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L'avenir des licenciés

Publié le 10 mars 2010 par Patjol
Longtemps j'ai cru que le principal problème du marché de l'emploi en France était sa rigidité administrative. En gros, les entreprises évitaient d'embaucher en CDI parce que les licenciements sont trop compliqués.
En fait ce qui pose le plus problème, c'est l'absence de mobilité des salariés. En France, on voudrait exercer le même métier dans la même ville pendant toute sa vie.
Or, ce n'est pas toujours possible. La fermeture de la raffinerie Total de Dunkerque le montre bien : Nous avons trop de raffineries en France, parce que nous consommons moins et parce que les pays producteurs cherchent à nous vendre des produits raffinés plutôt que du brut. Personne ne conteste ce fait.
Mais on entretient les salariés dans l'illusion qu'il est possible d'éviter la fermeture de leur usine. Le problème, c'est que les syndicats défendent les emplois au lieu de défendre les salariés. Ils ont bien compris que leur pouvoir vient plus des emplois traditionnels où ils sont bien implantés que de salariés qui leur seraient fidèles. C'est comme ça, certaines fonctions sont très syndiquées et quand on y est embauché, on adhère presque automatiquement au syndicat.
Si les syndicats défendaient vraiment les salariés, ils feraient tout pour qu'ils retrouvent un emploi. Et quand c'est l'emploi lui-même qui n'est plus adapté à la conjoncture économique, ils favoriseraient les conditions de reconversion des salariés. Parce que l'intérêt du salarié, c'est plus de se reconvertir vers un créneau porteur que de trouver un emploi similaire à celui qu'ils ont perdu et qui n'est plus adapté au besoin.
Sur le cas de Dunkerque je vois les syndicats refuser la proposition de Total, qui consiste à donner aux raffineurs des emplois dans une école professionnelle des métiers de l'industrie en disant que leur métier est de raffiner du pétrole, pas de former des ouvriers. Ces syndicats-là donnent l'impression de chercher à obtenir une prime de licenciement la plus élevée possible, mais sans chercher à assurer à ceux qu'ils sont censés défendre un autre avenir que le chômage.
Il y a un dispositif qui pourrait très progressivement remédier à ce problème : le contrat de transition professionnelle. Le principe : Pendant un an, les licenciés pour cause économique alternent formations, emplois courts dans des entreprises variées et recherche d'emploi pour trouver le métier qui leur conviendra le mieux. Pendant cette période, ils reçoivent une rémunération proche de celle qu'ils avaient avant leur licenciement. Ce dispositif est expérimenté dans quelques bassins d'emplois très sinistrés, j'espère qu'il va rapidement être généralisé.

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