Dimanche qui vient c'est jour d'élection. J'ai retrouvé ma carte d'électeur. C'est peut-être puéril, mais je suis tout heureux. Je la lustre un peu, lui redresse les coins un peu écornés, la range dans mon portefeuille. J'ai sur mon bureau la grande enveloppe avec le programme de chaque liste. Il y a des têtes que je connais. Je me marre à l'idée de la tête qu'elles feront à l'occasion. Il y a aussi des copains que j'aime bien, embarqués dans des galères d'où ils en sortiront, j'en suis persuadé. Tiens donc !… Unetelle. Wahou !… Je ne l'imaginais pas Front de Gauche. Comme quoi… Je ne manquerai pas mon rendez-vous au bistrot « Au Village » ce 14 mars. Ah, non ! Mes potes, comme moi, tous endimanchés, diront pour qui ils ne voteront jamais, mais jamais pour qui ils ont voté. C'est une règle d'or. Je dis toujours pour qui j'ai voté. Ça agace. A la réaction de certains, je sais s'ils ont dit vrai ou s'ils ont raconté des boniments. Ce sera l'occasion de faire ce que nous faisons quand nous nous retrouvons : nous casserons du président. C'est une saine habitude. On parlera de foot, de rugby, de cyclisme ou des JO récemment bouclés, il y aura toujours quelqu'un pour mettre sur le tapis la dernière du président. Je nous imagine abordant les dernières victoires de la musique et le succès de Benjamin Biolay … Bof ! Même si la fille du père Higelin, Izia, a du tempérament, c'est inévitablement sur Biolay que ça se finira. A cause de la rumeur. Plein la soupière du président, des rumeurs, des vierges moustachues effarouchées ! Rien de nouveau au pays des petites crapules.