Si Yvon ne m’avait pas prêté ce livre, je serais passée à côté de ce recueil admirable de nouvelles et je m’en serais mordue les doigts…
Vingt nouvelles où Alain Emery à coups de canifs savamment portés, nous promène à travers la galerie des défauts humains. Vanité, orgueil, intolérance, cupidité, égoïsme…chaque nouvelle traite d’un ou plusieurs thèmes.
On y croise ceux qui licencient à tour de bras dans les entreprises et qui se délectent à la vision de la misère, un homme qui préfère fermer les yeux sur les actes racistes de ses bons clients (le profit avant tout), une star traquée jusqu’à son lit de mort par un photographe, la lâcheté d’un homme de ne pas avoir reconnu son crime commis bien des années auparavant, un Général qui a obtenu ses brillantes étoiles sans se soucier du carnage de la guerre , le vagabond qui fait le coupable idéal même s’il est innocent…
Chacun de ses textes est écrit dans l’art de la nouvelle et met en scène des personnages qui sont, la plupart du temps, sans scrupule ou état d’âme.
C’est cinglant de cette vérité peu glorieuse. Le lecteur est bousculé, il se retrouve sans voix et sonné.
Merci à Yvon (sponsor officiel de la découverte d’auteurs) pour ces nouvelles sans concession ou complaisance.
Un seul conseil : à lire !
« Dans nos petites pays, la méchanceté est une lèpre qui nous occupe. Nous sommes gens de sentence. »
« Je travaille pour le petit peuple et je veux qu’il soit heureux. Qu’il en ait pour son argent. Après tout, il ne réclame, en échange, que quelques âmes en pâture. Des vies à se mettre sous la dent, à ronger jusqu’ à l’os.»