Double concert intimiste (folk/americana) organisé conjointement par le VK et le Conseil
de la Musique.
La coquette salle de la rue Lebeau affiche complet et, à +/- 20h30, cinq Hennuyers, loin d'être ennuyeux, se frayent un passage vers le podium ,sur fond musical Glenn Miller/Frank Sinatra/Louis
Armstrong.
'Fly me to the Moon' termine cette Swing Era intro, les Sélénites vont entamer leur trip terrestre.
Moon on Earth
c'est Johanne Lovera: chant, basse, tambourin- Martin
Moucheron, le major-général Baden Powell: lead vocals, acoustique- Cédric Thomas: accordéon, xylophone, some vocals- un batteur:Pierre Fasbender(??? ) et Julien Crête: guitare(slide), basse,
harmonica et vocals.
Un album dans leur escarcelle.
'Just a story' , une slide précieuse pour ce titre laidback, sentant bon le J J Cale.
'Silent Walk' ...The days are so criminal The night is a special killer... t'es loin du Borinage, cette promenade silencieuse te transporte du côté de Calexico et de son Arizona.
Guitares soyeuses, superbe doublé vocal mixte, c'est du bon!
'Hand Me' tiens Julien, te refile ma basse, souffle Johanne.
Nouvelle ballade te menant dans les Mojaves, soundtrack parfait for a desert story.
'Time for anyone' à trois voix, soft acoustic folk harmonieux.
Crosby, Stills & Nash sont dans le coin.
'Long Travel' pas en TGV!
50 miles an hour indique le compteur, tu peux admirer le paysage: yucca's, lis du désert, coyotes, renards argentés....
Johanne, gimme a Budweiser, please!
'Innocence' jolies lignes d'harmonica. Tiens ce truc me rappelle les Frenchies de Cocoon.
'Walking on pictures', tout aussi pictural, ce magnifique titre joué unplugged.
Joli campfire tune.
'Not so simple' superbes décorations à la slide.
'The way to the stars' ballade stellaire, à l'accent montois exotique.
Moon on Earth , de l'americana wallon crédible et vachement bien foutu.
Tous les copains du band sont descendus à Bruxelles (non, Elio n' était pas parmi eux) et réclament un encore.
'Joe Gideon' sans requin ce soir. Jaws est resté aux Bahamas!
Un western spaghetti borain, narratif et bien ficelé.
Pas d'indigestion à craindre.
Moon on Earth est promis à un bel avenir!
Bosque Brown
Tu quittes les terrils wallons pour un cours d'eau
texan traversant Stephenville, où est née la craquante Mara Lee Miller, Miss Bosque Brown.
Un CD sorti en 2009 chez Fargo 'Baby', précédé d'un EP vinyl en 2005 et 'Cerro Verde' un 12 inch sorti en 2006, pour cette découverte de Damien Jurado.
Sur scène Mara, vocals et guitare électrifiée, est accompagnée d'un claviériste, maniant un sampler: son husband, Robert Ryan Miller? (question mark, en effet le Ryan est crédité en tant que pedal
steel guitar player).
Joué en minor key, le dramatique 'Fire Fight' ouvre le set.Une voix hantée, fragile et sombre pour ce folk vulnérable d'une visionnaire élevée dans la foi baptiste.
Voir le mal partout n'incite pas à la franche rigolade.
'Whiskey Flags' eût pu être écrit par Alela Diane, du dark alt.country.
'This Town' minimaliste, lent, fragile avec effets de voix tragiques et orgue music-hall.
Aux jeux des comparaisons tu te hasardes:la Cat Power d'il y a 10 ans, c'est sûr, Emily Jane White et son monde gothique, Alela Diane, déjà citée, ou Mariee Sioux, mais aussi la chanteuse country
Gillian Welsh.
'Still Afraid' ses peurs et hantises de fillette resurgissent...I'm still afraid of the dark....C'est l'Amérique profonde, celle de 'The Night of the Hunter' avec Robert Mitchum en pasteur
fanatique, heureusement pas de tatouages 'Love' and 'Hate' sur les mains de la douce Mara.
Un gospel blues attachant 'Went Walking'.
Quelques beats presque dansants, suivis d'un piano paroissial pour le cérémonial et profond 'White Dove', à l'imagerie biblique.
Un titre figurant sur la compilation 'Even cowgirls get the blues' (oui, comme le film de Gus Van Sant), parmi ces cowgirls, tu notes:Jesse Sykes, Lauren Hoffman, Alela Diane, Dawn Landes...pas des
Calamity Jane!
L'admirable 'Fine Lines' évoquant le suicide, le désespoir mais aussi la rédemption...I'm a liar, call me sinner...saved by grace...
'Train song' country folk ferroviaire et catchy.
'Texas Sun'. Paradoxe: nocturne au piano pour glorifier l'astre texan!
Une voix sans nuage, poignante te baladant dans des contrées désertiques, figées sous un soleil de plomb.
'Oh River' une berceuse fluviale psychédélique sur fond d'harmonium désuet.
Tout simplement beau!
On termine par 'So Loud' , nouveau soundtrack avec le désert nu en toile de fond.
60' d'americana introspectif véhiculant un lot d'émotions intenses.
Bis
'Tell Her'
Dernier lament truffé de connotations religieuses: demons, sinners, bad spirit ... l'idéal pour pour passer une bonne nuit sans cauchemar, quoi!
Bosque Brown une petite merveille de minimalisme folk qu'on ne recommande pas aux neurasthéniques!