Gravement touchés par la crise économique et sociale et l’augmentation du chômage, aujourd’hui, près de 2
millions de personnes sont en difficulté de paiement de leurs loyers et 500 000 dans une situation d’impayés de loyers.
Pourtant, à l’approche de la fin de la trêve hivernale, le gouvernement semble aveugle face à cette grande précarité et le Ministre au Sous-Logement, s’est déclaré mercredi “contre un moratoire”
des expulsions locatives.
Il se complaît à accomplir le rêve de Sarkozy d’une « France de propriétaires » en succombant, par exemple, à la tentation de vendre les logements sociaux à leurs occupants pourtant dans
l’incapacité de les acheter fautes de moyens ou en menant une politique clientéliste de distribution de cadeaux fiscaux à des propriétaires sans exiger de contreparties sociales.
Face à l’ampleur de la crise du logement, le collectif des Associations unies demande la suspension temporaire des expulsions locatives pour les personnes de bonne foi avec dédommagement des
propriétaires. Ils souhaitaient rencontrer le secrétaire d’Etat : ils ont trouvé porte close.
Le Parti socialiste a déjà réclamé à plusieurs reprises la mise en place d’un moratoire sur les expulsions. En novembre 2009, dans une proposition de loi relative à la lutte contre le logement
vaccant et à la solidarité nationale pour le logement, les sénateurs socialistes ont demandé un moratoire sur les expulsions de logement pendant la crise pour les locataires dits « de bonne foi
», c’est-à-dire, de fait, la très grande majorité des locataires.
Un tel dispositif est indispensable dans une période de crise économique et sociale où les locataires sont fragilisés, et tant qu’une véritable politique nationale de l’habitat ne sera pas mis en
oeuvre dans les faits.
Source : ps76