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Quand l’attente tue !

Publié le 09 mars 2010 par Suzanneb

Jean-Guy Pitre est décédé vendredi dernier, en attente d’une chirurgie cardiaque.

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La mort d’un homme de 64 ans qui attendait une chirurgie cardiaque depuis 6 mois, vendredi, braque une fois de plus les projecteurs sur la crise dans les hôpitaux du Québec. Avec les urgences qui débordent, des chirurgies moins urgentes que d’autres sont reportées, si bien qu’elles finissent par devenir effectivement urgentes. Dans le cas de Jean-Guy Pitre, l’attente fut trop longue.

Anne-Marie Dussault s’entretient avec les enfants de M. Pitre, Michèle et Daniel Pitre, ainsi qu’avec le docteur Yves Langlois, président Association des chirurgiens cardiaques du Québec

Voyez la vidéo sur le site de Radio-Canada, les enfants de la victime témoignent.

Le système de santé a exécuté mon père.Après le décès de son père, le médecin a dit au fils de la victime, que le premier symptôme (en attente d’une opération de l’aorte), c’est un mal de ventre. Plusieurs fois la victime et la famille ont signalé aux médecins de grosses douleurs au ventre… et il s’est fait dire qu’il s’agissait d’angoisse.

Une opération promise et nécessaire dans un délai de «2 semaines à 2 mois», n’était pas encore faite 6 mois plus tard. La valve aortique de M. Pitre ne fonctionnait qu’à 0.8%, il s’agissait d’une priorité. Il était le premier sur la liste depuis avant Noël.

En deuxième partie de l’entrevue, Anne-Marie Dussault rencontre le Dr. Yves Langlois, président Association des chirurgiens cardiaques du Québec.

Il explique que cette situation s’est déjà présentée il y a dix ans et qu’à l’époque, on était venu à bout de régler le problème.

Maintenant, depuis plus de deux ans on connaît les mêmes problèmes mais on ne semble pas vouloir prendre les mesures correctives.

Celui qui a été annulé dix fois alors qu’il est déjà dans l’hôpital, c’est une situation journalière. Les annulations de salles d’opération, varient de 30 à 40% à Montréal. Quand on vous dit que vous serez opéré demain, vous avez une chance sur deux de ne pas l’être.

Pour lui, la solution passe par l’amélioration des conditions de pratiques des infirmières aux soins intensifs qui sont les infirmières les mieux formées dans tout le système, mais qui ont aussi les tâches les plus lourdes, les horaires de travail les plus difficiles et sont très en demande dans divers autres positions.

Il n’est pas normal qu’on cesse les chirurgies parce que les urgences débordent. Actuellement, on tente de déblayer les urgences (afin que les journalistes ne voient pas trop ce qui se passe) et on oublie les patients sur liste d’attente en chirurgie… (patients invisibles).

Le Dr. Langlois lance un appel aux patients sur liste d’attente:

Si vous voyez que ça ne va pas bien, ne restez pas à la maison à attendre qu’on vous appelle, allez à l’urgence !

Radio-Canada - Quand l'attente tue - Entrevue du lundi 8 mars 2010


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