J’ai été stupéfaite cette semaine en constatant que les candidats parisiens d’un « dîner presque parfait » étaient hautement sympathiques et osaient des notes vertigineuses du type 8 ou 9 à maintes reprises et même pour des décorations pas fantastiques ou des animations pourtant pénibles.
Il faut dire, à leur décharge, que nos parisiens trouvent leurs racines en province, ce qui explique peut-être tout. La candidate de lundi, « reporter » le jour, a ainsi proposé un menu provençal. L’hôte de mardi a osé la soirée charentaise en…, je vous le donne en mille, charentaises, ce qui n’a pas heurté ses convives, qui lui ont accordé un énorme 7,1/10. La cadette de la semaine, étudiante en droit et, elle, apparemment parigote de souche, a choisi de son côté de faire voyager ses convives grâce à ses couvre-chefs – une canadienne, un sombrero ou un chapeau chinois – et à des décos dédiées, une mise en scène par séquence du repas, quelle originalité !
La jeune fille, qui devait pourtant savoir que les jeunes, comprendre les gens ayant moins de trente ans, ne triomphent jamais dans un « dîner presque parfait » a osé le saumon cuit au lave-vaisselle, une première dans l’histoire de l’émission. Dans ce jeu, les moins âgés des cuistots ont déjà du mal à paraître crédibles mais si en plus ils innovent de façon délirante, ils n’arrangent pas leur cas. Bon, pour briser immédiatement le suspense, cette cuisson, qui donnera forcément lieu un jour à une épreuve dans « Top Chef » (« vous devez cuire votre repas à l’aide de cet ustensile électroménager »), n’est pas exactement concluante puisque le saumon est sorti peu cuit du cycle court de vaisselle de la jeune femme, qui a expliqué sans sourciller qu’il fallait mettre à cuire le poisson en même temps que les assiettes sales, ce qui m’aurait personnellement complètement dégoûtée. Mais notre étudiante ne s’est pas laissée démonter et a passé son poisson au four micro-ondes.
Malgré cela donc, grâce à sa déco exotique, la jeune femme a décroché un énorme 6,9/10.
Demain, Kim, que j’ai affectueusement surnommé Ling du nom de mon héroïne d’Ally Mc Beal favorite, racontera son enfance martyre au Viêt-Nam, quand elle roulait des nems à longueurs de journée. Et oui, j’ai honte, cet extrait m’a littéralement fait éclater de rire…