Magazine En France

La vie sourira-t-elle à MissK dans les prochains mois?

Publié le 11 mars 2010 par Miiiiissk

Je pouvais prédire que les lundis matins, dans le RER à l’heure de pointe, aucun Parisien n’aurait le coeur à me sourire. Je pouvais aussi prédire si ma boulangère me sourirait juste à voir la longueur de la queue de clients qui n’ont d’estomac que pour leur baguette «pas trop cuite».

Parenthèse. Parfois, je me dis que les boulangers français auraient intérêt à créer la baguette «pas cuite». Un peu comme les gâteaux «pas cuits». Les clients insistent tellement sur le «pas trop cuite» dans 80% des cas… Sûre qu’il y a un marché! Fin de la Parenthèse.

Je peux donc prédire quelques-uns des sourires qui agrémenteront – ou non – ma vie. Mais je ne peux pas prédire si ma vie, elle, me sourira. Alors aux grands mots les grands moyens! Parce que sourire est un bien grand mot et aller voir une diseuse de bonne aventure, un moyen grandement loufoque pour moi.

Oui je sais. J’ai essayé de faire passer la chose subtilement, mais c’est raté. Vous avez tous accroché à «diseuse de bonne aventure».

Avec raison.

D’accord.

Je l’avoue et je l’assume: je suis bel et bien allée voir une de ces petites madames qui lisent notre avenir dans les cartes, les feuilles de thé ou encore le marc de café. Dans mon cas, c’était une histoire de café.

Je vous raconte?

Ah, HA! Curieux, vous êtes soudainement intéressé par les dires de la diseuse de bonne aventure?

Tout a commencé par un effort de marketing direct. Mon amie (Québécoise) Marie-Hélène et moi avons toutes deux reçu une invitation très claire par mail: une diseuse de bonne aventure nous attendait, Café Verlet dans la semaine à venir.

Sitôt reçue, sitôt forwardée. «Nous devons ABSOLUMENT aller là!», m’écrit MH.

Euh. Ok…

Moi qui gronde ma maman chaque fois qu’elle consulte une liseuse de cartes, de boule de cristal ou de je ne sais quoi qui prétend se traduire par «avenir», me voici prise au piège. «Come on! Je n’y suis allée qu’une fois avec ma maman et la madame s’est fâchée après moi parce que j’essayais de la pogner. On va rire!», m’implore MH. Dakodak. Après tout, le but premier est de voir MH, et c’est effectivement pas mal sûr que nous aurons du plaisir

;-)

Rendez-vous le jeudi suivant, 18h30, dernier jour de travail de Mme Selda pour ce «contrat».

Le jour J, je fais tout pour être à l’heure. Travaillant en banlieue, c’est rare que j’arrive à rentrer à Paris avant 20h. Mais je réussis. Yeah! 18h15  - pile-poil – j’arrive à St-Lazare. Reste plus qu’à marcher jusqu’au Café, rue St-Honoré.

Armée de mon iPhone-GPS-Carte de Paris, je pars. Je prends tout de même soin de texter MH pour lui dire que je suis en route mais serai un peu serrée dans le temps. Elle vient juste d’arriver à bon port. Parfait!

Je suis donc mon GPS et tourne à gauche rue St-Honorée. Je marche le plus vite possible évitant les nombreux obstacles humains sur mon chemin. Sans compter qu’il pleut. Me semble que c’est plus loin que ce que j’avais vu en googlemappant l’adresse au bureau…

Je passe Châtelet. Châtelet? Pffff. Le site de la RATP m’a induite en erreur! Il disait que c’était à côté de Pyramide…! J’arrive enfin à l’adresse. Le nom du bistrot ne me dit rien mais l’endroit a des airs un peu glauques. Ça doit être là. J’entre. Je demande, d’un ton très très bas (et gêné) «la diseuse de bonne aventure, svp». «QUOI? DISEUSE DE BONNE AVENTURE?». Ah ben bravo pour la discrétion Mlle Serveuse… «JE SAIS PAS DE QUOI VOUS PARLEZ». «C’est pas ici?» «Non. Jamais entendu parler».

