« Let’s fall apart together now.
Zipping cupid in a body bag (…) »
« Tombons en morceaux maintenant.
Enfermant Cupidon dans un sac à cadavres (…) »
Et oui, mesdemoiselles, mesdames et messieurs ( il en faut pour tous les goûts dans cette nature si bien faite où
tout s’emboite parfaitement ), le lovemetaller premier, le séducteur Finnois en chef et sa bande son de retour.
Ville Valo, le Franck Michael venu du Pays aux 1000 Lacs, le charmeur finaud aux dents du bonheur, a effectivement entrainé sa band(e) en studio l’été dernier et vient de sortir un nouvel
album.
Et quel alboom !!
« SCREAMWORKS : LOVE IN THEORY AND PRACTICE, CHAPTER 1-13 »
Label de la major aux grandes oreilles ( mais non pas celle(s)-là, l’autre ) avec son célèbre lapin qui n’a de
cesse de nous emmerder à nous demander « quoi d’neuf, doc’ ? », c’est donc chez Sire Records que HIM est venu signer son nouvel album .
Septième album des emballeurs du quart d’heure finnois ( non, je ne fais aucune allusion foirée et foireuse aux Robins des Bois mais un mix entre ce
quart d’heure dit américain où les filles venaient cueillir leurs cavaliers au milieu du salon des parents et le pays scandinave d’origine du groupe !! ), « Screamworks : Love in
Theory and Practice, Chapter 1-13 » est donc leur premier pour ce nouveau studio.
Et si ce skeud devait fleurer bon la nouveauté, ce ne serait sans doute pas dans la thématique – éternellement romantique ( et le titre prétendument
instructif de cet opus ne fera que le prouver une fois de plus. Qui a dit de trop ? ) – abordée par ce songwriter qui fait frémir la part de féminité anglophone qui réside en chaque brute
metallik à poils longs et bas du front, mais bel et bien dans sa mise en scène ou plutôt ( mais puisque je vous dis qu’on ne parle pas de la même compagnie à grandes oreilles :
Warner/DC n’est pas Disney/Marvel ) sa production, pour tenter d’être précis.
Nouveau travail – plus sur l’Amour qu’amoureux – américain, « Screamworks » ( pour faire plus concis ) a donc été une nouvelle fois enregistré dans les terres ensoleillées
californiennes de Los Angeles. Ayant quitté les productions européenne, allemande et de leur terre finlandaise enneigée natale, avec les années passant, et si l’inspiration romantique dans
les légendes sylvestres et médiévales d’un Vieux Monde ( proche de la nature et de ce qui fait battre au plus profond d’eux-mêmes le cœur des hommes ) semble s’éloigner aussi sur le même laps de
temps, un nouvel album de HIM reste toujours aussi bon.
Et je dois dire que je pourrais même me laisser aller à qualifier celui-ci de meilleur album du groupe. Et ce depuis bien longtemps : le nouveau
millénaire 2000 et le second album de Sa Majesté Infernale, alors, chez BMG, « Razorblade Romance ».
Sous la houlette du producteur Matt Squire ( qui a travaillé avec des groupes actuels sombres – non pas dans leur style mais leur notoriété - comme Boys Like Girls ou The Used, etc ) et ce soleil californien, qui semble rayonner à travers les sillons de ce skeud digital et vos conversions numériques ( en MP3 ou 4 ), Ville Valo a ainsi composé, en août 2009, ces treize titres allant composer cette leçon au sujet de l’Amour, sujet éternel devant l’Eternel, pour les hommes et les inventeurs de ce Love Metal séducteur.
Et c’est après avoir découvert le premier extrait et single « Heartkiller », mis en ligne à partir du 8 décembre 2009 via iTunes, et le clip y associé ( mis, lui, en ligne le 8 janvier 2010 sur les blog et page MySpace du groupe ), qu’enfin le 9 Février 2010 dernier le public ou plutôt ces fans qu’ils ont su conserver avec le temps à travers le monde ont pu à nouveau entendre l’enchanteur Ville Valo venir nous miauler ses histoires et tragédies amoureuses.
