Je jubile.
Je voulais parler d’un des livres que je préfère de Jane Austen qui est Northanger Abbey, et dont l’adaptation télévisée par la BBC m’a ravie. Et je trouve cette pépite sur YouTube : un clip fait par une internaute, faisant le rapprochement, très habilement, entre la chanson Hammer Horror de Kate Bush et le téléfilm.
En fait la chanson de Kate Bush de 1978 est au départ un hommage aux films de la “Hammer”, maison de production britannique fondée en 1934 qui réalise (encore) des films d’horreur et dont l’âge d’or se situe entre les années cinquante et soixante, grâce aux acteurs Peter Cushing et Christopher Lee ; ces films ont la caractéristique d’exploiter au maximum l’esthétique et la dramaturgie gothiques (jeunes femmes en péril dans de sombres manoirs, vampires, esprits maléfiques rôdant, malédictions à foison…) ainsi que la modernité de la couleur : le sang est rouge, bien rouge, les scènes sont délicieusement détaillées dans le macabre (voir là un hommage aux héroïnes de ces films)…
Et le roman de Jane Austen se délectait avec ironie de l’influence des romans gothiques (comme celui d’Ann Radcliffe,Les Mystères d’Udolph, très en vogue à l’époque) sur l’esprit imaginatif de son héroïne. Voilà que la jeune fille, tout en tombant amoureuse, se prend pour l’héroïne d’un de ces romans… Elle se met à confondre fantasmes terrifiants (non dénués d’un certain érotisme d’ailleurs) et réalité, dès qu’elle entre dans la sublime mais intimidante propriété de Northanger Abbey, parfait décor pour de telles histoires.
Voilà pourquoi l’ironie de Kate Bush et celle de Jane Austen, toutes les deux tendres, se marient ici à merveille.
Pour voir le vrai clip de Kate Bush (un de mes préférés, sa théâtralité habituelle est absolument pertinente dans celui-ci), allez ici.