taille.
Mais cette petite histoire qui failli nous faire devenir « septimanien » a couté cher aux contribuables languedociens (estimation de la campagne « Setpimanie » : environ 15 millions d’euros…). Enfin, comme les impôts locaux ont été revus en conséquence… (elle a bon dos la décentralisation…)
L’empreinte Frêche... J’avais parlé il y a quelques temps de cet onéreux projet de statue de Lénine, 150 000 euros quand même. Le Midi Libre rappelle sa volonté de changer des noms de lycée, en « en troquant les enseignes historiques contre des noms de personnages de gauche illustres ». Ou quand mégalomanie et sectarisme se rencontrent…
Question idiote : qu’aurait dit la gauche si cela avait été un président de région de droite qui avait fait de même, dans l’autre sens ?
Le bilan économique de Georges Frêche m'est également contestable. Au niveau du taux de chômage, la Région est championne de France, avec un taux de 12,7 % de chômeurs, quand la moyenne nationale est à 9,7%. 19% de ses habitants sous le seuil de pauvreté, ce qui est énorme. Oui, l’Etat a une grosse part de responsabilité aussi. Malheureusement, le développement économique est une forte compétence de la Région, et force est de constater que les résultats en Languedoc Roussillon sont mauvais…
Prenons l’exemple de la viticulture. Le label « Sud de France » a été crée, coutant pratiquement 10 millions pour la Région. Important d’être pragmatique et efficace, et ne pas chercher ces sunlights qui font bien mousser ceux qui les mettent en place. L’observatoire des subventions rappelle ce triste résultats : les AOC régionaux « Sud de France » ont vu baisser leur vente à l’export de 7,5 %...
Ceux ne sont pas les 5 maisons de la Région Languedoc-Roussillon, lancées en grande pompe… Environ 3,3 M€ par an pour ses maisons, dont le résultat reste à prouver… Sinon que cela permet, là encore, de donner une « stature internationale » au Président de Région, avec l’argent des languedociens…
Alors que propose l’UMP ? Le programme est ce qu’il est. Ni plus, ni moins que les autres partis. Des bonnes intentions.
Il fait néanmoins une promesse qui tient à cœur au gardois que je suis : cesser la politique clientéliste de Georges Frêche, qui a donné beaucoup à l’Hérault, et très peu au Gard. En tous cas, dans les deux villages dont j’ai été élu, nous n’avons rien eu… Pourtant, le conseil régional est très proche de nous, dans le conseil municipal… Sans doute ne sommes nous pas dans les petits papiers là haut à Montpellier…
Plus de la moitié des subventions du conseil régional pour la culture va à Montpellier. Cela signifie t'il que Nîmes ou Perpignan sont des ploucs ? 6 M€ pour l’aquarium de Montpellier, 17 M€ pour la gare de Montpellier (alors que celle de Nîmes ne touchera rien), 40 M€ pour relier Montpellier à la mer… Ca fait beaucoup...
En tous cas, je veux croire à l’engagement de Raymond Couderc : « chaque euro engagé est un euro utile ». C’est important… Je suppose que chaque parti politique met en avant cette volonté. Il se trouve que durant les 6 ans de mandat de Georges Frêche, cette exigence n’a pas forcément été évidente…
Alors oui, sur les transports y a des choses à faire. Montpellier n’est pas le centre du monde, on a parlé de la gare de Nîmes. Raymond Couderc promet un « train métro régional » pour dynamiser un peu tout ça… A voir. Au niveau des lycées et de l’aménagement du territoire aussi, y a des choses à faire.
Et le tourisme… Aujourd’hui, c’est 0,3 % du budget, la promotion du tourisme… Peut être peut on fermer ces onéreuses maison de la région qui ne servent à rien, et éviter de dépenser 100 M€ par an en propagande diverses et variée…
Un petit mot sur la liste UMP du Gard, dirigé par Eddy Valadier. Je ne le connaissais pas. Il est premier adjoint de la jolie ville de Saint Gilles (hop une photo). Je connais bien le maire, Olivier Lapierre un ancien collègue militant gaulliste. Un gars que j’aime bien. Je suppose que son 1er adjoint doit aussi être quelqu’un de bien.
Je l’ai entendu à la présentation de la liste du Gard, il y a quelques semaines. Son accent est typique des gens de chez moi. Il parle bien. Il est jeune, et on sent qu’il a envie de faire des choses. Non, j’ai bien aimé. Un discours pas caricatural, et assez simple. Non, bien, bon contact. Apriori favorable sur le bonhomme.
La liste gardoise maintenant… Je ne veux pas dire du mal de la liste UMP, mais c’est la même chose au PS ou chez Frêche. Mais y a ce point qui me fait soupirer dans les élections régionales : la prime donnée aux femmes et hommes d'appareil !
La réforme de 2014 est imparfaite (le à un seul tour m’exaspère). Mais au moins, on saura pour qui on vote ! Je préfère l'idée du conseiller territorial, proche du cantonal, à celle de l'élu de liste qui est là on ne sait trop par quel "miracle"...
Ensuite, liste à la Prévert ? Non, c'est pénible à écrire, donc je donne le lien : c'est ici. Je ne dirais malheureusement rien de plus que plus haut… Il y a quand même des gens que j’aime bien. J’ai une tendresse pour le maire d’Uzès. J'aime bien aussi, dans les dernières places, un conseiller municipal de Bagnols/Ceze qui est un gars bien. Il y a des personnes que je connais depuis tout petit. Et bon…
Je préfère largement cette liste aux autres principales. Quand je vois la liste de Georges Frêche notamment. Celle du PS est, quant à elle, dirigée par mon conseiller général, mais je persiste à penser qu’il a fait une grosse erreur en trahissant de la sorte Georges Frêche…
Pour finir, soyons clairs. Je ne pense pas prendre demain ma carte UMP. Si j’avais été en Ile de France, il me parait évident que je n’aurais surement pas donné mon vote à Valérie Pécresse au premier tour. Et probablement qu’au deuxième, j’aurais plutôt regardé couler la Seine…
Mais en Languedoc Roussillon, il se trouve que la liste UMP est drivée par un gars que j’aime bien. On me parlera de Jacques Blanc ? Je sourirai en pensant à Georges Frêche... J'ai toujours été droit dans mes bottes sur ce que je pensais de l'élection de Blanc en 1998...
Enfin, j’espère qu’il y aura une sanction donnée par les urnes à la gauche locale, dans son ensemble. Celle, hypocrite, qui n’a cessé de donner des leçons mais s’accommode bien que l’électeur Front National préfère voter Georges Frêche à Montpellier plutôt que camp d’origine. Celle qui hurle quand Hortefeux fait une blague pas drôle mais qui ne dit rien quand le président de Région qui permet à chacun d’occuper une jolie place s’exprime « librement » comme il dit.
Cette élection, je voterai à la fois « contre » un système et « pour » un candidat. On verra bien ce que cela donnera…