Encore une fois entièrement écrit et composé par le songwriter et frontman du groupe ( Ville Valo si vous ne suivez vraiment pas dans le fond ), avec l’aide constructrice ou inspiratrice verbale d’Alexander Milas, rédacteur en chef me semble-t-il de la revue musicale spécialisée britannique "Metal Hammer" ( crédité comme cet étrange verbal first aid dans le court et épuré bootleg de l’album ), ce nouvel album ne saura passer à coté de sujets comme ces blessures qu’on ne pourra jamais guérir ( ce « In Venere Veritas » qui ouvre l’album ou cette « Ode to Solitude » ), et là il ne faudrait pas être étonné quand on y versait dedans du sel comme sur « Deep Shadows and Brilliant Highlights » en août 2001, des promesses d’amour éternel ( « Disarm Me » ) lorsqu’elles ne sont pas par-delà et au-delà de la mort, comme toujours et obligatoirement chez le groupe qui a réuni ces deux antagonismes dans le symbole qui le représente ( le heartagram ) : « In the Arms of Rain » ou « Acoustic Funeral ».
Oui, le vilain vilain Ville Valo ne s’est pas crevé le cul et se répète
même, pourront dire certain(e)s.
Et pourtant, je trouve cet album superbe.
Tout simplement beau. Et le mot ( ou maux selon votre avis ) est lâché : simplement, de simple, car
oui il s’agit bien de simplicité dans ce nouvel opus.
Les lignes de guitares sont claires, les rythmiques de la batterie ne tambourinent pas trop ( même si un titre comme « Scared to Death » offre deux beaux, puissants et courts
solos à Linde et Gas ) et, par-dessus ces instru' en parfait fonds sonores épurés et travaillés comme accompagnement et soutien, vient se poser la toujours aussi charmeuse et belle voix de ce
frêle asthmatique fumeur patenté ( par arrêter la clope pourrions-nous poursuivre sur un jeu de mots à caractère préventif et médical ), qui n’en fait pas trop non plus.
Oui, le chanteur aux tatouages de plus en plus nombreux continue à venir miauler et pleurer son désarroi et sa tristesse sur des titres comme « Disarm Me ( With your Loneliness ) » ou
« Ode to Solitude », « Shatter Me with Hope » et « Like St. Valentine » ( même s’il n’arrive pas à renouveler sa mue verbale diront certaines vilaines critiques
comme sur son « Face of God » final du même titre sur « Dark Light » ), qui composent la fin de cet album, mais même son chant déjà très beau et ensorcelant se fait ici plus
« propre », plus épuré et travaillé. « In Venere Veritas » lui permettant au-delà de l’ouverture de l’album de pousser l’une de ses notes à rallonge qui caractérise son chant
et de tenter de la faire le monter le plus haut possible, sic !!
Le travail d’un producteur plus pop voire émo-rock, si l’on songe aux Boys Like Girls, comme Matt Squire se fait sentir dans ce nouvel et excellent album du groupe. Ou du chanteur
serais-je tenté d’insinuer et d’écrire.
Car si je ne devais relever qu’un seul et unique défaut à cet album, c’en serait son caractère
solitaire.
Je m’explique : le travail de production et d’encadrement de Squire s’est sans doute fait sans fautes, les travaux complémentaires de Steve Tippeconnic et
Tate Hall ( au Lair Studio de L.A. ) ainsi que de Dave Colvin ( au NRG Studios hollywoodiens ) sont excellents, tout cela a été proprement
emballé et pesé pour ne pas dire enregistré et millimétré – et ce combien même Ville Valo ait avoué au site du mag’ Rock Sound anglais avoir eu du mal à accoucher de ce disque ( et la mission de
Matt Taylor s’explique alors peut-être ) en ne se concentrant que sur sa venue et que sur sa venue : « Pas de temps perdu dans les bars. Pas de pause » - mais à n’entendre
au-dessus tout que la ( toujours aussi belle et plaisante ) voix de Ville Valo, j’éprouve une sensation de solitude de sa part émanant de ce skeud. Sensation que l’artwork me confirme ou fait
craindre : pour seule et unique photo de David Roemer ( photographe de mode new-yorkais ayant commencé sa brillante carrière en 2003 et pour "The
New-York Times" entre autres ) illustrant le bootleg, cher(e)s fans, vous ne trouverez qu’une photo du bel éphèbe, pensif au front poussant tout
autant que votre serviteur ( ce qui me rassure vu que ce couillon de Finnois n’a qu’un an de moins que moi ) !!
