Ecrire… Une idée qui me trotte dans la tête depuis un bon moment. Encore une idée qui germe dans ma tête et que je classe dans un de ces innombrables “tiroirs” du cerveau et que l’on ne ré-ouvre quasiment jamais, faute de temps, faute de moyens, faute de courage, faute de… Que de mauvaises excuses en y repensant.
Pourtant je suis bien là, en train d’écrire mon premier “article”. Comment? Voilà comment ce petit “tiroir” a été ouvert.
Comme tous les samedi, grand jour de décompression hebdommadaire, assise dans la cuisine avec mon homme et sirotant la première bière d’une longue série, voilà qu’une grande discussion ayant pour thème “Qu’est ce qui ne va pas?” débute. Attention! Il ne faut pas confondre une grande discussion sur le thème de “Qu’est ce qui ne va pas?” avec la petite question anodine qui se solde par un “rien” mensonger, remplie de ce que j’aime appeler l’hypocrisie sociale (thème sur lequel je reviendrai dans un autre article, car trop complexe pour être évoqué en quelques mots). Ni avec la question beaucoup moins anodine et qui se solde quant à elle par un déballage interminable de reproches qui étaient jusque là emmagasinés dans un grand “tirroir” qui lui, ne s’oublie pas et s’ouvre assez régulièrement. Non, je parle de ces discussions constructives, pleines de remises en question, de pensées profondes et de théories aussi mystiques que psycho-dramatiques.
En effet, après avoir tenté de répondre au fameux “qu’est ce qui ne va pas” à un niveau personnel (avec des reponses qui sont allées de “il faut changer de pays”, à “il faut se trouver une passion qui me sortira d’un train train quotidien que j’aime mais qui m’empêche de m’épanouir” en passant par “il faut se remettre au tricot”) la discussion a pris un tout autre tournant.
Nous voilà donc sans nous en rendre compte arrivés à se demander pourquoi est ce que ça ne va pas pour tout le monde? J’entends déjà les premiers détracteurs “Mais qu’est ce qu’elle raconte? Ce n’est pas parce que ça ne va pas dans ta vie, qu’il faut généraliser!”. Ne me comprenez pas mal, je vais bien, ma vie aussi, mes crises existentielles post adolescence sont loin derrière moi et je ne suis pas là pour vous faire partager une quelconque apologie de la tristesse ni la longue agonie d’une Madame Bovary du XXIème siècle. Pas du tout!
Je m’explique, je ne suis ni la première ni la dernière à me demander pourquoi est ce que l’Homme est un eternel insatisfait. Jamais content de ce qu’il a, un besoin quasi obsessionnel d’avoir une carotte pour avancer - carotte qui pour certains est une promotion, pour d’autres une voiture, une maison, un voyage… Bref, pour résumer, des “améliorations” de la vie quotidienne. On passe notre temps à faire le tunning de notre vie ! Et cette spirale n’a pas de fin, une fois le poste de directeur acquis, on brigue celui de directeur général, on a acheté la 206? On veut la 307. Une semaine au Maroc? La prochaine fois on va 2 semaines en Thaïlande. Je déprime parce que je suis grosse? Une fois la ligne retrouvée, je déprime parce que je suis flasque… Bref on n’est jamais contents.
Je ne vous apprend rien en disant ça, je ne le sais que trop bien, et d’ailleurs la théorie la plus répendue à cette histoire de carotte est le fameux “l’homme à besoin d’objectifs pour avancer, sans ça, sans ambition, il risquerait de ne pas avancer, de ne pas évoluer et la vie serait triste”. Une carotte je veux bien, mais peut-être qu’on se trompe de carotte et que c’est pour ça qu’on en change si souvent… Ce n’est peut être pas ce qu’on cherche au fond (une voiture, une maison, une promotion…), c’est peut être plus spirituel, plus mystique… La paix avec soi-même ne peut passer par de simples futilités materielles… Mais libre à chacun de nous de trouver sa propre voie et loin de moi l’envie de donner des conseils ou de juger.
Ce qui m’amène au déclic qui m’a fait prendre mon courage à deux mains, ou plutôt mon clavier du bout des doigts ; quelques pensées et quelques bières plus tard, mon homme et moi nous recentrons notre débat sur le fond du sujet quand il arrive à la conclusion: “Un de tes problèmes est le manque de production… Produis, fais des tableaux, écris, exprimes toi…” Ecrire… Ca fait longtemps que j’y pense, mais écrire quoi? “Tout, rien, ce qui te passe par la tête, tiens, même cette discussion que l’on vient d’avoir, écris là…”
Et me voilà, en train de débiter tout ce qui me passe par la tête, des idées, des pensées, des questions, des réponses, des coups de gueule… C’est décidé, cet article est le premier d’une (longue) série!
J’écrirai ce qui me passe par la tête à………….. Mais à qui au fait?
Narimane