Concept holistique
Le corps est un tout intégré
Le corps est constitué d’un certain nombre de viscères, entrailles, tissus et organes dotés de fonctions diverses.
Ces fonctions sont liées les unes aux autres afin d’assurer le maintien de l’harmonie au sein des activités physiologiques. Cette intégrité du corps est assurée par les cinq viscères Yin dans son
centre. Ces viscères sont associées aux entrailles Yang et aux méridiens qui appartiennent à l’interne aux viscères et qui relient l’interne à l’externe par le biais des membres. Les cinq organes
Yin (viscères) constituent les cinq systèmes du corps et comprennent tous les organes du corps. C’est ainsi que les cinq viscères Yin étant au centre, tous les tissus du corps et tous les organes
sont reliés entre eux, entre autres les six entrailles Yang, les cinq tissus, les cinq organes des sens, les neuf ouvertures, les membres, les os, etc., par le système des méridiens qui assurent
leur fonction respective.
Grâce à ce concept holistique où tout est lié, la MTC considère que l’activité physiologique normale dépend des divers viscères et tissus ainsi que de leurs fonctions. Elle dépend aussi de la coordination et de l’équilibre de chaque viscère pour que l’équilibre physiologique soit maintenu.
Lors de l’analyse de la pathogénèse d’une maladie ou d’un syndrome, la MTC part tout d’abord du corps et des symptômes causés par des processus locaux. Elle tient aussi compte non seulement des changements pathologiques locaux, des zang-fu et des méridiens associés directement à la maladie, mais également de l’impact que le viscère et le méridien touchés ont sur les autres viscères et méridiens.
Les changements pathologiques se produisant dans une zone restreinte sont en général reliés à la hausse et à la baisse des zang-fu (viscères), du Qi (énergie vitale), du sang ainsi que du Yin et du Yang du corps tout entier. Parce que les divers viscères, entrailles, tissus et organes sont liés entre eux, cela permet de comprendre le processus des viscères par les changements externes qui s’opèrent au niveau des cinq organes des sens, de la forme du corps, de la couleur de la peau, du pouls, etc. Grâce à ces observations externes, on peut établir le bon diagnostic et choisir le bon traitement. Étant donné que le xu (déficience) et le shi (excès) des viscères, la hausse et la baisse du qi et du sang, ainsi que la déficience et l’excès peuvent être reflétés par la langue, on peut déterminer l’état d’un viscère par l’observation de la langue.
Vu que le corps est un tout organique, on ne peut prendre les mesures appropriées que si l’on considère en premier lieu le corps dans son intégralité et en traitant aussi les changements pathologiques locaux. Par exemple, la langue est la porte du cœur. Et le cœur est étroitement relié au petit intestin. Par conséquent, une bouche et une langue enflammées peuvent être traitées en purifiant le cœur et en purgeant le feu (chaleur) pernicieux du petit intestin.
Homme et nature ne font qu’un
Vu que l’homme vit dans le monde de la nature, les changements du milieu ambiant ont un impact sur le corps humain.
Selon la MTC, l’homme peut non seulement s’adapter à la nature, mais la mettre à contribution pour améliorer sa santé et réduire les maladies. Par exemple, il peut faire davantage d'exercice physique pour ne pas être affecté par le froid ou vivre dans un lieu ombragé et frais afin d’éviter la chaleur. Et ainsi de suite.
Mais, parfois, les changements climatiques sont néfastes à l’organisme, parce que la capacité d’adaptation de l’humain au milieu ambiant est limitée. Si le changement climatique est rapide et excède les capacités de régulation du corps ou que les fonctions deviennent anormales, le corps ne pourra pas s’adapter au changement naturel de climat ou de temps. Et de ce fait, il y a inévitablement maladie. Vu que chaque saison a ses propres caractéristiques, certaines maladies épidémiques saisonnières apparaîtront en plus des maladies habituelles. Par exemple, au printemps on assiste à de nombreux saignements de nez (épistaxis); en été, à des affections hypochondriaques et de la poitrine; en automne à la malaria du vent et en hiver, au syndrome bìjue. De plus, certaines maladies chroniques peuvent apparaître ou s’aggraver quand le temps change rapidement ou quand les saisons changent (syndrome bi, asthme, etc.)
Une maladie est également influencée par les moments de la journée. La plupart des maladies les plus communes sont atténuées durant la journée mais plus intenses le soir venu. Pourquoi? Parce que la génération, la montée, la contraction et le maintien du qi yang dans le corps se font respectivement le matin, à midi, le soir et la nuit. Par conséquent, la maladie est absente le matin, n’attaque pas le corps à midi, commence à attaquer le corps le soir et s’aggrave durant la nuit.
L’humain et la nature sont donc absolument liés. Le traitement d’une maladie selon le milieu ambiant et la personne est un fondement thérapeutique important en MTC. Il faut donc s’attarder aux liens qui existent entre les milieu ambiant et le corps afin de pouvoir trouver le traitement qui sera efficace (bianzheng et lunzhi, ce qui veut dire planifier le traitement en fonction du diagnostic).