Être patient avec les enfants ? Un vrai défi, parfois. Refus d’obéir, pleurs, bouderies, crises de nerfs… Il est difficile pour les parents de connaître la bonne attitude, tout de suite. Regardons les meilleurs comportements possibles, pour élever nos enfants, en leur donnant une image positive des adultes que nous sommes.
Pourquoi est-il si dur d’élever un enfant ?
Quand l’enfant naît, tous les parents ont envie de lui faire plaisir et d’imaginer des relations paisibles. C’est possible pendant quelques temps, mais même un nouveau né a ses exigences : boire, sucer, manger, dormir ne correspondent pas forcément à votre propre emploi du temps ou votre envie du moment. Alors on compose, et des compromis apparaissent pour que règne l’harmonie.
Or très vite, il faut imposer des règles, des limites à ne pas dépasser car sinon c’est l’anarchie. Cela peut être la loi de l’enfant mais pour qu’il se construise, il doit rencontrer des refus, des frustrations qui vous font vous sentir comme la « méchante » maman ou le « méchant » papa… Surtout ne confondez pas être juste et rigoureux avec injuste et autoritaire.
Votre enfant reconnaîtra inconsciemment que votre refus doit l’aider à grandir et non pas le frustrer pour tout et n’importe quoi. A vous d’évaluer ce qui est de l’ordre du possible et de l’impossible. Il vous en sera reconnaissant plus tard.
Comment faire face aux situations difficiles ?
Entre 18 mois et 3 ans, l’enfant vit une période d’opposition. Il dit non, se révolte contre les règles, crie et fait des bêtises. En fait, il teste la réalité et l’autorité représentées par ses géniteurs ou les personnes qui s’occupent de lui.
C’est justement a ces moments là qu’il faut instaurer des règles de vie, en étant très attentif a ce qu’il les comprenne et ne les applique pas le temps de vous faire plaisir, sur le moment.
Si vous rentrez dans la bataille en faisant régner la terreur, la menace, la violence, vous obtiendrez des résultats de court terme, basés sur la peur et non sur la compréhension. Pour cela, vous, les parents devez être fermes et souples en même temps, en ayant aussi recours a l’humour et à l’intelligence de votre enfant. Car il peut vous démontrer toute son intelligence si vous le considérez comme un adulte « en devenir » et non comme un petit qui doit être dressé.
Bien élevé ou poli ?
Un enfant bien élevé a confiance en lui et en les autres, dont ses parents. Il respecte les limites instaurées et il sait qu’elles lui sont bénéfiques. Il se sent en sécurité, son environnement est banalisé, ses repères affectifs identifiés, bref, il s’est construit en toute autonomie.
L’enfant poli est sage et docile mais peut, à tout moment, se rebeller et remettre en cause un mode de vie qui lui a été imposé, sans qu’il sache pourquoi. Il peut se rebeller et vous n’aurez rien gagné quant à son autonomie : élever n’est pas dresser.
La patience, pas à pas, avec votre famille
Pourquoi êtes vous si pressé ?
Si vous êtes surchargé(e) d’activités, apprenez à déléguer et à en faire moins. Organisez votre journée en fonction de votre état général et n’ayez pas peur de demander aux autres de faire leur part aussi.
Quels sont les éléments qui vous font souvent perdre patience ?
Faites la liste des situations, des gens, des événements qui vous menacent dans votre bien être et regardez comment y remédier, calmement.
Faites un effort devant votre accès d’impatience.
Quand vous êtes en proie a devenir vraiment énervé(e), demandez vous comment faire autrement: respirez lentement, pensez à une alternative, relativisez, prenez un morceau de chocolat…
Attendez vous a l’inattendu.
Avec les enfants, petits ou grands, nous avons des surprises tous les jours. Si vous criez et vociférez a chaque fois, vous allez démontrer aux enfants que les adultes sont des spécimen énervés, hors de contrôle. Le pire est que, non seulement, vous leur montrez le mauvais exemple mais ils vont reproduire cette attitude, à leur tour, avec leurs amis, leurs futurs conjoints et puis avec vous, bien sûr.
Accordez vous une pause.
Dans un monde ou tout doit aller vite, l’ordinateur, la voiture, les repas, l’école, les devoirs, accordez-vous et avec vos enfants une pause ou vous ne faites RIEN. Cela veut dire les prendre dans vos bras, fermer les yeux sur le canapé, être silencieux pendant 5 minutes, prendre une grande respiration à 2 ou se regarder juste dans les yeux. Bref, accordez-vous des moments pour être et non faire.
Rappelez vous ce qui compte pour vous
La vie ne nous offre pas, tout le temps, des gratifications, malheureusement. Nous vivons avec les autres, avec les intempéries, les coupures d’électricité, les grèves de train, les enfants qui cassent des tasses, s’énervent avec leurs jeux vidéos en cassant la manette… Aors, si nous voulons ne pas devenir hystériques avec le temps, accordons nous du temps pour la générosité, la patience et le pardon.
Enfin, quoi faire pour vous aider ?
Les activités sportives vous aideront à vous libérer de votre stress : marcher, courir, faire du vélo, nager deux fois par semaine. Les enfants peuvent en faire aussi, avec ou sans vous. Les techniques de relaxation sont aussi des moyens facilitant la patience : yoga, méditation, sophrologie, massages… Ce sont autant de moments pour retrouver nos priorités et notre bien être.
« Avec le temps et la patience, la feuille du mûrier devient de la soie ». – Proverbe chinois
Pour aller plus loin
Sur le Web
- Le stress est votre lot quotidien ? Pour vous aider à faire face, pourquoi ne pas tester la sophrologie ou même le yoga ? Une manière aussi de prendre du temps pour soi…sans culpabiliser.
En librairie
- Comment bien élever son enfant sans crise de nerfs ? Clémence Denavit, éditions Leduc.
- Pour une parentalité sans violence de Claude Suzanne Didierjean-Jouveau, éditions Broche.
- Se faire obéir sans crier de Unell/Wyckoff chez Poche
Martine Valton Jouffroy - Coach parental et psychothérapeute à Bruxelles
Psychothérapeute gestaltiste diplômée du Centre d’intervention gestaltiste de Montréal, Martine Valton Jouffroy a suivi ses études de psychothérapie clinique en 1995 et a elle-même suivi une thérapie de 5 ans avec des psychothérapeutes d’orientation gestaltiste, à Montréal. Elle a accompagné des personnes en fin de vie et des familles touchées par des maladies génétiques ou le SIDA.
Actuellement, elle est coach en entreprise dans le domaine de la communication et du marketing ainsi que plus récemment dans le domaine des recrutements d’experts internationaux pour la commission européenne à Bruxelles. Elle a aussi une pratique privée de coaching parental en face à face et apprécie particulièrement cette activité très personnalisée.