Des talus qui te disent bonjour, qui te disent regarde, qui te suggèrent un peu de ralentir ton pas, écarter la fougère ou repousser la ronce... Des talus dépouillés, montrant le temps qu'il faut pour sortir d'un hiver pour bien se déplier vers la prime lumière, allonger son pétiole, délier sa corolle, libérer sa couleur, exhaler son parfum en toute modestie, à l'abri des regards, aux pieds de ces grands arbres dont les racines en creux sont autant de berceaux pour ces fleurs du printemps.
Des talus qui disent le bonheur que ces petites fées éprouvent au sortir d'une nuit en suspens, de bien rudes hivers. Le promeneur des bois, visiteur du silence, vassal de la nature, doit fléchir son genou pour bien lui rendre hommage, tendre sa main aussi, se baisser, venir à portée de ces bouquets modestes annonçant un été, mais s'effaçant sous lui en grande humilité...
Les fleurs des bois sont là !