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L’invité du mois: Jean Gérard Gobert, PUPH, Président de la FNSPBHU

Publié le 10 mars 2010 par Tnlavie

Les nombreux périls qui menacent la biologie praticienne en France, et au-delà, l’ensemble des Français, masquent parfois une autre facette du problème, qui concerne cette fois les hôpitaux, et le service public.

Dans la course au regroupement lancé par l’ordonnance, pris entre les feux croisés des nécessités de l’accréditation d’une part, et les obligations de restrictions budgétaires générales entraînées par le passage à la tarification l’activité d’autre part et amplifiées par le nouveau mode de gouvernance instauré par la loi Hôpital patients Territoires, les jeunes biologistes sont désireux d’entendre la voix de leurs aînés hospitaliers.

Jean Gérard Gobert, Président de la fédération nationale des syndicats de praticiens biologistes hospitaliers et hospitalo-universitaires, nous fait l’honneur d’être l’invité du mois, et de signer une tribune libre dans laquelle il s’adresse à l’ensemble des jeunes biologistes médicaux Français.

La devise de cette intersyndicale nationale de professeurs hospitaliers en Biologie Médicale, qui est aussi celle de Jean Gérard Gobert, est bien connu de tous. C’est : « l’humain au centre ».

À l’heure actuelle, au coeur de toutes ces problématiques qui concernent le monde de la santé en général, et au-delà l’ensemble des services publics au service des Français (mais pour encore combien de temps?), la devise qui tente de s’imposer par tous les moyens est plutôt: « l’Argent au centre ». Ou même « l’Argent à tout prix ».

Il est bon de savoir que ce n’est pas celle de tout le monde, et que nombreux sont ceux qui luttent corps et âme contre cette dérive atroce, parce qu’elle ne correspond tout simplement pas à la vocation qui les guide chaque jour, et qu’elle les rendrait parjures au serment sacré qu’ils ont prêté, et qui, quoi qu’en disent ceux qui souhaitent justement élever l’argent au dessus de tout, a une signification pour eux. Un serment vieux de deux mille ans, qui a certainement une raison d’exister pour s’être conservé au long de vingt siècles. En tout cas nous le croyons.

La Biologie médicale hospitalière: Une spécialité d’avenir pour les jeunes praticiens de santé!

Jean Gérard Gobert

Jean Gérard Gobert, Président de la FNSPBHU

Le Rapport au Président de la République relatif à l’ordonnance no 2010-49 du 13 janvier 2010 relative à la biologie médicale, publiée au Journal Officiel du 15 janvier, commence ainsi : « La biologie médicale est devenue, à la suite d’une évolution profonde de l’approche médicale et de la connaissance scientifique, un élément crucial du parcours de soins, déterminant pour le diagnostic de la majorité des pathologies et pour le suivi des pathologies et de leur thérapeutique. »

Sous réserve des modifications que pourrait apporter la future loi de ratification de l’ordonnance n° 2010 – 49 du 13 janvier 2010, relative à la biologie médicale, cette dernière représente une réforme majeure, ambitieuse et positive, bien qu’encore sous la menace de financiarisation et de dénaturation.

Pour la première fois,

- la biologie médicale est véritablement médicalisée,

- elle rassemble dans un même texte la biologie médicale publique et libérale,

- elle crée le laboratoire de biologie médicale multisites, rassemblant toutes les spécialités de la discipline, portant ainsi l’espoir de voir naître un soin biologique intégrant dans un dossier unique tous les résultats de biologie, interprétés, en liaison avec le clinicien, pour le meilleur service possible à la personne malade.

- elle force à une accréditation en deux étapes 2013 et 2016, selon la norme internationale  EN ISO 15189.

- Les ristournes ne seront plus autorisées

Il s’agit de combattre une biologie d’analyses, effectuée sur des plateaux techniques peu médicalisés et éloignés des personnes malades et de promouvoir une biologie médicale qui s’attache à la fiabilité de l’ensemble des phases des examens de Biologie médicale (pré-analytique, analytique et post-analytique), à la maîtrise éclairée des volumes de prescription, à la pertinence de chaque  examen de Biologie médicale pratiqué, et à l’efficience du soin biologique pour chaque personne malade, en collaboration avec les collègues cliniciens, concernés par sa pathologie.

L’organisation en laboratoire de biologie médicale, multisites et la démarche d’accréditation seront très restructurantes. Les spécialités de la BM d’une Communauté Hospitalière de Territoire vont devoir se réorganiser, se mutualiser, se coordonner, et ce sans perdre une parcelle de leur spécificité, pour constituer des équipes intégrées multidisciplinaires, capables de rendre au clinicien un soin biologique intégré, interprété, concernant une personne malade, tout en perpétuant l’excellence en Recherche ; c’est une révolution.

L’ordonnance donne aux  biologistes médicaux  qui ne seraient pas en mesure d’exécuter leurs missions pour des raisons extérieures à leur laboratoire, un droit d’alerte auprès de Directeur général de l’Agence Régionale de Santé.

La future CNCBM pourra continuer de s’occuper des problèmes de la biologie à la suite de la commission nationale permanente de biologie médicale qui perdurera jusqu’au 1er janvier 2011.

Dans le secteur public, il faudra entraîner nos administrations dans une démarche positive, pour construire la nouvelle biologie médicale, au service de nos patients.

La médicalisation, l’organisation en laboratoire de biologie médicale, multisites, l’accréditation, représenteront des boucliers et donneront des forces pour protéger le corpus de compétence de la biologie médicale et rendre le biologiste médical parfaitement identifiable et légal des autres spécialistes.

La biologie médicale est confirmée comme profession de santé et les biologistes médicaux sont intégrés au centre de l’équipe de soin multidisciplinaire, ils pourront proposer des modifications d’ordonnance, en accord avec le collègue clinicien.

Les résultats délivrés aux cliniciens, devront être interprétés à la lumière des renseignements cliniques que ce dernier aura été incité à fournir.

La prestation intellectuelle sera multipliée par dix d’autant que l’interprétation pourra porter sur l’ensemble des examens de biologie.

Le diplôme d’enseignement supérieur de biologie médicale – DESBM -  qualifiant, qui forme des professionnels compétents, d’un haut niveau de spécialisation rend possible cette biologie médicale de haute qualité ; avec la réforme on assiste à une seconde naissance de la Biologie médicale hospitalière.

Il serait bon pour cette nouvelle biologie médicale que plus de jeunes médecins s’impliquent dans la biologie médicale pour rétablir le rapport 50/50 d’origine avec les pharmaciens en toute complémentarité, en toute efficacité et en toute amitié.

Les choses de la santé sont très mouvantes dans cette période de crise financière, la Biologie médicale est en pleine mouvance organisationnelle et de progrès technique. Elle restera toujours un territoire d’avenir professionnel, passionnant, enrichissant, humain. Les Biologistes doivent se considérer comme des aventuriers de la science et des chargés de mission humanitaires.

ALLEZ, ALLEZ, ALLEZ, BIOLOGIE MÉDICALE,

ALLEZ, ALLEZ, ALLEZ MEDECINE,

ALLEZ, ALLEZ, ALLEZ PHARMA,

ALLEZ, ALLEZ, ALLEZ, SANTÉ

L’HUMAIN AU CENTRE

Téléchargez la tribune ici si vous le souhaitez.



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