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Communes: les avantages de la coopération, selon Montagna

Publié le 10 mars 2010 par Danielle
Communes: les avantages de la coopération, selon MontagnaREVUE DE PRESSE – "En Valais, écrit le rédacteur en chef de la revue Montagna, plusieurs communes de montagne ont aussi opté pour la voie de la collaboration. Si au départ cette option était envisagée avec un certain scepticisme, elle est devenue une solution à laquelle il ne serait actuellement plus imaginable d’y renoncer. Non seulement elle a permis à six communes de mieux gérer un espace commun, mais elle déploie des retombées positives sur l’ensemble des acteurs présents sur ce territoire. Toutefois il ne faut pas s’y tromper; la coopération ne peut réussir que si chaque acteur décide d’abandonner une partie de ses intérêts au profit d’une cause commune", constate Vincent Gillioz. Qui a tendu le "micro" au président Jean-Claude Savoy pour mieux connaître l'expérience vécue à Crans-Montana. Une interview que vous retrouvez ci-après:
Qu'est-ce qui a poussé les six communes du Haut-Plateau à créer une association, alors que ces dernières avaient déjà mis en place des outils de collaboration?
II est vrai qu'avant la création de cette association, nous avions effectué de nombreuses fusions. Les remontées mécaniques, les offices du tourisme, la police, les écoles, le réseau des chemins pédestres (etc.) avaient déjà été réunis. Cependant, ce système présentait le désavantage de multiplier les organismes destines gérer un seul sujet. La loi cantonale de 2004 sur les communes nous a permis de passer à un nouveau modèle. Celle loi prévoyait notamment la création d'une association de communes à buts multiples. Ce nouvel instrument nous permettait d'intégrer autant de buts que nécessaire dans une seule structure.
Mis à part cette opportunité découlant de la loi cantonale de 2004, qu'est-ce qui a incite les communes à intensifier leur collaboration?
Durant l'année 2005, nous nous sommes rendu compte que la commission de coordination ne nous permettait plus de faire face à la complexité des problèmes auxquels nous étions confrontes. A cette époque, cette commission de coordination était formée des présidents des six communes. Par conséquent, toutes les décisions devaient ensuite être validées par les différents conseils communaux, d'où de grandes pertes de temps. D'autre part, durant cette même période, nous devions faire face à l'augmentation du nombre des résidences secondaires et à la diminution de la population résident sur le Haut-Plateau. Ces problématiques nous ont incités à développer des outils de gestion plus efficaces.
Qu'est-ce qui a changé, soit du point de vue politique, soit dans la gestion du territoire, depuis la création de cette association de communes?
Auparavant, seuls les présidents de communes travaillaient ensemble; les conseillers ne se connaissaient pas. Actuellement, toutes ces personnes collaborent par le biais des diverses commissions. Ce système favorise la connaissance mutuelle et un certain respect réciproque. II n’y a plus de méfiance ou de conflits de pouvoirs lies au territoire. Cela permet notamment de planifier plus sereinement la politique d'investissement nécessaire au développement de Crans-Montana. Dans la phase de réflexion politique, la notion de territorialité a totalement disparu pour la zone «touristique» située au-dessus de la cote 1300. Sur le plan politique, l'association compte désormais un président des présidents de communes.
Comment avez-vous réglé cette question pour éviter tout antagonisme entre les différentes parties?
Nous avons adopté un système de présidence tournante, dont la durée est fixée à deux ans. Ce système permet toutes les communes et à tous les présidents (pour autant qu'ils soient réélus au moins une fois), d'être représentés. Cette notion de représentativité est également présente dans les a autres organes de l'association. Ce système prévient les conflits d'ordre politique, tout en augmentant le sentiment d'appartenance à un même espace.
Est-ce que ce nouveau modèle de gouvernance a déjà permis de contrer les principales problématiques auxquelles Crans-Montana est actuellement confronté?
Au niveau démographique, on commence à observer l'arrivée de nouveaux habitants. Quant au frein aux résidences secondaires, il déploie pleinement ses effets.
Actuellement, de nombreuses questions sont gérées par l'association. En définitive, qu'est-ce qui emp6che les six communes de s'engager sur la voie de la fusion?
Les discussions ont déjà été amorcées. Mais je suis convaincu que seule une fusion intégrant les six communes est envisageable. Bien qu'il soit possible de fusionner tout de suite une partie des six communes, il n'y a aucun intérêt à le faire; ça déséquilibrerait l'ensemble actuel, sans apporter des solutions pour la gestion du Haut-Plateau. C'est pourquoi il faut prendre le temps pour aborder cette question.
De votre point de vue, la situation actuelle est-elle totalement satisfaisante ou faut-il poursuivre en direction d'une fusion à six?
II faut se rendre compte que si une fusion intervenait, il y aurait une centralisation des compétences; les assemblées primaires seraient par exemple supprimées. Actuellement, je suis toujours étonné de l'intérêt des citoyens pour les objets présentés. Autrement dit, il faudrait trouver le moyen de conserver certains organes permettant aux citoyens de se prononcer sur des objets ayant une portée purement locale. A mes yeux, cet élément mérite réflexion. Le maintien des bourgeoisies contribuerait répondre en partie à cette question. Au niveau des inconvénients, l'association des communes ne nous a pas permis d'accroitre notre poids politique. Nous arrivons par exemple difficilement à influencer les décisions au niveau cantonal.
Quel est finalement l'élément principal qui doit déterminer la forme sous laquelle les citoyens des six communes actuelles seront régis?
Un territoire: une gouvernance; c'est l'élément prépondérant. Une grosse commune n'a pas que des avantages, même en termes de coûts. Mais il est vrai que lorsque l'association aura intégré la majorité des thématiques relevant des communes, il n'y aura plus de réelles raisons de s'opposer à une fusion.
Source: Montagna, revue du Groupement suisse pour les régions de montagne (SAB)

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