Il en est des phénomènes littéraires comme des phénomènes cinématographiques. Soudain, un mastodonte émerge et la foule suit. Le livre s'arrache, le film se dévore. Mais à y regarder de près, il n'est pas si joli que cela. Comme une passion amoureuse, vous avez simplement envie de l'adorer. Seul souci, vous êtes plusieurs sur l'affaire. Ce qui est détestabl,e c'est le cumul de critiques élogieuses, je ne sais pas si cela vous fait le même effet mais pour ma part je fuis. Les "c'est génial, c'est top, faut y aller" me laisse parfois pantoise devant l'écran à chercher justement les noises que j'aurai eu plaisir à éviter si l'on ne m'avait rien dit. L'esprit critique français, quand tu nous tiens. C'est le cas en ce moment pour moi avec Millénium. Je l'avoue, j'ai acheté la Trilogie à sa sortie.
Et pourtant j'achète peu de livres comme cela. Et depuis ils dormaient sagement dans ma bibliothèque. Aussi éteint que leur auteur décédé d'une crise cardiaque après avoir remis son manuscrit (ça crée le mythe..perso je vais attendre un peu après cette note)). Et puis passés les commentaires, je me lance dans cette lecture, une bonne année plus tard. Je l'avoue, j'ai dévoré. "Les hommes qui n'aimaient pas les femmes", ça en jette. L'écriture est efficace et le suspens juste assaisonné mais ne cherchez pas le chef d'oeuvre. En prime, Stieg Larsson descend les journalistes et ça, ça fait assez classe! Il m'a fallu trois jours pour le premier tome, j'attaque le deuxième. Et vous tient au courant. Et moi qui me croyais seule, à contre courant de la vague médiatique, au bout d'une trentaine de pages, je m'assois dans le métro et lève les yeux sur mon voisin..qui lisait l'Opus 1 de Millenium. Aurait-il fait comme moi? Finalement on n'échappe pas au phénomène littéraire...