Je suis en train de lire l’excellent ouvrage, grand public, de Daniel Cohen, “La prospérité du vice” (Albin Michel, 2009) qui explore l’histoire du monde à partir de l’économie.
J’y trouve bien des pistes de réponses à un certain nombre de pressentiments ainsi qu’à des questions que je me posais plus ou moins confusément, mais aussi à des questions que je ne m’étais jamais posées. Que demander de plus ?
Les grandes épidémies posées comme régulation à une poussée démographique les fragilisant du fait des famines, la production agricole ne suivant plus. Le décollage des puissances européennes à partir de la Renaissance du fait du pillage du monde. La révolution industrielle grâce au mariage de la science, des techniques et de l’économie.
Pourquoi la Chine, en avance sur l’Europe au Moyen-âge, se laisse-t-elle distancer irréversiblement avant de prendre sa revanche actuelle, et pourquoi, outre sa main d’oeuvre à vil prix, le peut-elle maintenant ? Pourquoi la faible croissanc actuelle des pays européens va se poursuivre ? Et pourquoi les crises des finances publiques, antérieures aux endettements dûs à la dernière crise ?
Pourquoi cette alternance des choix de société vers les bien publics puis vers les biens privés ? Chine, Inde, pourquoi et comment cette envolée économique ? Quelles contradictions s’en nourissent avant des explosions vraisemblables?
La tragédie des nations faibles, terreau de la violence politique et du terrorisme: “un état faible empêche le développement économique et, en retour, la pauvreté bride l’émergence d’un état fort” et où “les dictatures proches-orientales n’ont laissé à leur populations que la religion comme lieu de contestation”.
Le tout se concluant sur le “krach écologique” d’une “planète encombrée”.
Bref, un vivifiant petit ouvrage, avec les thèses duquel on peut avoir, ça et là, des divergences, mais passionnant, intelligent et qui vous rend intelligent.
- Destins de femmes. Le Monde.
- “Comme les dérapages qui ont émaillé, durant l’automne 2009, le débat sur l’identité nationale lancé par le gouvernement, la polémique déclenchée par M. Longuet est tout sauf anecdotique. Elle montre que des responsables de l’UMP s’autorisent désormais des propos publics qui étaient l’apanage de M. Le Pen depuis vingt ans et étaient alors condamnés, y compris à droite, au nom des valeurs de la République”. Editorial du Monde.
- “Près de 2 milliards d’euros de bonus pour les traders des banques françaises”. Le Monde.
- “Un regard numérique sur la politique”. Le Monde.