Si c'était
Heavy Rain, plaqué derrière l'algorithme y aurait des choix préétablis qu'on pourrait faire, des canaux pré-tracés qu'on pourrait prendre. Comme changer d'aiguillage, même brutalité dans l'orientation des rails. On suivrait par défaut l'autorail général, celui qui conduit les pas quotidiens, celui qui dit wagon 4, quai 2, escalier C, voie D, ligne 14, changement St Lazare, et d'un coup sans prévenir secouer fort la manette pour changer d'angle, prendre la 3 au lieu de la 13, s'arrêter Opéra et de là suivre les corps qu'on connaît pas. Les choix sont toujours un peu secs
1, limite caricaturaux. Moi j'ai toujours aimé suivre les inconnus, j'expliquerais à l'X, mon PNJ accompagnateur, même dans ce que j'écris les fictions s'arrangent souvent pour mettre en abyme la filature, c'est mon côté voyeur. Par exemple dans
Coup de tête, le personnage qu'on mate et qu'on suit, justement, s'appelle l'X. Abyme encore. Derrière suivre deux types qui sont ensemble peut-être sans l'être. La possibilité qu'ils le soient m'accompagne et on trouve ça un peu touchant, en tout cas notable, ce couple de types qui se trahissent en se regardant et moi je m'attache. Ils sont jeunes. Baignent encore dans l'alternativité (parmi lesquels, sans doute, quelques peurs primaires), c'est à dire qu'ils marchent sans autorail, et moi aussi je veux en être.
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Lapsus clavier : un peu sex.