En attendant confirmation, avant recoupement et vérifications diverses, je ne dirai rien sur la rumeur en cours. Pas un mot. Motus ! Bouche cousue. Même s'il s'agissait d'une blague… Chut ! Il y a des pisse-vinaigre à tous les coins de rues. Puis, que vont penser les copines ? Sans parler des quelques idiots, poussés par des malins, qui risquent de prendre la chose au sérieux. N'insistez pas ! Si vous insistez, j'appelle mon avocat ! J'ai en revanche un mot à dire sur les amalgames. Un seul mot : dégueulasse ! Se reconnaitra qui voudra. Il y aura toujours quelqu'un pour se moucher ! A celui-là, j'offrirai des kleenex !
Je lisais tout à l'heure quelques pages de « Comme un roman » de Daniel Pennac. Quelqu'un me l'a offert après m'avoir entendu dire du bien de son « Chagrin d'école ». Il a estimé que je ne pouvais qu'apprécier celui-là aussi. En tout cas l'entame est parfaite : « Le verbe lire ne supporte pas l'impératif. Aversion qu'il partage avec quelques autres : le verbe « aimer »… le verbe « rêver »… » Splendide, non ? Il y a un passage sur la passion amoureuse entre Anna Karénine et le comte Vronski tout à fait remarquable.
Livre et histoires beaucoup plus sympas et agréables que les déclarations de monsieur Gérard Longuet. Je l'écrivais pas plus tard que hier : les élections sont faites pour divertir le populo. Pour détourner son attention. L'empêcher d'aller plus loin que le bout de sa haie. C'est à coups de scandales que les campagnes se font. Les idées sont ou deviennent secondaires. Avec monsieur Longuet, les choses sont nettes : pas de bougnoule à la tête de la Halde.
Même si le bougnoule en question est un français comme vous et moi. C'est brutal mais pas ambigu. Pas question d'intelligence ou de compétence dans cette nomination, il faut un bon aryen, point à la ligne ! Les choses sont dites telles qu'elles sont pensées. Du coup, monsieur Longuet fait remonter à la surface son passé d'extrême droite. Comment ne pas l'évoquer sans ambiguïté ? Et surtout l'oublier ! Songez que ce paisible sénateur UMP a jadis milité à l'extrême droite. Ajoutons, pour être complet (ceci n'est pas une rumeur !), qu'en 1964, en compagnie de quelques vieilles connaissances, dont le « débonnaire » monsieur Patrick Devedjian et l'ombrageux Alain Madelin, monsieur Longuet participa à la fondation d'Occident. Pour les novices, Occident était à cette époque la branche musclée de l'extrême droite française.
Celle-ci n'hésitant pas à dépouiller les militants de la gauche lors des manifestations et à détruire leurs locaux qu'ils jugeaient malsains pour la vue. Rien que du très sympathique : une bastonnade ici, une déprédation plus loin, un artefact devant la porte d'une librairie militante, soufflant au passage les vitres sur une centaine de mètres à la ronde… Si je me souviens des amis de monsieur Longuet ! C'était ça ses idées : bastonner du bougnoule et du gauchiste. Empêcher la France de verser dans une société multi-ethnique. Il n'a pas l'air d'avoir beaucoup changé. Finalement il y a du beau monde à l'UMP ! Et si nous comptions les transfuges qui ont élu domicile sous le sigle ? Ajoutons, pour compléter le tableau, le soutien que monsieur Longuet apporta à la candidature de Jean-Louis Tixier-Vignancour lors de la présidentielle de 1965 et vous aurez une idée du personnage à qui nous avons affaire. Il suffisait de gratter le vernis. Merci, monsieur Longuet, de nous avoir donné l'opportunité.
Au fond les choses sont très bien faites. On oublierait presque d'aborder l'essentiel : l'économie et le travail. A quoi bon parler des 322 000 emplois salariés de moins en 2009 ? En un mot comme en mille, l'économie détruit beaucoup plus qu'elle ne crée. C'est une donnée officielle. Voilà des choses dont on n'entend plus guère parler dans nos campagnes électorales. Une évolution de taille dans le comportement de nos candidats. Plus personne pour nous parler des choses qui intéressent et préoccupent les citoyens : l'emploi, l'économie, l'art de vivre…