Tu sembles t’animer (José-Maria de Heredia)

Par Arbrealettres


Seul, quand finit le jour auprès de la fontaine,
J’aime à m’asseoir, rêvant à sa douce fraîcheur,
A laisser la pensée échapper de mon coeur,
Comme les gouttes d’eau de son urne trop pleine.

A la tiède splendeur de la lune sereine,
Sous ton blanc vêtement que traça le sculpteur,
Tu sembles t’animer, et ma charmante erreur
Prête des traits amis à ta forme incertaine.

(José-Maria de Heredia)