Il semblerait que l’utilisation de plateformes d’auto-publication comme Lulu.com ne séduise pas seulement des wannabes mais aussi des auteurs de renom. L’écrivain américain John Edgar Wideman, lauréat du Faulker Award, a décidé de se publier seul, à l’aide du site Lulu.com.
Son prochain recueil, Briefs, Stories for the Palm of the Mind, sera vendu exclusivement chez Lulu à partir du 14 Mars prochain lors d’une lecture publique pour son lancement à Los Angeles et New York. Wideman est le plus récent des auteurs renommés qui expérimente la publication d’un ouvrage en passant outre l’édition traditionnelle. Ses livres étaient publiés auparavant chez Houghton Mifflin depuis de nombreuses années.
Expliquant, les changements qui occurrent dans le monde de l’édition, et un désir d’avoir plus de contrôle sur le processus d’édition, Wideman a ajouté qu’il avait réfléchit aux alternatives depuis longtemps. Il aime l’idée de pouvoir être en charge de son projet, car de cette manière il a un meilleur contrôle de ce qui est fait avec son œuvre et surtout qui il vise.
L’auteur a ajouté qu’il n’aimait pas le “syndrome blockbuster” de l’édition traditionnelle, à savoir la tendance des groupes éditoriaux à concentrer leurs ressources sur des livres ayant un potentiel best-seller.
C’est une action à suivre de près, qui relance la question du rôle de l’éditeur. Les auteurs semblent de plus en plus enthousiasmés à l’idée de participer à la fabrication de leur œuvre (ce qui est tout à fait légitime). Mais la fabrication, faut-il le rappeler, nécessite un certain savoir-faire que ce soit en édition traditionnelle, numérique ou encore en auto-publication.
Si les ventes du nouvel ouvrage de John Edgar Wideman sont bonnes, les éditeurs auront du soucis à se faire pour la suite. Après la naissance d’une chaîne du livre, croissante depuis le 19e siècle, il semblerait que les acteurs du livres deviennent de plus en plus flous. Aujourd’hui l’auteur peut être éditeur et vendeur, l’éditeur peut être libraire par le biais de l’édition numérique, le libraire peut aussi devenir éditeur pour les mêmes raisons, et les éditeurs et libraires peuvent devenir diffuseur et distributeur par la même occasion.
Qu’en pensez-vous? L’auteur a t’il besoin d’un éditeur?