Non, aucune photo du groupe ! Pas de Migé. Pas de Linde. Ni même de Gas ou Emerson. Si vous recherchez des photos du groupe et des membres posant
derrière leur songwriter de frontman charismatique et photogénique, tournez-vous du coté du web et de recherches sur Gogole et autres moteurs faits pour cela.
Et comme si cela ne suffisait pas à m’inquiéter ou faire travailler une imagination trop débordante, nos quatre zikos ne voient même pas leurs noms apparaitre également dans ce livret :
aucun crédit, que ce soit comme auteurs ou compositeurs ( mais ce qui a été chose courante dans tous les albums du groupe ), ou même dans l’habituel qui a fait quoi.
Non, « Screamworks : Love in Theory and Practice, Chapter 1-13 » est peut-être le nouvel album du groupe HIM, mais il a aussi des airs de premier album en solo du chanteur
omniprésent et leader fondateur du groupe, Ville Valo.
Et la métamorphose de la typographie de l’acronyme du groupe en un très joli sigle ( signé conjointement par Ville Valo et le studio Varnish Studio Inc. ) peut aussi laisser présager ce genre de
mauvais signe. Votre bon serviteur ne voulant pas jouer sa Cassandre une fois de plus…
Ma transition toute trouvée ou presque, je terminerai cette rapide critique de l’album en rebondissant sur Cassandre et tous ces autres mythes littéraires ( Frankenstein dans
« Heartkiller » ), bibliques ( dans le même single « Heartkiller », « Scared to Death » ou « Shatter Me With Hope » ) ou historiques et mythologiques de la
Rome Antique ( sur ce même « Shatter Me With Hope » ) pour composer les références romantiques d’un dealer de romantisme et de belles histoires et tragédies amoureuses shakespeariennes
que l’univers musical compte actuellement.
Et que « Screamworks : Love in Theory and Practice, Chapter 1-13 » soit ou non le dernier album du groupe HIM ou le premier en solo en fait de son chanteur, je ne peux nier que
l’histoire d’amour qui nous unit se poursuit et a même repris de plus belle, avec ses titres faits pour emballer, s’embrasser, se lover l’un contre l’autre ou tout simplement rêver ensemble (
« Scared to Death », « Disarm Me », « Katherine Wheel », « Acoustic Funeral » ou ce superbe « The Foreboding Sense of Impending Happiness », qui
conclue l’album sur un titre qui aurait bien pu tourner sur les ondes radios des eighties – si on ne tient pas compte de la chanson inédite et supplémentaire disponible sur l’édition
digipack limitée de l’album : ce « Baudelaire in Braille » acoustique, qu’on trouve déjà cité dans le titre « Love, the Hardest Way » de la version commune ) et
les autres qui pourraient animer les dancefloors ( ce « In Venere Veritas » ouvrant l’album, son premier single « Heartkiller » et « Dying Song » ou « In The
Arms of the Rain » dont certains moments peuvent placer ces titres dans la liste précédente ) ou fosses de salles de concerts ( imaginez ces rangs de demoiselles amoureuses et éprises
hurlant en chœur les refrains de « Ode to Solitude » et « Like St. Valentine », dressant leurs doigts pour faire ces cornes « démoniaques » chère au monde du rock et
des gothotypes et headbanguant leurs crinières… ).
A noter que le groupe est en concert ce soir, là maintenant tout de suite en ce moment, au Luxembourg !!
Si des Français(es) frontaliers voulaient, pouvaient ou devaient s’y rendre...
Cela me permettrait de remercier - d’un long majeur dressé, l’autre main me les prenant ( quoi ? mes couilles sous la couture et le tissu de ce jeans moulant !! ) en mains, un sourire
ironique aux lèvres - notre bonne vieille exception culturelle française de merde, qui fait que si ce groupe ne se produit guère plus de ce coté-ci de la frontière, heureusement, il obtient par
défaut ce statut de groupe connu d’un public restreint sachant, lui, apprécier les bonnes choses.
Ainsi, je ponctuerai cet article d’un « et je vous emmerde » similaire à mon refus d’aller voir le film événement « AVATAR » : chers amis, chers ennemis, chères amies, chères
ennemis, bonne soirée, bonne nuit et je vous emmerde…