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De la fenêtre, les arbres qui avaient l'habitude de me saluer ont disparu. Enfin, pas tout à fait. Il y a quelques jours, des agents municipaux, vêtus de leurs combinaisons bleus pas-beaux, sont venus les trucider. Quel horreur ! Était-ce bien utile ?
Du coup, la vue semble bien vide. Bien sûr, je vois mieux le parc qui se trouve juste en face, mais sans ces arbres, je me sens tout bizarre.
Et puis, comment vont faire les oiseaux qui aimaient tant venir s'y poser ? Eux aussi vont me manquer ! Imaginez un printemps sans arbres et sans oiseaux... Ma fenêtre ne sera plus jamais aussi jolie que celles de Matisse !
Enfin. Heureusement, il me reste encore l'autre fenêtre...
De celle-là, je vois la joie des enfants qui courent dans tous les sens, la tendresse des amoureux qui se promènent main dans la main, la solitude des personnes âgées qui baladent leurs chiens, les sourires des voisins qui se saluent le matin... En somme, des tranches de vies et des éclats d'émotions à ravir un appareil photo !
Et si des deux fenêtres, je ne savais pas toujours où poser mon regard, sans mes arbres, y a pas photo, je préfère de loin, celle qui rendrait jaloux notre ami Doisneau...