Une mesure qui combinerait diminution du coût de la vie et amélioration du pouvoir d’achat serait de rendre les transports en commun...
Il faut tendre vers la gratuité des transports publics tout simplement parce qu’on ne pourra pas résoudre les problèmes climatiques, les problèmes liés à la raréfaction de la ressource en pétrole et les problèmes d’encombrements de nos routes et de nos villes sans passer par cette gratuité.
Dans les cinq à dix années qui viennent, il faudra entamer une réflexion plus fondamentale sur le chemin de fer et les transports en commun, à l’échelle nationale et à l’échelle des agglomérations françaises.
La gratuité des transports en commun est une mesure de bon sens dans le contexte actuel, susceptible de contribuer aux deux objectifs centraux de toute politique sérieuse aujourd’hui, réduire les inégalités sociales et lutter contre la dégradation de l’environnement.
A l’heure où le cours du pétrole atteint record sur record, la gratuité des transports en commun revient sur le devant de la scène.
Loin d’être saugrenue, cette idée est appelée à s’imposer dans un avenir relativement proche. Simple exemple, elle est aujourd’hui au centre des débats dans plusieurs villes françaises, notamment à Toulouse , à Nantes ou à Nice…
Quand elle n’est pas tout simplement appliquée, comme dans un nombre croissant de villes françaises (Colomiers près de Toulouse, Compiègne dans l’Oise, Vitré dans l’Ille-et-Vilaine, Gap Hautes-Alpes, Châteauroux et Issoudun dans l’Indre). Dernière sur la liste, Cluses en France. Également, des projets de gratuité des transports en commun sont prévus à Bar-le-Duc ou à Castres, mais aussi à Aubagne et Marseille et fait débat dans la région PACA.
la vente des tickets n’est qu’une recette mineure 14 à 22% du budget. Cette somme rembourse à peine la fabrication des billets, l’entretien des machines à composter, les contrôles…
On achèterait donc un ticket pour qu’on vérifie qu’on en a bien un!
De plus, nous payons déjà au travers des impôts directs et indirects. Il n’est pas normal que nous ayons à payer plusieurs fois les transports en commun.
Le gouvernement nous appellent « client-es », et non pas « usager-es » niant que nous finançons, nous participons au bon fonctionnement des transports. Un tel discours n’est pas anodin, au lieu d’être au service du public, il préfère être une entreprise qui ne raisonne qu’à travers le profit.
Cette logique est soi-disante inéluctable, alors que l’état fait le choix :
- de financer le tout automobile, 15 milliards d’euros sont dépensés chaque année pour la voiture,
- contre 1,5 milliard pour les transports publics!
Avant d’être un problème financier, les transports sont une question de choix politiques au service du monde social.
Seulement 17% de nos voyages sont liés aux loisirs, c’est-à-dire que 83% de nos déplacements sont contraints (pour aller au travail, faire des courses, les études…) Les entreprises et les grandes surfaces sont les premiers bénéficiaires des transports publics.
Le remboursement de la moitié de la carte orange aux salarié-es, par exemple, montre la finalité des transports publics, le productivisme et la consommation.
Les plus pauvres (chômeur-ses, précaires, etc.), déjà exclus géographiquement du centre ville et des quartiers riches, payent bien plus chers le droit de se déplacer (pour un service souvent moindre, absence de lignes inter-banlieues, fréquences inférieures…)
Est également pauvre celui ou celle qui n’a pas la possibilité d’aller voir ses ami-es ou sa famille, de développer les liens sociaux qu’il souhaite. L’immobilisation forcée d’une partie de la population est un forme d’apartheid social où les plus pauvres sont maintenus dans leurs quartiers. Les dispositifs sécuritaires mis en place en sont la traduction, une milice privée nous encadre, il y a plus de caméras disséminées sur l’ensemble du réseau nous surveillent.
Cette transformation de l’espace public en un espace policé criminalise. La liberté de circulation est sans cesse bafouée, les titres de transports servant à contrôler la population (en premier lieu les sans-papiers). Des transports collectifs gratuits pour transformer nos vies.
La gratuité aujourd’hui n’est pas un rêve, mais une réalité.
Au-delà de la gratuité, la réorganisation de l’espace urbain est aussi en jeu, par exemple, en offrant un service égal en centre ville comme en banlieue. La gratuité favoriserait et généraliserait l’utilisation des transports collectifs pour lutter contre les nuisances urbaines, accidents routiers, bruits, pollution, effet de serre, maladies respiratoires…
Exiger la gratuité est aussi une manière de lutter contre la marchandisation de notre quotidien. Comme la santé et l’éducation, les transports sont un service collectif où chacun-ne doit avoir un libre et égal accès.
Pour se dégager de toutes pressions politiciennes et financières, leur gestion doit se faire par ceux et celles qui permettent de se déplacer, les salarié-es et ceux et celles qui se déplacent, les usager-es. Cette gestion directe pourrait faciliter la ré-appropriation de l’espace. Dès maintenant, il nous faut exiger des transports gratuits pour tous.
Apparue dans les années 60 pour des raisons écologiques, la revendication des transports gratuits réapparaît sous un volet social à la fin des années 90. Au début du 21ème siècle, la fin progressive du pétrole et les menaces sur le réchauffement de la planète rendent cette revendication plus que jamais impérative.
La marchandisation des services publics, le désastre écologique de politiques favorisants les transports individuels, les dérives ultra-sécuritaires des gouvernements successifs, la gestion de la misère pratiquée par les élus du peuple, au-delà du slogan s’articulent des problématiques que chacun rencontre au quotidien. La lutte dépasse donc le simple aménagement du capitalisme mais se pose bien en rupture.
A la revendication initiale s’ajoutent de nouveaux mots d’ordre comme :
- liberté de circulation,
- égalité d’accès, ré-appropriation de l’espace urbain,
- gratuité des services collectifs…
Elle repose sur une nécessité nationale aussi bien que locale, sur une lutte personnelle comme collective, sur un combat social ainsi qu'écologique.
La revendication pour la gratuité des transports s’appuie à chaque instant sur les ravages de la société capitaliste.
A Vitré les bus tournaient à vide. La décision de supprimer la billetterie a été prise en mai 2001. La mesure visait également à réduire la circulation en ville aux heures de pointe, notamment à la rentrée et à la sortie des classes. L'effet fut immédiat. Le trafic est passé de 47000 à 120000 voyages par an.
A Hasselt en Belgique, la gratuité, conjuguée à une amélioration du réseau, a fait s'envoler la fréquentation de 30000 voyageurs par mois en 1997, à 267000 en 1999.
La gratuité n'est pas une politique en soi, mais un outil parmi d'autres.
les transports collectifs d'Aubagne, dans les Bouches-du-Rhône, sont gratuits pour les 100.000 habitants de l’agglomération. C’est un coup de pouce pour le portefeuille des deux millions de passagers qui empruntent, chaque année, les bus de l’agglomération d’Aubagne, dans les Bouches-du-Rhône : depuis vendredi, ils peuvent emprunter les transports collectifs gratuitement. Objectif de la mesure : doubler, d'ici à cinq ans, le nombre de passagers transportés dans de cette agglomération de 100.000 habitants.