Rassurez-vous « Restons Correct ! » ne va pas profiter des déclarations de Gérard Longuet à propos de la nomination de Malek Boutih à la tête de la Halde pour emboucher les trompettes de la correction républicaine ni pour entonner l’air des lampions discriminatoires.
D’abord parce que d’autres l’ont fait mieux que nous ne saurions le faire, ensuite parce que seuls ceux qui n’ont jamais rencontré ce brave monsieur Longuet peuvent s’étonner de sa maladresse.
Clos ou non, l’incident est par contre l’occasion de se pencher sur le cas de cette agence gouvernementale dont le rôle et l’intérêt sont en fait loin d’être clairs, à nos yeux de profanes des arcanes juridico-politiques en tous cas.
Comme son acronyme l’indique, la Halde est une « Haute Autorité » - on voit tout de suite que c’est pas rien - qui lutte contre les discriminations. Tout le monde peut donc la saisir, vous, nous, Josette si elle tombe enceinte, Marcel si en tant qu’amateur de (vraie) galette-saucisse malouine il est exclu de l’Association des Amateurs d’Andouille de Vire, même la petite Martine pour protester contre ses notes à l’école. Et quand la délation mollit, on fait de la pub à la télé pour inciter le discriminé à se manifester.
Faut ce qui faut quand même. Imaginez un peu la tronche des pourfendeurs de l’inégalité et des zélateurs de la correction politique obligatoire si personne ne leur écrivait, on finirait par en déduire qu’ils ne servent, sinon à rien, du moins pas à grand-chose.
Car la Halde c’est quand même 12 millions d’euros de budget annuel dont 2 claqués en loyer pour héberger professionnellement moins de 90 personnes en plein centre de Paris.
Normal : il serait hautement discriminatoire d’installer une institution d’une telle importance et d’un tel renom télévisuel dans quelques improbable banlieue plus ou moins bien famée ou, pire, de l’exiler au fin fond d’une obscure province…