Dans le Paris de l’an 2000, l’écrivain à la dérive qui a décidé de ne plus jamais écrire, rencontre Jean-Phi, un jeune blogueur à la mode, à qui tout sourit et qui connaît tous les People du moment et tous les endroits branchés où il faut se montrer ! Ils sympathisent autour du manuscrit du «Voyage au bout de la nuit »de Céline qui se trouve par un heureux hasard entre les mains du jeune homme qui, dans son loft, place Gaillon, représente tous les excès de la branchitude parisienne de cette année charnière et symbolique d’un changement de monde.
Commencent alors six jours non stop de déambulation à travers Paris, nuit et jour, sans interruption! Six jours de combat contre son envie d’écrire, six jours dans un Paris tombé bien bas où il fera mille rencontres, des pires et des meilleures mais toutes plus folles les unes que les autres, dans les milieux branchés de la mode, de la télé, de la musique, du théâtre et du cinéma, de la politique, de la culture littéraire et artistique, du journalisme, de la prostitution, des clubs échangistes, des boîtes à la mode et j’en oublie !
On y rencontre toutes les célébrités du moment, celles dont on parle partout, dans les journaux et sur les blogs, que l’on voit dans toutes les émissions de radio et de télévision ! Seuls les noms sont légèrement déformés. On jase : les rumeurs les plus folles sont colportées, on s’enflamme vite, on rit, on boit, on se chamaille, on se drogue et on se bat ! On se hait et on se jalouse plus qu’on ne s’aime dans ce monde, en fin de compte !
Tout finit dans les jardins du théâtre Marigny, après une visite délirante à deux acteurs vieillissants qui y jouent encore.
Tout près de l’Elysée, où le cerisier refleurit symboliquement ce matin-là, l’écrivain qui arrêta d’écrire à cinquante ans, se compare alors à Charlie Parker, son idole, qui a joué du saxo jusqu’au bout !
Et arrive alors le septième jour !
Difficile de résumer ne fût-ce que le dixième de ce livre de 700 pages, foisonnantes, délirantes, complètement loufoques, violentes, amusantes , terriblement moqueuses et méchantes parfois, déroutantes toujours, énervantes aussi que j’aurais peut-être détestées sans le souffle, l’imagination sans frein et l’écriture loufoque et pleine de surprises de l’écrivain qui a bien fait de rater sa cure de désintoxication quant à son besoin d’écrire à tout prix qui ne lui a valu jusqu’ici que des déboires mais qui a l’air de mieux s’en porter aujourd’hui qu’il n’a plus d’éditeur que lui-même!
Pour tout savoir sur cet écrivain qui a si mauvaise réputation, qui a fait si souvent scandale lors de ses rares passages à la télévision , chez Pivot, Ruquier, Giesbert et quelques autres, rendez vous ICI, sur son site qui est le seul endroit où on peut commander ce roman.
Rares sont encore les journalistes à avoir lu le livre puisqu’il n’y a pas eu de service de presse, l’auteur étant son propre éditeur !
Je ne partage pas du tout, quant à moi, ses idées politiques et je n’ai pas non plus aimé son dernier roman Printemps de feu, sur Bagdad, en 2003, mais j’ai aimé les quatre tomes de son journal, avec une préférence pour les deux premiers. C’est aussi grâce à son livre sur Billie Holiday que j’ai découvert cette immense chanteuse et que j’ai appris, par la suite à aimer le jazz !
27 livres, 6 ans pour écrire celui-ci, haï par les critiques littéraires, de nombreux écrivains et les personnalités qu’il a souvent brocardées, qu’on l’aime ou qu’on le déteste, c’est malgré tout pour moi un auteur à suivre !
L’Homme qui arrêta d’écrire, par Marc-Edouard Nabe, vente exclusive par Marc-Edouard Nabe, 696 p. 28 euros.