Je ressors penaude. Refouille dans mes mails pour trouver l’adresse. Merde. Me suis trompée. C’est pas 34, c’est 134. C’est l’autre côté! Je repars. Marche. Mais il est 18h45. Je suis vraiment en retard.

Je re-texte MH pour lui dire que j’ai marché 10 minutes dans le mauvais sens et que je reviens sur mes pas. Allélluia! Je finis par trouver l’endroit. 19h. La petite serveuse du café m’indique de monter à l’étage. Je vois MH, la rejoins.

Finalement, il reste encore 4-5 personnes devant nous. Elles sont toutes hyper sérieuses, carnet et stylo à la main. Elles écoutent religieusement Madame Selda qui s’est installée à quelques tables de nous – à aire ouverte – pour annoncer à ses clientes leurs secrets d’avenir. MH et moi, nous faisons religieusement attention de ne pas écouter…

«Tout le monde a l’air déprimé en repartant», me lance MH. Shit. J’ai vraiment pas envie de me faire dire que les prochains mois seront merdiques. Que j’y crois ou non, j’en ai juste vraiment, mais vraiment pas envie.

Entre deux clientes, Selda m’apporte un café hyper concentré. Concentré comme dans «épais», voire «bouetteux».

Le but est de le boire puis de virer la tasse presque vide à l’envers dans la soucoupe, en la tournant vers soi. Tout mon avenir est dans ce geste. Mais d’abord, je dois crever les bulles. Mauvais oeil, selon Selda. «Avec mes doigts?» Selda va me chercher une cuillère.

-T’en avais beaucoup toi, des yeux méchants?

-Non, elle ne m’a même pas fait faire ça.

Double-shit.

La cuillère ne fait finalement pas vraiment la job. Les bulles-yeux glissent sur son dos. Alors je prends mes doigts. Pas question qu’il reste un seul oeil!

Une fois le ménage terminé, j’attaque et prends quelques gorgées. Agréables. Puis j’arrive au bout motonneux de la fin.

- T’as bu plus que ça?

- Non. Donc là tu renverses la tasse dans l’assiette d’un coup sec en la tournant vers toi.

Je regarde l’oeuvre de MH. La tasse blanche est dans sa soucoupe blanche Tout le surplus de café est pris entre la tasse et sa soucoupe.

Ouin. Juste une dernière gorgée. Me semble qu’il en reste beaucoup dans ma tasse pour faire ça proprement…

Puis je me lance. SCHLAK! Y’a du café PARTOUT. Ça a débordé tout le tour de la tasse. Ma soucoupe est soudainement devenue brune. On pouffe de rire.

- Ouah! Elle va sûrement te dire que tu es trop éparpillée et que tu dois te rassembler!

- Ou que je vais traverser toutes les frontières inimaginables…

:-)

N’empêche, j’en suis au triple-shit.

C’est au tour de MH. Elle y va, sans carnet et sans stylo. Elle écoute attentivement. Pas moi. Je me concentre sur mon iPod et ferme mes oreilles. Elle revient l’air satisfaite.

Pas le temps de jaser: c’est mon tour. Je suis Selda, m’assois. Puis elle me raconte mon avenir. J’entrerai pas dans les détails, je vais me garder une p’tite gêne.

Mais mettons que je souris et sourcille d’étonnement pendant qu’elle me parle. À la fin de l’entretien, j’ai le coeur tout léger!

Bon. Je ne suis pas encore convaincue et je ne sais pas si la vie me sourira, mais je sais qu’en sortant du café, on nous a offert un beau sac de café frais moulu de notre choix.

Alors je peux prédire qu’au cours des prochaines semaines, j’ai tout en main pour bien commencer la journée!


Classé dans :La vie à Paris, Petits plaisirs

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Miiiiissk 95 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte