Dans la poussière sur la poussière je jette ma poussière, - et je m'en vais ! À cent amis, cent ennemis, je fais mes adieux, - et je m'en vais !
Tes "comment !", tes "pourquoi ?", je m'en moque mon ami : Paisiblement, c'est la vérité ! je jette ma poussière, - et je m'en vais.
Omar Khayam (~1048-1131), Rubayat (traduction d'Armand Robin, 1958)
Omar ben Ibrahim al-Khayami...
Pataugez-vous en vin ? sera ma première question
Vous revendiquez l’ivresse et prenez l’éventualité divine à témoin
Mais cueillez-vous donc tant de fleurs ?
Au détriment du jeun, vous accomplissez la vie
Sans doute…
Khayam de
Nishâpur, ville de roses et de tulipes...
Rendez-vous compte mon cher savant !
Votre bosse des maths est votre prétexte au décompte
des jours
En compagnie du vin sur des routes en soie
Vous avez bu l’alcool du temps
Et sa victoire impliquait la rébellion…
Vers l’est, Ispahan et Samarkand où vous tissiez votre nom...
Vous jouiez sur des airs que tant ne comprenaient pas
Qu’en est-il de votre lumière ?
Conversation avec un fabricant de tentes persanes...
Vous me plaisez beaucoup décidément !
Mais pourquoi des fleurs ?
« Khayam qui cousait les tentes de l’intelligence, […] le brocanteur de destin le mis en vente contre du vent. »
Épitaphe au parfum d’insomnie,
D’insoumis aux yeux de djinn brillants de fièvre
Comment vous sortit-elle de terre ?
Tu te portes comme un charme du haut de tes neufs siècles !
Ce pays de soleil levant te fit jaillir du magma des hommes
Comme un défi
Retour au cœur du Khorâsân...
Mais le soleil ne naît-il plus là-bas ?
Que pensez-vous de la poussière ? votre poussière !
Khan de l’esprit
Artisan de l’hybris
Concepteur de décombres
Chantre de l’éphémère
La beauté vous était-elle une blessure ?
La litanie du vin,
La quête ou la fuite en la maison-du-vin
Meïhaane refuge en verres rouges enlacés
Comme ces femmes au nom de fleurs
Omar ben Ibrahim al-Khayami...
Comme toi je pense que les femmes sont des fleurs
Et, comme toi, j’aime le vin…"Avant notre venue, rien ne manquait au monde. Après notre départ, rien ne lui manquera..."