Dans les articles précédents de cette série, j’ai abordé les deux premières conditions de l’établissement d’un climat de confiance, qu’il s’agisse de confiance en soi ou de confiance dans les autres.
Le premier élément essentiel à l’établissement d’un tel climat, c’est l’existence d’Aspirations communes: si nous ne savons pas vers où nous nous dirigeons, nous avons peu de chance d’arriver au même endroit. Le second élément c’est celui du mode de Décision: sans valeurs pour nous guider dans nos choix, sans accord sur la manière de décider comment changer (surtout lorsqu’il s’agit de changer les Aspirations…), la première difficulté rencontrée en chemin risque d’être fatale. Mais des Aspirations partagées et des critères de Décision commun ne seront pas suffisant si nous ne sommes pas d’accord sur nos Responsabilités respectives.
Il s’agit ici de savoir « quel rôle » chacun va jouer dans le jeu interactionnel. De quoi suis-je responsable ? Qu’est-ce qu’il me revient de faire, et qu’est-ce qui est de la responsabilité de l’autre ou des autres ?
S’agissant de confiance en soi-même, nous sommes confrontés ici par exemple au risque de nous assigner une responsabilité qui est au delà de nos capacités, ou de nous donner un rôle qui ne nous est pas reconnu par les autres. En créant une inadéquation entre notre réalité et celle des autres, il devient bien entendu possible de perdre confiance en nous.
Ce problème des rôles et des responsabilités se retrouve de manière plus importante encore dans les situations interactionnelles: couples, équipes, organisations.
Dans le couple ou la famille, le problème est souvent que les rôles et les responsabilités se définissent par l’habitude. Il est rare que l’on décrive de manière formelle ce qui est attendu de chacun dans la vie quotidienne. On se retrouve alors avec des situations ou des valeurs (comme par exemple la fidélité) sont interprétées différemment en termes de responsabilités (le regard vers une autre personne, les rencontres, la sexualité…).
Dans les équipes et les organisations, on peut s’attendre à ce qu’une autorité se soit chargée de définir les rôles et responsabilités de chacun. Si cela n’est pas fait, le conflit de compétence veille. Dans nos interventions auprès des organisations, nous constatons souvent qu’une simple définition précise de ce qui est attendu de chacun permet de rétablir une confiance perdue.
Faire confiance est une alchimie complexe: Aspirations communes, Décisions prisent selon des règles connues, compréhension des Rôles et responsabilités de chacun… le prochain article se concentrera sur le moteur de la confiance, celui qui garanti que dans la vie de tous les jours, elle peut se maintenir: la méthode Opérationnelle.