J’ai toujours été fa-sci-née par les « avant-après ».
C’est idiot, mais sur moi ça marche à tous les coups. Je l’avoue, je suis capable de rouiller devant « change de vie, change de look », des heures entières.Comme ça, sans bouger avec la bouche ouverte et l’œil avide.
Juste parce que c’est magique.
Et pourtant, je n’en tire aucun bénéfice pour mon propre style. Ceux qui me connaissent savent que la fée Dulook ne s’est pas penchée sur mon berceau, et que (presque sans complexe) je suis capable de sortir avec des épingles à nourrices pour simuler un ourlet de pantalon.
Alors non, point de miracle : arrêter de fumer n’a rien fait pour mon style.
Mais après 6 mois passés sans tabac, j’ai bien envie de « jouer à Avant-Après » pour mesurer ce truc incroyable : en arrêtant de fumer, j’ai bel et bien changé ma vie !
On commence par les dents :
Drame ultime de mon sourire, j’ai pété mes deux dents de devant. En riant trop fort. Dans un escalier en marbre. Ou en béton, je sais plus. Bref j’ai glissé, ça arrive…
Les cigarettes roulées ne jaunissant pas que les doigts, j’ai passé 10 ans de ma vie en empathie totale avec cette horrible pub Denivit : « Vous n’osez pas sourire ?… ». Oui, exactement ! Celle de la nana qui dégaine une pochette cartonnée pour cacher ses dents lorsque le beau brun lui sourit.
Il fallait réagir !
La semaine où j’ai arrêté de fumer, j’ai couru chez le dentiste pour tout lui raconter, et lui commander le détartrage du siècle, celui qui tiendra plus de deux semaine, celui qui engage, celui qui me rend sympa avec la boulangère, le voisin, le buraliste. Non, plus le buraliste.
Et voilà sous vos yeux ébahis, un sourire à peine forcé :
On check le poids : peut-on arrêter de fumer sans grossir ?
Je vous épargne les photos, et pourtant, pas de quoi s’affoler ! J’ai du prendre deux kilos. Pour être honnête, je ne les attribue pas à mon arrêt du tabac mais à ma période de chômage et à mon mode de vie trop sédentaire.
Donc rien à signaler dans cette rubrique Avant-Après : la catastrophe annoncée n’a pas eu lieu ! En plus, je suis sure que si j’avais fait du sport, j’aurais pu crâner en décrivant la fermeté de mon postérieur. Je suis une femme de peu.
On continue par la vie perso
Avant :1 Jules, des amis, des projets, pas de boulot
Après :
- 1 Jules : que j’aime encore plus car il a su me supporter dans ma période de sevrage, (et qu’il vote tous les jours pour le concours Cosmo),
- des amis : que j’aime aussi encore plus parce qu’ils ont tous été délicats avec moi : en ne fumant pas sous mon nez, et parfois en m’annonçant qu’eux aussi…. Ah les amis, vous m’avez vraiment aidé à devenir plus combative dans cette période, merci et vive le blog !
- des projets : j’ai longtemps cru que le tabac me stimulait, mais ce n’était qu’une vaste fumisterie : j’achète toujours des noms de domaine dès le réveil.
- toujours pas de boulot :oui sinon ça ne serait pas crédible mon histoire !
Et puis un détour par l’estime de soi :
La confiance en soi, cela a toujours été mon point faible. Avant, je ne le cache pas : je fumais pour me donner une contenance, pour gérer mon stress, entrer en contact plus facilement avec les autres, ou pour masquer ma timidité et mes incertitudes.
Aujourd’hui, je n’ai pas changé du tout au tout, mais je suis fière de moi. Je considère cet arrêt comme une victoire, et manifestation tangible de mes capacités à me maîtriser. J’ai toujours prôné des valeurs d’indépendance et d’autonomie : aujourd’hui je me sens en cohérence.
On finit par les finances :
Je vous avais parlé du concept de ma boite à gros craquage ? Je continue toujours mon pari. Chaque semaine, je dépose l’argent que je ne dépense plus pour le tabac, en y ajoutant mes fonds de poche (qui valent pour la multitude de briquets que je rachetais à force de me les faire encrougner).
La photo est certes évocatrice, mais les chiffres sont encore plus édifiants : il y a 589,70 euros dans ce bocal. Je n’ai pas encore trouvé le nom de ma future folie, mais je caresse l’espoir d’attendre un an avant de casser le cochon. Pour voir !
Voilà mon bilan au bout de 6 mois d’arrêt, aujourd’hui même. Et vous, qu’auriez-vous à rajouter en avant-après ?
sources photo: homemade