C'est un énorme exploit que les joueurs du Président Aulas ont fait hier soir à Madrid, un match nul synonyme de qualification pour les quarts de finale de la Ligue des Champions face au grand Réal de Ronaldo, Kaka, Cassillas, Higuain, Gutti, Ramos et du grand absent Karim Benzema. Bien au delà du sport, le respect et l'humilité sont des vertus qui doivent guider la vie des hommes, à la fin de la rencontre les joueurs Lyonnais mettaient tous en avant les déclarations méprisantes et arrogantes d'avant match des joueurs Madrilènes et des médias.
Au match aller les observateurs à l'image d'un Zidane ou d'un Lizarazu avaient mis en avant la contre performance des Merengues, oubliant trop vite la force de caractère et la stratégie du groupe Lyonnais. Le Réal était la seule équipe à n'avoir pas marqué ce fameux but à l'extérieur et au coup d'envoi les Rhodaniens savaient que si l'entame de match allait être difficile le but de Jean 2 Makoun était un formidable bonus. Dans les vestiaires Sidney Govou parlait de "garder son sang froid" et Lisandro Lopez dans une lettre très forte traduite pour ses coéquipiers insistait sur l'état d'esprit "ne pas avoir de regrets" une initiative très rare qui montre que l'homme est aussi grand que le footballeur. Avec un mec comme ça on pouvait aller à la guerre.
La première période va être terrible, les Lyonnais sont totalement dominés, Ronaldo justifie son statut et à lui seul il donne le tournis à notre défense. Heureusement Higuain n'est pas en réussite et Kaka peu inspiré. L'arbitre Italien réussit l'exploit rare de ne pas siffler la moindre faute pendant plus d'une demi-heure aux Espagnols. L'OL plie mais ne romps pas, Hugo malheureux sur le but sauve une fois encore son équipe, un à zéro à la pause, tout est possible.
Dans les vestiaires l'adversité continue, trois joueurs sont touché physiquement, Boumsong, Makoun et Lisandro. Puel doit trancher, Licha reste sur le terrain c'est un guerrier. Källström, Bodmer, Gonalons il faut choisir. Claude décide de modifier son système il passe du 4 3 3 initial à un 4 2 3 1 avec un Pjanic plus haut, Jérémy lui recule en défense centrale, l'assurancetourix olympienne. Lyon se retrouve donc avec un duo de récupérateur inédit, Maxime fête ses 21 ans sur le terrain avec le superbe gaucher Suédois Kim Källström.
C'est un OL transfiguré qui va jouer l'une des plus belle mi-temps de son histoire, le Réal est étouffé, Gonalons le Gone est là, Galactique et sans crainte malgré les provocations. César Chelito Delgado est époustouflant de maitrise technique, le bloc équipe est compact et respecte les consignes de son coach, l'OL impose son physique, le turn over de Puel lors des derniers matches paye. Le temps passe il reste un gros quart d'heure, le bon moment pour marquer ce fameux but, une superbe action collective avec le duo argentin à la passe et le plus jeune joueur sur le terrain Miralem Pjanic pour envoyer l'OL dans l'histoire. Il reste à tenir, à l'image d'un Cris exceptionnel toute l'équipe va défendre, Chelito et Licha vont même avoir des balles de victoire. Mais au coup de sifflet final de l'arbitre c'est bien l'OL qui va en quart de finale.
Comme beaucoup de supporters je me suis senti heureux à la fin du match. L'euphorie fait faire des folies, j'ai pensé avec le sourire aux journaleux ou bloggueurs qui font des critiques déplacées ou de l'anti OL un fond de commerce, j'ai pensé avec admiration au Président Aulas, à Bernard Lacombe, à Claude Puel, aux joueurs qui comme des gamins se lâchaient enfin, j'ai pensé avec nostagie à Juninho. Le groupe Lyonnais avaient éliminé les Galactiques, le collectif plus fort que les individualités. Mais je donnerai le mot de la fin à notre valeureux capitaine Cris "Il faut continuer le travail car on a rien gagné encore. Samedi il y a le derby qui nous attend."