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Grève des médecins généralistes

Publié le 10 mars 2010 par Loreline123

medecin

Les médecins généralistes, en sous-effectif en France, se doivent de faire des journées aux horaires aberrants, d’expédier la consultation et parfois même les deux afin de voir tous leurs patients. Ils réclament donc l’application d’honoraires majorés à 23 euros au lieu de 22 euros la consultation. Cette réclamation semble dérisoire, lorsque l’on sait que celle d’un spécialiste est de 30 euros minimum. 30 euros d’ailleurs qui se transforment bien souvent en 50, voire 60 euros, surtout à Paris. Si l’on compare en plus le temps passé à la consultation dans les deux cas, le rapport est terrible ! Bien des patients viennent chez leur généraliste pour parler de leurs maux, qu’ils soient d’ordre physiques, affectifs, psychologiques, sociaux et même professionnels. La consultation dure donc souvent une bonne demi-heure chez le généraliste, contrairement au spécialiste qui expédie souvent l’examen pour lequel on est venu le voir en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « ouf !».

Mais malheureusement cette requête ne fait pas bon ménage avec le trou de la sécurité sociale. Frédéric Van Roekeghem, directeur général de l’assurance maladie a menacé le 2 février dernier de suspendre les exonérations de cotisations sociales des médecins généralistes qui décideraient de revaloriser leurs honoraires. Il estime que "La revalorisation de la consultation des généralistes, même si elle est légitime, n'est pas opportune. La situation des comptes de la Sécurité sociale s'est dégradée avec la crise".

Par ailleurs, sous ce problème apparemment d’ordre financier, se cache en réalité un malaise quant au métier en lui-même. La profession de généraliste n’étant pas considérée comme une spécialité jusqu’il y a peu de temps (2004), elle souffre d’une image quelque peu dévalorisée. Peu d’étudiants souhaitent donc s’y consacrer. En outre, les études de médecine durant en moyenne une bonne dizaine d’années, il n’est pas évident de planifier sur le long terme les besoins en nombre de médecins. Or les quotas au concours avaient été rudement restreints ces dernières années. Toutes ces raisons expliquent le manque cruel de généralistes dont souffre actuellement la société française. Il est donc nécessaire de repenser ces questions de planification et de valorisation. Ce mouvement social coïncide d’ailleurs avec celui des infirmiers anesthésistes, qui souhaitent également une plus grande reconnaissance de leur profession.

Pour aller plus loin :

Article La tribune ici


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