Lors de son passage à Washington le premier ministre grec, Georges Papandréou, a déclaré : « Les difficultés financières de la Grèce sont un problème que les États-Unis ne peuvent pas ignorer ».
Il faut tout un culot pour faire une telle déclaration. Les Grecs empruntent pour vivre au-dessus de leur moyen, mais ce sont les Européens et les Américains qui en sont responsables.
Ils prétendent que les fonds d’investissement spéculatifs et la spéculation sur les devises sont les principales causes de leurs déboires. Mais pourquoi les spéculateurs ont-ils ciblé la Grèce? Serait-ce parce que les politiciens étaient trop heureux de coopérer pour camoufler les conséquences de leur mauvaise gestion?
Heureusement, les Allemands leur ont signifié une fin de non-recevoir. Ils leur ont suggéré de vendre des actifs pour rembourser leur dette comme doivent le faire tous les individus et entreprises qui sont en faillites.
Qui peut les en blâmer?
C’est comme si votre voisin vous avait emprunté de l’argent pour vivre au-dessus de ses moyens et au moment de vous rembourser vous disait que c’est de votre faute s’il n’en a pas les moyens. Je doute que vous l’accommodiez de bonne grâce.
Malheureusement, cela me fait penser au cas du Québec. Nous aussi on vit au-dessus de nos moyens depuis des lunes et nous comptons sur la charité des autres provinces pour maintenir notre train de vie.
Quel manque de fierté!
Ce n’est qu’une question de temps avant que les populations des autres provinces refusent de payer pour nos excès et exigent que le Fédéral mette fin à la péréquation. En effet, pourquoi nous paieraient-ils des services qu’ils considèrent trop coûteux pour eux-mêmes?
Les défenseurs du « modèle québécois » prétendent que les finances du Québec sont en bien meilleure condition que celles de la Grèce. Ils argumentent qu’il faut comparer les dettes nettes (la dette brute moins les actifs) et non les dettes brutes. Le commentaire de Pierre Duhamel exprime bien la stupidité de cet argument :
Pendant ce temps au Québec, des esprits malins dissertent sur la juste définition de la dette publique afin de montrer qu’il n’y a aucune inquiétude à y avoir. Je ne suis pas d’accord. Les actifs que nous détenons ne diminuent en rien l’argent que nous avons emprunté et sur lequel nous payons des intérêts. Une augmentation d’un seul point de pourcentage des taux d’intérêts coûterait des centaines de millions de dollars au Québec. Mais à entendre et à lire les jovialistes des finances publiques, tout cela ne serait que pure invention. J’exprime mon profond désaccord.Lorsque l’argent de la péréquation s’assèchera et que les marchés financiers exigeront que nous abaissions notre train de vie, tous les tenants du modèle québécois se lèveront d’un seul bloque pour blâmer le fédéral, les autres provinces, Wall Street, les astres, etc.
On ne pourra pas dire que les Grecs ne nous avaient pas avertis!